Le premier indice de la dégradation des relations entre l’Algérie et la France remonte à avril dernier lorsque le Premier ministre Jean Castex, qui devait effectuer une visite à Alger dans le cadre de la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau franco-algérien (CIHN), avait fait faux bond. Quant au dernier indice en date, il s’agit des propos provocateurs du président Macron lui-même, qui, dans une rencontre à l’Elysée avec des descendants de Harkis et autres adeptes de « l’Algérie française », s’en était pris violement au « système politico-militaire » algérien « fatigué » et a posé des doutes sur l’existence de la Nation algérienne avant la colonisation française. Depuis lors, les relations diplomatiques ont jamais atteint un tel niveau de dégradation. L’Algérie, réagissant illico presto à ces provocations par le biais de la présidence de la République, a dénoncé fermement une atteinte à la souveraineté nationale que de remettre, notamment, en cause l’existence de la Nation algérienne avant la période coloniale. Du coup, Alger a rappelé son ambassadeur à Paris pour consultation. Depuis lors, l’Elysée a tenté en vain de rectifier le tir à travers des déclarations présidentielles ou du gouvernement appelant à l’apaisement alors que ce sont leur plus hautes autorités qui ont été à l’origine de la crise. Pour l’Algérie, ce ne sont là que des conséquences d’une provocation qui remonte au printemps 2021, lorsque déjà l’ambassadeur français à Alger, François Gouyette, multipliait les actions d’ingérence dans les affaires internes à l’Algérie. Pour preuve, ses audiences accordées à des politiques connue pour la défense acharnées d’un processus de transition douteux qui aurait mené l’Algérie dans l’inconnu. Au même moment, des campagnes médiatiques hostiles à l’Algérie sont menées tambour battant par des chaines de Télévision publiques, pour ne citer que France 24, qui a, du coup, perdu son accréditation en Algérie, en juin dernier. Même la dernière visite du MAE Le Drian, à Alger, n’aurait rien changé aux relations algéro-françaises qui demeurent au point mort. Novembre dernier, lors d’une rencontre médiatique avec la presse nationale, le Président Tebboune emploie un ton ferme envers la France officielle: « La France doit oublier que l’Algérie a été une colonie française», a-t-il asséné. « Le retour de l’ambassadeur d’Algérie en France est conditionné par le respect total de l’Etat algérien », a-t-il alors exigé des autorités françaises.
F. B.