Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki, en a fait l’annonce hier, à la suite, a-t-il précisé, des consultations que le secrétaire général de la Ligue, Ahmed Aboul Gheït, a menées auprès du gouvernement de Riyadh, qui a déclaré se féliciter de la tenue du sommet à cette date.
Hossam Zaki, cité par Al Mayadeen, a ajouté que le sommet sera précédé de plusieurs réunions préparatoires au niveau des hauts fonctionnaires et des ministres, ouvrant la voie à sa tenue sur cinq jours. Les observateurs sont unanimes à envisager que le Sommet arabe de cette année puisse voir la participation de la République arabe syrienne. Ils évoquent la reprise des relations syro-saoudiennes en cours et l’accord des deux pays pour rouvrir leurs ambassades, après Aïd el Fitr, après avoir gelé leurs relations diplomatiques pendant environ 10 ans. Les faits confirment que l’Arabie saoudite a opéré un changement très net dans sa politique extérieure. Le plus spectaculaire a été l’accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite, qui a détruit le projet américano-sioniste de faire croire aux pays arabes que l’Iran était leur ennemi. Les relations de la Syrie tendent à très rapidement s’améliorer avec l’Arabie saoudite mais aussi les Émirats arabes unis. La position de l’Arabie saoudite sur la cause palestinienne s’est plutôt radicalisée. En janvier dernier, le ministre des Affaires étrangères saoudien, le prince Fayçal Ben Farhane Abdallah Al-Saoud, déclarait dans une interview à la télévision « Bloomberg », à Davos, en Suisse, que l’accord d’établissement d’un État palestinien est une condition préalable pour que l’Arabie saoudite «normalise» ses relations diplomatiques avec Israël. Il estimait que, donner un État aux Palestiniens, c’est la priorité. L’Arabie saoudite a ainsi confirmé sa distanciation avec les États-Unis en refusant d’adhérer aux Accords d’Abraham qui visent la normalisation des relations avec l’entité sioniste mais excluent la perspective d’un Etat palestinien. Les propos du ministre des Affaires étrangères saoudien rejoignent le contenu de la Déclaration d’Alger qui a sanctionné la 31e session du Sommet arabe. Cette Déclaration insiste sur l’«importance de la centralité de la cause palestinienne, du soutien absolu aux droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à la liberté, à l’autodétermination et à l’établissement de l’État de Palestine indépendant, pleinement souverain sur les lignes du 4 juin 1967, avec El-Qods Est pour capitale, le droit au retour et à l’indemnisation des réfugiés palestiniens, conformément à la résolution 194 de 1948 de l’Assemblée générale des Nations unies ». En recentrant l’action du monde arabe sur le soutien à la lutte du peuple palestinien et en contribuant à l’unification des factions palestiniennes, à l’initiative de l’Algérie, le Sommet, tenu à Alger en novembre 2022, a rendu inopérante la démarche de normalisation de quelques pays arabes avec l’entité sioniste. Il y a une semaine, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani, a reçu l’ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite à Alger, Abdullah Bin Nasser Al-Bussaïri, qui a souligné que « les dirigeants saoudiens saluent vivement le succès de la présidence algérienne de la Ligue arabe et les efforts inlassables consentis par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour resserrer les rangs arabes, défendre les intérêts et les justes causes de la nation et améliorer le système de l’action arabe commune ». Les observateurs politiques arabes reconnaissent que la tendance à l’unification des rangs arabes a commencé avec la préparation et la tenue du Sommet de la Ligue arabe tenu à Alger les 1er et 2 novembre. Le 32ème Sommet arabe se tiendra dans un contexte marqué, au plan régional, par le recul des plans américano-sionistes, et plus globalement, par l’émergence irréversible du monde multipolaire. L’année 2023 verra également la tenue d’un sommet arabe sur le développement, qui se déroulera en Mauritanie, et d’un sommet arabo-africain en Arabie saoudite.
M’hamed Rebah