L’ ancien haut responsable espagnol, Federico Trillo a déclaré dans un entretien qu’il a accordé, à la revue internationale Afrique-Asie, que « le Maroc n’est pas un pays démocratique » et que « tôt ou tard, Pedro Sánchez devra rendre compte de sa politique de compromission avec ce régime à propos du Sahara occidental ». Qualifiant l’alignement du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez sur la position de l’occupant marocain au Sahara occidental « de retournement crapuleux du Premier ministre espagnol Sanchez à propos du Sahara occidental » il affirme que la politique de Sanchez « ne changera rien au fond du problème. Tôt ou tard sa politique sera rejetée et seul le peuple sahraoui aura le dernier mot » a-t-il précisé. Poursuivant dans ses réponses, sur les relations entre Madrid et Rabat, lui qui a été ministre de la Défense dans la première législature de José Maria Aznar, souligne qu’« il est important de réaliser que le Maroc n’est pas un État de droit » et de poursuivre « (..) . En surface, il (le Maroc) veut se présenter comme démocratique mais, au fond, c’est la volonté du monarque et de son entourage qui est déterminante : ils disent une chose et en font une autre » affirme l’ex-haut responsable espagnol Federico Trillo. Pour celui qui a eu à rencontrer de hauts responsables marocains, à leur tête le Roi Mohamed VI, durant sa carrière de haut responsable espagnol, il affirme qu’ « il est donc impossible d’avoir des relations avec le Maroc dans lesquelles on oublie la deuxième partie de l’équation, à savoir que, malgré les efforts de démocratisation, il existe une composante autocratique très importante ». Alors que dès l’annonce de Pedro Sanchez de son alignement à la position de l’occupant marocain au Sahara occidental, opinion populaire, acteurs et responsables politiques universitaires, juristes, militants des droits de l’Homme ect. ont crié « à la haute trahison » de Sanchez, du peuple espagnol et du peuple sahraoui, dénonçant sa « violation du droit international », Federico Trillo a été dans le même sens, en tirant à boulet rouge sur Sanchez et son gouvernement et également les responsables marocains. Affirmant que « L’Espagne ne peut être comparée à un tel régime et, par conséquent, tôt ou tard, Sánchez devra rendre compte de ce qui s’est passé et de ce qui a été fait, derrière les canaux diplomatiques », en renonçant, poursuit-il « aux principes et aux résolutions des Nations unies et à la responsabilité de l’Espagne en tant que puissance colonisatrice ». De plus, rappelle l’ex-haut responsable espagnole « le Conseil des ministres espagnol a été contourné, le Parlement qui a voté contre cette position a été bafoué, et la présence du chef de l’État dans les relations internationales a été omise et remplacée par celle de Sánchez ». En échange de quoi ? lance-t-il avant d’ajouter « J’ose espérer que la semaine prochaine, Sánchez clarifiera tout cela lors du débat sur l’état de la nation ».
« Le Maroc a utilisé comme chair à canon, les migrants subsahariens
Quant à la question de la migration irrégulière, dont son traitement politique entre Madrid et Rabat, pour Federico Trill « Cette histoire sans fin a connu récemment trois chapitres regrettables : celui d’il y a un an à Ceuta, qui a été provoqué et dirigé par le Maroc » affirme-t-il et , celui d’il y a quelques mois, poursuit-il « et le récent incident malheureux avec les morts que l’on sait ». Dans ce dernier cas, il poursuit en déclarant qu’ « il semble que le Maroc ait voulu montrer ses muscles et l’a fait en commettant un crime contre l’humanité et contre le droit international » dont celui relatif à la migration. Donc, poursuit l’interviewé d’Afrique-Asie. « Il faut rappeler que ces immigrés subsahariens se trouvaient au Maroc, il les avait sur place et le Maroc les a utilisés comme chair à canon, et c’est inacceptable, absolument inacceptable ». « Tant que Sanchez est à Moncloa, il n’y aura pas de changement. Il a été comparé à un magicien qui déplace les pièces de telle manière que vous ne savez jamais ce qui va se passer ».
Karima Bennour