Depuis 2021, l’axe Alger-Rome ne cesse d’explorer de nouvelles opportunités de coopération bilatérale d’intérêts communs, et d’intensifier leur profonde amitié, une alliance sur laquelle les chefs d’État des deux pays gardent un œil des plus bienveillants.
Et pour preuve, le nombre de communications téléphoniques entre le président Tebboune et son homologue italien, Sergio Mattarella, durant ces derniers mois, qui témoigne en effet d’un rapprochement solennel et sans précédent entre les deux pays, et d’une détermination sans faille de développer cette relation si particulière. Notamment le 4 septembre 2022, où les deux présidents avaient évoqué le partenariat énergétique. Le 28 mars de l’année en cours, Mattarella avait appelé Tebboune pour souhaiter à l’Algérie un bon Ramadan, un gage de respect total du chef d’État italien aux traditions communautaires de l’Algérie, rien que ça. Dimanche, un énième « coup de fil » du chef d’État italien est ainsi venu sceller ce pacte fraternel qui lie les deux nations souveraines, durant lequel Tebboune et Mattarella ont discuté de l’éventuelle participation du chef d’État algérien à deux importantes rencontres prévues en juillet et en novembre en Italie.
Au cours des discussions, les deux parties ont également évoqué des dossiers régionaux et internationaux d’intérêt commun, intéressant la région et sa stabilité, ainsi que la médiation algérienne dans le dossier ukraino-russe. Si rien n’a filtré sur la prochaine visite de juillet, on connaît par contre l’événement de novembre. Il s’agit entre autres de la prochaine réunion de la 9e édition du Forum de haut niveau pour le dialogue en Méditerranée, prévue à Rome, en tant qu’invité d’honneur. Dans ce sillage, il est utile de mettre en avant l’intérêt stratégique porté par l’Italie pour la rive Sud de la Méditerranée, laquelle représente un enjeu crucial pour sa géopolitique énergétique. Principalement en raison de la rivalité, au sein de l’Union européenne, sur ces richesses régionales et ces potentialités de leadership, d’investissements et de partenariats stratégiques.
Perpétuer le traité d’amitié…
En 2003, le caractère stratégique des relations bilatérales avait été renforcé par la signature à Alger d’un traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération liant les deux pays, ce qui a permis de promouvoir encore plus le dialogue politique de haut niveau qu’entretiennent l’Algérie et l’Italie. Et si l’Algérie est considérée comme le premier partenaire commercial de l’Italie sur le continent africain, pour l’Algérie, l’Italie est devenue le principal partenaire à l’échelle mondiale. Cependant, la coopération énergétique n’est qu’une facette de la réalité des relations algéro-italiennes, l’Italie étant un partenaire stratégique à tous les niveaux, dans une relation organique qui ne se limite pas à un secteur précis. Alger-Rome est une histoire commune qui s’est développée pendant la guerre de libération, et nul n’oubliera le soutien de l’Italie durant la décennie meurtrière qu’a connue le pays durant les années 90. L’accompagnement italien dans le développement de l’industrie automobile en Algérie aura été une étape importante qui caractérise la profondeur et la dimension de cette relation. Eu égard, notamment, au statut d’invité d’honneur alloué à l’Italie, à l’occasion de la 54e édition de la Foire internationale d’Alger (FIA), qui s’est tenue du 19 au 23 juin à Alger.
Projeter sur les relations algéro-portugaises
Moins de deux mois se sont écoulés depuis la visite d’État du président Tebboune au Portugal, le 22 mai dernier, et les relations bilatérales entre les deux pays commencent déjà à porter leurs fruits, du moins, à se dessiner selon une courbe ascendante. Initialement organisée afin de renforcer les relations d’amitié historiques, de coopération et de bon voisinage entre les deux pays, et tenue en marge du forum des hommes d’affaires algéro-portugais, et durant laquelle des accords bilatéraux ont été signés, cette visite du président algérien à Lisbonne a ouvert de nouvelles perspectives pour les deux peuples voisins. Un rapprochement qui illustre bien la profondeur des relations historiques entre les deux pays et la convergence totale des vues autour des questions régionales et internationales. La preuve en est qu’avant-hier, le président Tebboune a eu une communication téléphonique avec son homologue portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, durant laquelle les voies et moyens de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays amis dans différents domaines ont été soulevées. Les deux présidents ont également procédé à un échange de vues sur les questions d’actualité d’intérêts communs, notamment la médiation algérienne dans le dossier ukrainien-russe. Par ailleurs, Tebboune et De Sousa ont convenu d’une rencontre dont la date sera fixée ultérieurement.
Hamid Si Ahmed