La Russie, un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux de ressources énergétiques, abrite dans sa capitale, Moscou, depuis hier, les travaux du 5ème forum international « Semaine Russe de l’Énergie », avec une forte participation internationale, dont l’Algérie, représentée par le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab.
Il est prévu qu’à cette occasion, Mohamed Arkab rencontre le vice-Premier ministre russe, Alexander Novak, le ministre syrien du Pétrole et des Ressources minérales, Bassam Tohmé, et des représentants de grandes sociétés pétrolières et gazières. La situation de crise énergétique vécue par l’Europe a révélé le rôle incontournable de l’Algérie dans le marché de l’énergie, consolidé par les réalisations sur fond d’une politique énergétique active en direction du marché international en tant que fournisseur fiable. Comme l’a souligné, tout récemment, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, la place stratégique prise par les hydrocarbures sur la scène internationale a fait de l’Algérie, un acteur fondamental dans la région et dans les relations économiques internationales. La présence de Mohamed Arkab aux travaux de ce Forum est une opportunité supplémentaire de renforcer la coordination en matière de politique énergétique entre Moscou et Alger. Celle-ci se manifeste déjà dans le cadre de OPEC+, depuis que cette initiative a été lancée en 2016, avec succès puisqu’elle a permis, avec d’autres membres de cette organisation, de stabiliser le prix du pétrole, alors qu’il chutait au grand profit des pays riches dont les États-Unis. La fermeté opposée par les pays de l’OPEC+ aux pressions exercées de façon indécente par les Etats-Unis, indique des changements profonds dans le marché mondial de l’énergie, opérés incontestablement sous l’effet de la crise ukrainienne et des sanctions anti-russes décidées par les pays occidentaux.
La décision prise par l’OPEC+ sur la base des intérêts des pays membres de réduire la production de pétrole, prouve que le temps du diktat imposé par les États-Unis et leurs alliés occidentaux est fini. Les pays producteurs et exportateurs d’hydrocarbures ont leur mot à dire. Ils ne craignent pas les «représailles» si leurs intérêts heurtent ceux des États-Unis et de leurs alliés même si ceux-ci ont montré qu’ils n’accordent aucune attention aux risques qui pèsent sur la sécurité alimentaire des pays pauvres du fait des sanctions contre la Russie, et des restrictions imposées au commerce international. Le Forum intervient d’ailleurs à un moment où les marchés pétroliers mondiaux sont confrontés à des pressions à la lumière des craintes d’une baisse de la demande de brut en raison de l’entrée des économies mondiales en récession. Les travaux du Forum, évènement de haut niveau organisé depuis 2017, comprennent diverses activités, impliquant des personnalités de Russie et de pays étrangers, des chefs d’entreprises et d’organisations énergétiques internationales et des experts représentant de nombreuses entreprises russes et internationales. Ils se poursuivront jusqu’au 14 octobre, Le président russe, Vladimir Poutine, a souhaité la bienvenue aux participants au forum dans un message où il a noté qu’il y avait de nombreuses questions prioritaires à l’ordre du jour liées aux tendances actuelles du marché mondial de l’énergie, y compris les processus d’amélioration des infrastructures de l’industrie et l’introduction de technologies numériques modernes. Dans son discours, le président Poutine a abordé les défis auxquels est confronté le marché mondial de l’énergie et les raisons des prix élevés de l’énergie en Europe. Le président Poutine a tendu la perche aux dirigeants de l’Union européenne. La Russie est prête à fournir du gaz à l’Europe pendant la période automne-hiver. La balle est maintenant dans le camp de l’UE. La Russie est prête à acheminer du gaz vers l’Europe via « Northern Stream-2 », il suffit d’ouvrir le robinet, a-t-il lancé.
M’hamed Rebah