C’est parti, l’Algérie, représentée par le président Abdelmadjid Tebboune, a hérité hier du flambeau de la présidence de la 31ème session du Sommet arabe dont les travaux se sont ouverts, hier, au Centre international des conférences à Alger. La direction du Sommet a été remise au Président Tebboune par son homologue tunisien, Kaïs Saïed, dont le pays avait abrité le 30e sommet en 2019.
Outre la présence de dirigeants arabes, parmi les chefs d’Etat et Souverains ou chefs de délégations de pays de la Ligue arabe participants, des invités d’honneur, à leur tête le SG des Nations unies, Antonio Guterres, le président de l’Union africaine, Macky Sall, et le président du Mouvement des Non-Alignés, Ilham Aliyev, ont marqué l’événement arabe de l’année.
Dans une allocution d’ouverture prononcée à l’occasion, le président Tebboune a, d’entrée, souhaité aux présents la bienvenue en terre algérienne, ce sol arrosé du sang des chouhada tout au long de la Révolution nationale de 54 enclenchée en ce jour symbole du 1er Novembre. Une évidence pour l’Algérie, la question palestinienne demeure au centre des préoccupations et reste, pour reprendre le Président, la mère de toutes les causes justes. Autrement, une question centrale soumise à l’ordre du jour au Sommet.
À ce titre, le président Tebboune a dénoncé la poursuite de la campagne d’agression sioniste contre les Palestiniens dans les territoires occupés. Ceux qui aspirent légitimement à l’’établissement d’un Etat indépendant, et à part entière, sur la base des frontières de juin 1967 avec El-Qods pour capitale, subissent violence, assassinats, spoliations, démolition de maisons et appauvrissement de la population comme politique sioniste, alors que la sacralité de la mosquée Al- Aqsa et de la ville d’El-Qods est violée par l’occupation. Le tout devant le silence complice de la communauté internationale, que le président Tebboune rappelle à la responsabilité.
En ce sens, il a appelé les pays arabes à assumer une action commune à l’effet de faire vaincre la cause palestinienne dans le concert des Nations, comme, par exemple, le soutien de la candidature de la Palestine pour devenir le 194e Etat membre de l’ONU. « Nous adhérons à l’Initiative de paix arabe comme seule solution à la cause palestinienne », a assuré le président de la République. Initiative de l’Algérie, l’Accord d’Alger pour la réconciliation palestinienne est l’autre chapitre du dossier sur lequel l’Algérie tape fort sur la table du Sommet pour arracher un consensus arabe en vue de réaliser, effectivement, la paix entre les factions palestiniennes. Pour ce faire, la formation d’une commission de travail sous la coupe de l’Algérie est plaidée comme cause par le président Tebboune.
Deuxième priorité sur l’agenda, l’Algérie propose un projet de réforme profonde et globale de la Ligue arabe en vue de contenir au mieux les problématiques arabes, et, en conséquence, procéder d’une action commune, à les résoudre en interne. Egalement, et à travers la réforme qui sera explicitée par le président Tebboune, la Ligue arabe saura mieux s’armer pour aborder en bloc compacte les défis internationaux à l’aune des grands bouleversements mondiaux en présence.
Contenues comme projets de résolution dans le cadre de la Déclaration d’Algérie, dont les lignes devront être déclinées aujourd’hui, le renforcement de la coopération économique interarabe, avec comme résultat objectif la protection des intérêts des peuples arabes, devra aussi être au menu des discussions des chefs d’Etat.
Il convient de souligner qu’à l’heure où nous mettions sous presse, les invités d’honneur à ce sommet continuent le discours. Après le président Tebboune qui a emboité le pas à son homologue tunisien, le SG de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, et les présidents du Mouvement des Non-alignés et de l’Union africaine, ainsi que le SG de l’ONU, se sont adressés à l’assistance.
Farid Guellil
