Le chef de la diplomatie italienne Luigui Di Maio a effectué, hier, sa cinquième visite officielle cette année en Libye, lors de laquelle il a rencontré le président du Conseil présidentiel, Mohammed Younes El–Manfi et le Premier ministre de l’exécutif libyen, Abdelhamid Debaiba avant de se rendre à Tobrouk et Benghazi. Le but de la visite du responsable italien, selon les médias italiens, est « d’encourager le dialogue entre les parties libyennes » en vue de conforter le processus en cours visant la tenue des élections générales en Libye, prévues le 24 décembre prochain. Le porte-parole du gouvernement d’union nationale libyen, Mohamed Hammouda avait indiqué, aux médias locaux, que la visite du Mae italien en Libye, est l’occasion pour les parties libyenne et italienne « d’examiner et traiter des dossiers d’intérêt commun » sans plus de précisions sur la teneur des questions abordées. Le déplacement du ministre italien intervient faut-il le rappeler, au lendemain de l’annonce vendredi dernier, par le Comité militaire libyen 5+5 issu de la conférence de Berlin 1 sur la Libye, de « la mise en place des mesures préparatoires pour le début du retrait des mercenaires et soldats étrangers de tout le sol libyen » et réitéré sa demande au gouvernement d’union nationale « d’accélérer la nomination du ministre de la Défense ». Aussi cette visite intervient, au lendemain de la visite de deux jours, du président du Conseil présidentiel, Mohammed Al-Manfi arrivé mercredi dernier, à Alger. Le responsable libyen El-Menfi avait affirmé à cette occasion que son pays « souhaite voir l’Algérie , pays frère, apporter sa contribution dans la réconciliation nationale libyenne », un des points essentiels, a-t-il poursuivi « de l’accord politique, jusqu’à l’organisation des élections » prévues avant la fin de l’année en cours. A deux jours de la tenue de la Conférence de Berlin 2 sur la Libye, juin dernier, Rosemary A. DiCarlo, la secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires politiques et à la consolidation de la paix (UNDPPA), a souligné l’ambition de l’ONU « à consolider les progrès réalisés » suite au cessez-le-feu décrété octobre dernier, en Libye, notamment par «le respect de l’embargo sur les armes et le retrait des mercenaires de Libye », conditions essentielles pour l’application de la feuille de route politique et du calendrier adoptés par le Forum du dialogue libyen. Alors que beaucoup reste à faire et des étapes à franchir, notamment en matière de réconciliation inter-libyenne, les acteurs étrangers, principalement occidentaux s’activent depuis le rendez-vous de Berlin sur la Libye, juin dernier, pour voir, selon leurs déclarations les élections en Libye se tenir décembre prochain. Mi-juillet dernier, le Mae italien a indiqué dans une tribune publiée que son pays «se trouve au premier plan en ce qui concerne la promotion de la centralité du Sahel au niveau multilatéral ». Lors de la réunion ministérielle des pays membres de la coalition anti-Daesh, qu’il a coprésidée à Rome le 28 juin dernier, avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken, il dira que « nous avons proposé de constituer un groupe de travail ou une plateforme consacrée aux situations de crises en Afrique, en particulier en Sahel et au Mozambique ». Pays ayant consolidé son rôle sur la scène méditerranéenne et en Afrique, dont principalement au Sahel, avec le soutien des États-Unis, L’Italie qui entretient des relations particulières avec la Libye, étant l’ex- puissance coloniale en Libye, pèse parmi les acteurs occidentaux sur la scène libyenne à l’instar de la Turquie, son collègue au sein de l’Alliance militaire atlantique l’Otan. Présent à Rome , lors de sa visite de trois jours, juin dernier, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré que « le lien solide entre les États-Unis et l’Italie est important pour garantir la sécurité transatlantique, pour organiser le soutien aux progrès en Libye et pour faire face aux menaces communes en Méditerranée et dans le monde » avait-il souligné, à la veille de la tenue du Sommet du G20 des ministres des Affaires étrangères de l’UE-USA, à Matera.
Karima Bennour