La machine à fabriquer les fake-news, qui tournait déjà à plein régime, a franchi cette fois une nouvelle étape dans sa logique de désinformation. En effet, ces dernières heures, la nouvelle d’une initiative politique attribuée à Ahmed Taleb Ibrahimi, a fait le tour des rédactions. Cette dernière indiquait qu’Ibrahimi proposait une issue politique qui passerait par l’annulation des législatives, la libération de tous les détenus d’opinion et la mise en œuvre d’une période de transition.
C’est une solution qui donne l’air de déjà entendue car elle émane en réalité de cercles qui n’ont cessé, bien avant le Hirak, de verser dans une propagande de promotion d’un passage par une période de transition pour sortir de la crise. Et ses « promoteurs » se recrutent dans un large spectre de la scène politique algérienne. On la retrouve dans le magma des forces rétrogrades qui avaient pris part à la rencontre de Sant Egidio au début des années quatre-vingt-dix et bien plus loin encore. La famille de Taleb El Ibrahimi n’a pas tardé à réagir et nier toute relation de cette personnalité nationale qui garde toute son estime auprès des Algériens de différents bords politiques, avec cette initiative. Au final, c’est une fake news parmi tant d’autres, un pur produit des forces qui font un forcing pour imposer une solution, dictée par des intérêts en lien avec des puissances occidentales et régionales. Les auteurs de cette initiative, qui prend les contours d’une injonction, ce qui confirme le complot contre le pays, ont présenté l’ébauche d’un programme politique. Et ce qu’ils ignorent est que le pays, en adoptant une nouvelle Constitution a carrément rayé de son lexique politique le mot transition qui n’est plus la panacée pour le problème de déficit de confiance entre l’État et le Citoyen. Les auteurs de cette rumeur ont-ils oublié qu’après son élection et dans le cadre des consultations avec les présidents de partis et les personnalités, il s’était rendu au domicile d’Ahmed Taleb Ibrahimi, pour échanger sur les perspectives qui s’offraient pour le pays ? À cette époque, l’ancien ministre sous l’ère de Boumediene et Chadli, n’avait, à aucun moment plaidé pour une période de transition. Ce détail semble avoir échappé aux concepteurs de la fake news qui ont reçu une véritable gifle après le cinglant démenti apporté par la famille Ibrahimi qui a nié toute relation de l’homme avec la prétendue initiative politique pour la sortie de la crise. Les laboratoires de conception de fake news n’ont pas désarmé et rien n’indique qu’ils vont abandonner leur sale jeu. Et pour s’en prémunir, la vigilance est plus que préconisée, car les forces rétrogrades et les cercles inféodés aux ennemis du pays, qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur, ne sont pas prêts à hisser le drapeau blanc.
Slimane B.