Les professionnels de la Santé ont affirmé que la situation sanitaire en Algérie est « inquiétante », vu le relâchement dans les gestes barrières observé chez les citoyens, insistant sur la nécessité de revenir au protocole sanitaire, dans l’espoir d’échapper à une nouvelle vague du virus, notamment avec l’apparition des différents variants. En effet, les chiffres journaliers des cas de contamination « sont loin de représenter la réalité » ne cessent de souligner les experts et le personnel médical, et que «les tests PCR n’identifient pas à tous les coups la présence du virus». En plus du fait qu’au jour d’aujourd’hui, on ignore combien de variants circulent en Algérie. Rien que lundi l’Institut Pasteur affirme 6 cas du variant indien ». Selon un communiqué de l’IPA Trente-sept nouveaux cas du variant britannique ont été confirmés en Algérie. « Dans la continuité des activités de séquençage des virus SARS-CoV-2 mises en place par l’Institut Pasteur Algérie dans le contexte de surveillance des variants circulant actuellement dans le monde, il a été procédé à la confirmation de 37 nouveaux cas du variant britannique. Ces nouveaux cas du variant britannique ont été recensés à Alger (23), Blida(05), Béjaïa (03), M’sila (03), Constantine (01), Mila (01) et Médéa (01). Le nombre total des cas du variant britannique passe ainsi à 180 contaminations ». L’IPA a par ailleurs fait état des premiers cas de contamination au variant indien au nombre de six dans la wilaya de Tipasa. Récemment, le professeur Khiati a rappelé qu’il n’y a pas suffisamment de séquençages afin de débusquer les variants du Covid-19, car «nous ne les connaissons pas encore tous», précise-t-il. Ce volet doit nécessairement être développé pour pouvoir contenir au mieux le virus et ses mutants, ajoutera-t-il. À ce fait, la direction de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a adopté des mesures préventives « rigoureuses » visant à endiguer la propagation du variant indien (B.1.617), après la détection de 6 cas, indique la direction locale du secteur. Il s’agit de la mobilisation d’équipes médicales pour mener des enquêtes épidémiologiques approfondies dans l’entourage des personnes infectées, tout en plaçant les personnes ayant été en contact direct avec le premier cas positif au variant indien en confinement volontaire, a déclaré à l’APS le directeur de la Santé, Mohamed Bourahla. Selon les explications du directeur, les enquêtes épidémiologiques et les analyses médicales ont concerné 60 personnes ayant effectué des analyses de laboratoire, avant d’être placées en confinement à domicile, tandis que les cas confirmés ont été isolés et soumis à l’observation médicale périodique par une équipe médicale spécialisée.
Fawzi Derrar : « le variant indien a été introduit en Algérie par des ressortissants de ce pays »
Selon le directeur de l’Institut Pasteur Algérie (IPA), Fawzi Derrar, les six cas détectés lundi dans la wilaya de Tipasa, précisément à Koléa, sont introduits par des ressortissants de ce pays (l’Inde), travaillant dans le secteur du bâtiment. Intervenant mardi sur les ondes de la Radio nationale, le Dr Derrar a expliqué qu’une enquête épidémiologique menée par son Institut a permis de localiser et de circonscrire le foyer infectieux afin d’empêcher la propagation du virus. Fawzi Derrar a voulu néanmoins a rassuré que l’OMS a classé le variant apparu en Algérie parmi ceux qui sont sous contrôle expliquant que sa contagiosité n’est pas aussi préoccupante que les variants britannique, sud -africain ou brésilien. Par ailleurs, Derrar a tenu également à rassurer que la situation épidémiologique catastrophique que vit actuellement l’Inde n’aura pas de conséquences sur les doses de vaccins commandées à ce pays, producteur de l’Astra Zeneca, et qu’elles seront bien réceptionnées dans les prochains jours.
Dr Merabet : « la faille est au niveau des dispositifs aux frontières »
Joint hier par téléphone, le Dr Lyes Merabet, président du SNPSP, affirme que la faille est au niveau des dispositifs aux frontières « s’il y avait un respect rigoureux du protocole sanitaire on aurait pu éviter cette situation » indique-t-il. « Malgré que les frontières sont fermées il y a des étrangers qui se déplacent pour des raisons de travail ou autres, donc les personnes qui sont autorisées à se déplacer ils sont identifiées au niveau des autorités, et on devait accompagner ces déplacements par un contrôle sanitaire rigoureux et strict aux frontières », en effectuant, poursuivit-il le dépistage sur place et aussi l’obligation de retourner à la mise en quarantaine d’une semaine ou 10 jours. Le médecin a qualifié, par ailleurs, la situation sanitaire de « grave » et « inquiétante » après avoir enregistré depuis trois semaines une augmentation dans le nombre de contamination, rappelant dans ce cadre les citoyens au respect des mesures barrières, rassurant que c’est la seule solution contre le virus, appelant également les autorités à l’application stricte de la loi.
Sarah Oubraham
VACCINS ANTI-COVID
Benbouzid annonce l’arrivée d’une quantité vendredi prochain
Lors de sa visite d’inspection à l’hôpital Zemirli à Alger le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a exprimé son inquiétude après la décision de l’Inde de bloquer les exportations du vaccin, rassurant par ailleurs que la situation épidémiologique du pays est « stable », espérant d’éviter une troisième vague de contamination. Concernant le variant indien découvert à Koléa dans la wilaya de Tipasa, le ministre a indiqué que « ce dernier a été détecté pour la première fois auprès d’un ressortissant indien qui est rentré récemment au pays », sans écarter l’apparition d’autres cas similaires dans les prochains jours. « Nous avons lancé plusieurs enquêtes épidémiologiques pour découvrir d’autres cas », précisa-t-il. Également, il a abordé les difficultés liées à la réception des vaccins en raison de l’arrêt des exportations de l’Inde, exprimant sa crainte suite à la décision prise par l’Inde de suspendre l’exportation de vaccins anti-Covid-19. Soulignant que le vaccin n’est pas le seul moyen de stopper la propagation du virus. À ce sujet, Abderrahmane Benbouzid a appelé les citoyens à respecter les mesures préventives, révélant, à ce sujet, qu’une quantité de vaccin contre le coronavirus arrivera en Algérie vendredi prochain.
Sarah Oub.
POINT COVID-19
282 nouveaux cas, 159 guérisons et 9 décès
Deux cent quatre-vingt-deux (282) nouveaux cas confirmés de Coronavirus (Covid-19), 159 guérisons et 9 décès ont été enregistrés ces dernières 24 heures en Algérie, a indiqué hier un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Le total des cas confirmés de Coronavirus s’élève ainsi à 122 999 dont les 282 nouveaux cas, celui des décès à 3 289 cas, alors que le nombre de patients guéris a atteint 85 693 cas, précise le communiqué. Par ailleurs, 26 patients sont actuellement en soins intensifs, ajoute la même source. En outre, 22 wilayas n’ont recensé aucun cas durant les dernières 24 heures, 17 autres ont enregistré de 1 à 9 cas, alors que 9 wilayas ont recensé plus de 10 cas. Le ministère rappelle, par la même occasion, que la situation épidémiologique actuelle exige de tout citoyen vigilance et respect des règles d’hygiène et de distanciation physique, tout en insistant sur le respect du confinement et du port du masque.
APS