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JOSEP BORRELL, VICE-PRÉSIDENT DE LA COMMISSION EUROPÉENNE : « L’Algérie est un voisin très important pour nous »

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Le Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, était attendu, hier, à Alger pour une visite de deux jours.

Un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a annoncé que le président Abdelmadjid Tebboune recevra Josep Borrell. Selon la même source, le vice-président de la Commission européenne sera reçu aussi par le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane. Le communiqué du ministère explique que la visite, la première du genre du Haut représentant de l’UE en Algérie depuis sa prise de fonction en décembre 2019, s’inscrit dans le sillage de la visite en Algérie du président du Conseil européen, Charles Michel, effectuée en septembre 2022. Dans un entretien exclusif accordé à notre confrère El Khabar, Josep Borrell a exposé sa vision de l’Accord d’Association Algérie-UE. Il estime que cet accord « contient les éléments nécessaires, qu’ils soient juridiques ou institutionnels, pour atteindre des objectifs communs conformément aux intérêts des deux parties ». Un accord conclu que l’UE veut solide et stratégique, avec « un voisin très important pour nous ».
Autrement dit, il  ne veut pas sortir des  règles et bases  élaborées à un moment où l’Algérie sortait affaiblie d’une décennie marquée par le terrorisme qu’elle a affronté seule. Aujourd’hui, l’Algérie est incontournable  sur le marché de l’énergie et sur les questions de sécurité, en mer Méditerranée, en plus qu’elle est la porte vers l’Afrique.
C’est une Algérie nouvelle qui traite d’égal à égal avec ses partenaires étrangers. Le 15 février dernier, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani, a dit à l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne à Alger, Thomas Eckert, qu’il a reçu au ministère, que l’Algérie nouvelle sous l’égide du président Tebboune est déterminée et soucieuse d’établir avec l’UE «un partenariat fructueux et mutuellement bénéfique, un partenariat basé sur un traitement d’égal à égal, au mieux des intérêts communs ». Selon le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité la réunion du Conseil d’association entre l’Algérie et l’Union européenne a été entravée par la récente crise entre l’Algérie et Madrid, soulignant qu’il espère trouver une solution rapidement, car « ce blocage n’est pas dans l’intérêt des deux parties.  » Il y a moins d’un mois, un haut responsable au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger (MAECNE) a dénoncé «l’attitude obstructionniste du gouvernement espagnol qui bloque l’adoption des priorités du partenariat, négociées et finalisées depuis de nombreux mois, dans le cadre de la politique européenne de voisinage».
Il a également dénoncé «l’attitude irresponsable de ce même pays, l’Espagne, qui instrumentalise de manière abusive, la règle du consensus pour bloquer la convocation du Conseil d’association, organe politique statutaire chargé d’évoquer toutes les questions, tant politiques, économiques que commerciales ». L’Espagne a plusieurs fois tenté d’impliquer l’UE dans le conflit qu’elle a créé avec l’Algérie par sa violation de la légalité internationale sur la question du Sahara occidental.  Après la décision de l’Algérie, le 8 juin 2022, de suspendre le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération entre les deux pays, le gouvernement espagnol avait essayé de faire intervenir les instances de l’UE sur une violation imaginaire du traité entre l’UE et l’Algérie. L’accord d’association Algérie-UE est évoqué dans ce sens. Dans cette optique, au lieu d’agir sur l’Espagne pour l’amener à respecter la légalité internationale concernant le Sahara occidental, l’UE tenterait donc plutôt de faire pression sur l’Algérie pour modifier sa décision souveraine dans ses relations avec l’Espagne. Ce sont les dirigeants espagnols qu’il faut ramener à la raison pour qu’ils s’alignent sur les principes du bon voisinage, fondés sur le respect de la légalité internationale. La visite à Alger de Josep Borrell a lieu dans un contexte de transformations dans les relations internationales, vers un monde multipolaire qui relativise le poids de l’UE.
M’hamed Rebah

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