Le 3e Sommet du partenariat Turquie-Afrique a ouvert ses portes, jeudi matin, au Palais des congrès d’Istanbul, et a débuté ses travaux par une réunion des hauts fonctionnaires turcs et des pays africains participants, présidée par le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Sedat Önal.
Cette troisième édition du sommet qui prend fin aujourd’hui, par une session présidée par le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, en présence de nombreux dirigeants africains, dont le Premier ministre Aïmen Benabderrahmane qui représentera le président Abdelmadjid Tebboune, à ce rendez-vous. Un communiqué des services du Premier ministre publié, hier, indique ainsi qu’ « en qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmène Benabderrahmane, prendra part aujourd’hui, aux travaux du troisième sommet du partenariat Turquie-Afrique ». D’après un communiqué de la Direction de la communication présidentielle turque, le sommet qui a débuté jeudi, avec une réunion rassemblant les hauts fonctionnaires turcs et africains, s’est poursuivie, hier, par la tenue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et notamment par l’organisation des sessions simultanées, sur les secteurs de la santé, l’éducation et l’agriculture qui se tiendront au niveau ministériel. Il est à rappeler que les deux premières éditions du sommet Turquie-Afrique avaient eu lieu, à Istambul et le second en Guinée équatoriale, quant au prochain, qui succède à celui qui s’achève aujourd’hui, à Istambul , il aura lieu dans un pays africain. Étaient présents durant ces les trois jours du Sommet, plus d’une dizaine de chefs d’État et de gouvernements africains ainsi qu’une délégation de l’Union africaine (UA). Hier, le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a déclaré, dans son discours à la réunion avec ses homologues des pays africains présents, que « nous croyons en l’Afrique et marcherons ensemble vers l’avenir », rappelant qu’il s’agit là « d’une réunion historique avec une forte participation, malgré la pandémie de Covid-19 », sans manquer de remercier la Commission de l’Union africaine pour son implication dans la concrétisation de ce rendez-vous. « 16 chefs d’États et de gouvernements, 102 ministres dont 26 ministres des Affaires étrangères africains participent au 3e sommet » a fait savoir le MAE Cavusoglu, précisant que le niveau de participation « est sans commune mesure avec les deux précédentes éditions ». À cette occasion, le chef de la diplomatie turque a insisté sur « la vision stratégique que représente l’Afrique pour la Turquie », mettant en avant le nombre de visites dans les pays africains effectuées par le président Recep Tayyip Erdogan avec 50 visites dans plus de 30 pays d’Afrique. Déclarant que « notre objectif c’est de gagner ensemble avec l’Afrique, de marcher ensemble vers l’avenir » il affirme que «la vision que nous portons sur nos relations avec l’Afrique est stratégique et sur le long terme », a-t-il souligné. Il est à noter que cette troisième édition du sommet Turquie-Afrique se tient dans un moment particulier pour la Turquie, pays traversant une crise économique, notamment avec la chute vertigineuse de la valeur de la monnaie turque , dopant ainsi l’inflation, laquelle a atteint le seuil de 19% en octobre, selon les données officielles du pays et des experts notamment turcs, indiquent que les augmentations du coût de la vie devraient se faire encore plus durement sentir dans les mois à venir. En Turquie, le PIB par habitant diminue depuis 2013. Après avoir atteint son pic en 2013 à 12 614 dollars, il est redescendu à 8 538 dollars en 2020. Il devrait chuter davantage après la dépréciation drastique de la livre. D’un autre côté, le taux de croissance turc ayant rebondi avec un record à 21,7 % au second trimestre de l’année en cours, salué par la Banque mondiale, le rebond selon les économistes turcs « a été possible grâce à l’augmentation des exportations, les marchandises turques devenant moins chères pour les marchés internationaux après la perte de valeur de la livre » et les exportations ont connu une augmentation record de plus de 20 %. Il est à noter également que la Turquie importe quasiment toute son énergie et dépend des biens étrangers pour les matières premières, les machines et les appareils high-tech, qui avec une livre dépréciée, les prix deviendront plus chers. Par ailleurs, la Turquie qui désespère du refus de son adhésion à l’Union européenne, s’est détournée peu à peu de cet espace et s’est concentrée sur l’Afrique, laquelle est sous le poids des convoitises des pays puissants et des nouveaux arrivants, avec des tensions en raison des rivalités pour la mainmise des richesses naturelles du continent africain, notamment via le déploiement de soldats et installation de bases militaires. Il est à noter que la Turquie a déjà enregistré un bond considérable dans ses échanges commerciaux avec l’Afrique, passant de 5,4 milliards de dollars en 2003, à 25,4 milliards en 2020.
Karima B.
Aïmène Benabderrahmane arrive à Istanbul
Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmène Benabderrahmane, est arrivé hier après-midi à Istanbul pour prendre part en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aux travaux du 3ème sommet du Partenariat Turquie-Afrique. Benabderrahmane est accompagné du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. Le sommet de partenariat Turquie-Afrique, dont les travaux au niveau des chefs d’État et de gouvernement auront lieu aujourd’hui samedi au Palais des congrès d’Istanbul, se tient sous le slogan « Partenariat renforcé pour un développement et une prospérité mutuelle ». Le sommet réunira une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, des ministres ainsi qu’une délégation de l’Union africaine. Il a pour objectif d’insuffler une nouvelle dynamique au « partenariat stratégique » entre la Turquie et les pays du Continent africain et d’établir également le bilan des deux précédents sommets qui s’étaient tenus respectivement à Istanbul en 2008 et en Guinée-Équatoriale en 2014.
APS