Recherché activement depuis août 2020, après avoir été poursuivi pour « haute trahison » par le tribunal militaire de Blida qui avait émis un mandat d’arrêt international à son encore, le général Ghali Belkecir, en fuite à l’étranger une année plus tôt, s’offre le passeport d’un pays insulaire situé dans le sud de l’océan pacifique.
Tombé en disgrâce, et comme pour brouiller les pistes derrière lui étant recherché par les services d’Interpol depuis maintenant près d’un an, l’ancien patron de la Gendarmerie nationale jette son dévolu sur le Vanuatu, un petit état composé par plusieurs iles dont beaucoup ne connaissaient peut être pas l’existence. En effet, révèle le célèbre quotidien britannique « The Guardian » dans son édition de jeudi dernier, Ghali Belkecir s’est acheté le passeport du Vanuatu à 130 000 dollars américains. Il n’est pas le seul à s’offrir ce fameux sésame qui lui permet d’accéder sans visa dans plus d’une centaine de pays, y compris l’Union européenne et le Royaume Uni. Le général algérien à la retraite figure sur une liste de plus de 2 000 personnes à travers le monde, dont des hommes d’affaires et autres individus controversés poursuivis par la justice et recherchés par les services de sécurité, à avoir sollicité les autorités de ce pays en 2020 déjà en vue d’accéder à la nationalité et s’acheter en conséquence, et à coup de dollars américains, « le passeport doré » du Vanuatu. La même source a précisé toutefois qu’une fois le fameux sésame dans la poche, obtenu un peu plus d’un mois après sa demande, le titulaire ne peut mettre les pieds dans le sol du Vanuatu.
Autres « avantages » que peut s’offrir l’homme controversé algérien en fuite, en plus de pouvoir déambuler dans 130 pays, un pays « paradis fiscal » pour le besoin, ce qui est probable, de faire des affaires. Pas que, Belkecir pouvait même espérer au changement d’identité pour ne pas qu’il soit repéré par les services de sécurité. La même source a présenté, enfin, Ghali Belkecir comme l’ « ancien chef controversé de la gendarmerie algérienne », dont la « force militaire du pays » en « charge de l’application des lois », a émis à son encontre « quatre mandats d’arrêt ».
Selon « The Guardian » le programme de passeports a rapporté au gouvernement du Vanuatu plus de 116 millions de dollars en 2020 depuis sa relance en 2017. Très critiquée comme procédure contraire aux conventions internationales, les experts, cite la même source, mettent en garde contre ce « programme de voyage » mis en place officiellement par Vanuatu dont l’exploitation porte les risques de constituer une échappatoire pour les personnages recherchés dans leurs pays respectifs. Non seulement, puisque les lois fiscales établies au Vanuatu ouvrent la porte aux pratiques de blanchiment d’argent.
Farid Guellil