La réaction de l’Algérie ne s’est pas fait attendre. Au lendemain de la parution d’un article du journal Le Monde, pour le moins attentatoire aux institutions algériennes, sa Présidence et son Institution militaire à savoir, l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed-Antar Daoud, a adressé une ferme mise au point au quotidien français. « Dans l’édition parue le 5 juin 2021, datée du dimanche 6-lundi 7 juin, votre journal s’est fendu d’un éditorial empreint d’une hostilité inouïe à l’égard de mon pays, de ses institutions et de ses symboles, grossièrement intitulé : +l’Algérie dans l’impasse autoritaire+ », écrit-il dans le texte repris par l’APS.
« Rédigé à partir d’une salle de rédaction parisienne, sans attendre que votre envoyé spécial, qui s’apprête à se rendre en Algérie du 8 au 14 juin, puisse mesurer sur le terrain l’ampleur de l’engouement du peuple algérien notamment sa jeunesse pour cette étape cruciale dans l’édification institutionnelle de l’Algérie nouvelle, l’édito en question évoque, avec une subjectivité déconcertante, +un rendez-vous manqué pour la démocratie algérienne+ », a-t-il ajouté. Regrettant « le caractère délibérément outrageux et violent de ce texte, prenant pour cible le président de la République et l’Institution militaire », M. Mohamed-Antar Daoud a affirmé que cet éditorial « interpelle sur les desseins réels d’un tel acharnement qui se renouvelle, sciemment, à l’approche de chaque échéance politique dans mon pays ». Selon l’ambassadeur d’Algérie à Paris, « l’on est, légitimement, en droit de s’interroger sur la démarche du Monde, voire sa motivation, lorsqu’il s’empresse de lancer un jugement de valeur considérant +L’Algérie dans l’impasse autoritaire+, avant même de concrétiser l’interview prévue dans quelques jours avec le Chef de l’État, pour aborder, selon la demande formulée, +les enjeux du processus institutionnel en cours en Algérie+ ». « Le journal Le Monde sert-il les intérêts occultes des lobbies hostiles à une relation apaisée entre l’Algérie et la France? », s’est-il encore interrogé, soulignant, à ce propos, que « la question reste posée ». Il a fait remarquer, dans ce contexte, que « les expressions subjectives usitées » dans le papier telles que « le régime », « façade civile aux militaires », « réflexes autoritaires » et « répression massive », « relèvent, en effet, des clichés éculés, véhiculés et ressassés sans cesse par un nombre de médias ». « Contrairement à d’autres pays et dès lors qu’il s’agit de commenter l’actualité politique en Algérie, l’on déforme la réalité en employant des qualificatifs inappropriés, présentant ainsi, le maintien de l’ordre, prérogative régalienne de tout État, comme pratique de +répression+, et d’+étouffement+ », a-t-il déploré. Il a tenu, à ce titre, à souligner que « forte de ses institutions, notamment l’Armée nationale populaire, respectueuse de ses missions constitutionnelles, l’Algérie qui s’est engagée, sous la conduite du président Abdelmadjid Tebboune, dans un processus de renouveau national conformément aux aspirations du Hirak +authentique+ et +béni+, demeure déterminée à mener à terme les réformes entreprises quelles qu’en soient les entraves et leur instigateur ».
Ces réformes, a-t-il poursuivi, « ont été mises en exergue et expliquées en profondeur lors de l’interview récemment accordée par le Chef de l’État au magazine Le Point et dans laquelle il a réitéré avec fermeté les positions constantes de l’Algérie sur un nombre de dossiers régionaux et internationaux, notamment sur la question du Sahara occidental ». « Il semble que l’écho favorable engendré par cette interview ait suscité la réaction de certaines parties à l’origine de manœuvres visant à discréditer l’œuvre salutaire entamée en Algérie depuis les élections présidentielles du 12 décembre 2019. Rendez-vous durant lequel, faut-il le rappeler, le peuple algérien a, souverainement et démocratiquement, élu son Président », a-t-il estimé. Pour l’ambassadeur d’Algérie à Paris, « il est regrettable de constater que les héritiers de cette institution de référence en matière de journalisme se situent à des lieues des principes de déontologie imprimés par son fondateur Hubert Beuve-Méry dont les positions concernant la révolution algérienne contre le colonialisme restent inscrites dans les annales de la presse française ». « Cela dit, loin de moi la prétention d’apprendre au Monde que la satisfaction béate et la critique injuste sont autant d’attitudes négatives, raison pour laquelle, son envoyé spécial reste le bienvenu pour découvrir la nouvelle Algérie dont l’avenir n’est point +confisqué+ mais bien pris en charge par toutes les forces vives de la Nation », a-t-il conclu.
R. N.