Attendu hier au Maroc, l’envoyé personnel du SG de l’ONU se rendra également au Sahara occidental pour relancer le processus politique onusien de résolution du conflit entre les deux belligérants. Cette visite, pour tout ce qu’elle constitue comme étape dans la recherche de l’application du droit international, malgré les obstructions du Maroc, soutenu par ses alliés, est un véritable camouflet pour, d’abord, Rabat, et puis, Madrid, qui a cédé au chantage du Makhzen et a trahi la cause sahraouie.
L’annonce de la tournée de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan De Mistura, qui entame une nouvelle tournée dans la région, a été faite, vendredi, par le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse quotidien. « L’envoyé personnel se rendra à Rabat demain (samedi) pour rencontrer des responsables marocains. Il a également l’intention de visiter le Sahara occidental au cours de ce voyage », a-t-il anoncé, sans toutefois préciser si le diplomate italo-suédois allait se rendre dans les pays voisins, à savoir l’Algérie et la Mauritanie, qui ont la qualité d’observateurs.
En revanche, il a indiqué que De Mistura comptait rencontrer « tous les acteurs concernés dans la région dans les jours à venir », et « se réjouit à la perspective d’approfondir les consultations qu’il a entamées en janvier dernier, avec toutes les parties concernées pour faire avancer, de manière constructive, le processus politique sur le Sahara occidental ». Le porte-parole onusien a ajouté que De Mistura effectuait cette tournée « guidé par les principes établis par ses prédécesseurs ».
La mission du successeur de l’Allemand Horst Köhler et l’Américain Christopher Ross dans la région, bien qu’elle ne soit pas de tout repos qu’elle intervient en pleine sale guerre menée par le Maroc contre le peuple sahraoui, comme état de fait qui saborde toute velléité de dialogue entre le Maroc et la RASD, reste toutefois une réponse sèche à tous ceux qui sous-tendent que la vague de normalisation aurait gagné sur la véritable cause consistant à organiser un référendum d’autodétermination pour la libération du peuple sahraoui. En s’alignant, depuis mars dernier, sur les thèses marocaines dans le dossier, le premier ministre, Pedro Sanchez s’est trompé de camps, car la question relève d’un droit international et est inscrite sur l’agenda du Conseil de sécurité comme une affaire de décolonisation des territoires occupés sahraouis.
À rappeler qu’il s’agit de la deuxième visite de Staffan De Mistura depuis sa nomination en octobre 2021, après celle effectuée en janvier dernier au Maroc, aux Camps de réfugiés sahraouis, où il a rencontré plusieurs responsables du Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, en Mauritanie et en Algérie, pays voisins et observateurs.
Farid G.