Accueil ACTUALITÉ MALGRÉ SA VICTOIRE, LA DROITE N’EST PAS ASSURÉE DE FORMER UN GOUVERNEMENT...

MALGRÉ SA VICTOIRE, LA DROITE N’EST PAS ASSURÉE DE FORMER UN GOUVERNEMENT : Tractations en Espagne pour éviter de nouvelles élections

0

Au terme d’un scrutin très disputé, la droite conservatrice a obtenu la victoire mais sans obtenir la majorité, ce qui laisse la porte ouverte devant le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le chef du gouvernement sortant Pedro Sanchez, d’espérer rester au pouvoir grâce au jeu des alliances et le soutien des partis régionaux, ce qui n’est pas du tout évident.

Pourtant avant le début des opérations de vote, tous les sondages donnaient la droite largement vainqueur. Mais au terme du dépouillement des bulletins, le raz-de-marée de droite n’a pas eu lieu. Aucune majorité absolue ne s’est dégagée. Alberto Núñez Feijóo le leader du Parti Populaire est parvenu à obtenir une courte avance sur son rival socialiste, Pedro Sánchez, avec 136 sièges contre 122. Or, selon la loi électorale en Espagne, il faut obtenir 176 pour s’assurer la majorité absolue. Déjouant les sondages, qui le donnaient largement battu depuis des mois, le Premier ministre Pedro Sánchez espère se maintenir au pouvoir, grâce au jeu des alliances.  Au lendemain de la proclamation des résultats, les tractations politiques ont déjà commencé. Alberto Núñez Feijóo a appelé les socialistes à ne pas bloquer la formation d’un gouvernement de droite pour éviter à l’Espagne une situation de blocage et un retour aux urnes.  Après le dépouillement de 99% des bulletins, le Parti Populaire a obtenu de justesse la majorité aux élections législatives, avec 33,05% des voix, soit 136 sièges sur un total de 350 au Congrès des députés, selon le décompte du quotidien El Pais.  Le PP gagne 47 sièges de plus que lors des précédentes élections, en 2019, mais est loin des 150 sièges qu’il visait. En tenant compte des résultats du parti d’extrême droite Vox, son allié, qui a obtenu 33 sièges, le bloc de droite ne totalise que 169 sièges alors que la majorité absolue est fixée à 176.  Malgré ces résultats, Alberto Núñez Feijóo entend tout de même former un gouvernement. Mais pour cela, il aura besoin de l’abstention des socialistes lors d’un vote d’investiture au Parlement. Or, les socialistes ont déjà fait savoir qu’ils ne comptaient pas s’abstenir. Cette situation plus ou moins inédite pourrait profiter au Parti socialiste qui espère se maintenir au pouvoir.  Ce dernier qui a obtenu 31,7% des voix, soit 122 sièges de députés. Son allié de gauche radicale Sumar,  a obtenu quant à lui 31 sièges, le bloc de gauche totalise 153 députés. Même si ce résultat est inférieur à celui du bloc de droite (169 sièges), Pedro Sánchez se trouve paradoxalement dans une meilleure position que son rival conservateur, car il a la possibilité d’obtenir le soutien des partis régionaux  basques et catalans, comme les Catalans d’ERC ou les Basques de Bildu, pour qui Vox l’allié du parti Populaire fait figure d’épouvantail. Les socialistes devront toutefois aussi s’assurer de l’abstention au Congrès du parti de l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont, Junts per Catalunya (JxCat), dont les dirigeants ont déjà prévenu qu’ils n’aideraient pas Pedro Sánchez à rester au pouvoir sans contrepartie. Carles Puigdemont est, en effet, recherché par la justice espagnole pour son rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017,  et est réfugié en Belgique depuis six ans. S’il arrive à convaincre les partis régionaux, Pedro Sánchez pourrait rassembler les votes de 172 députés, soit plus que le chef du PP, ce qui lui suffirait lors d’un deuxième vote d’investiture par le Parlement, où seule une majorité simple est requise. Dans le cas contraire, l’Espagne pourrait se diriger vers une situation de blocage politique qui nécessiterait la tenue de nouvelles législatives. Mais en attendant et malgré son résultat, le Parti socialiste ouvrier espagnol semble avoir reçu cinq sur cinq le coup de semonce des électeurs espagnols qui ne veulent plus voir le « Sanchisme » sous son visage pur et dur qui leur a coûté cher ce qui voudra dire en un mot comme en mille que le prochain congrès de ce parti risque d’être très chaud.
Slimane B.

Article précédentLE PRÉSIDENT DU CNASPS, SAÏD AYACHI : « L’offensive diplomatique de l’Algérie dérange le makhzen et une partie de l’Occident »
Article suivantRENCONTRE AÏMÈNE BENABDERRAHMANE – GIORGIA MELONI : L’axe Alger-Rome évolue à vive allure !