Les compagnies pétrolières égyptiennes Khalda Petroleum Co. et Qarun Petroleum comptent investir plus d’un milliard de dollars dans le domaine de l’exploration pétrolière au Sahara occidental, en violation du droit International.
La compagnie Khalda Petroleum compte forer, au Sahara occidental, 35 puits d’exploration et 52 puits de développement entre 2021 et 2022 pour un coût global de 830 millions de dollars, a déclaré son président Saeed Abdel Moneim, rapporte le site Arab News, citant la chaîne de télévision saoudienne Al Arabiya. Il a précisé, en outre, que la compagnie visait à produire, à terme, 130 000 barils de pétrole brut et de condensats, et 630 millions de pieds cubes de gaz naturel.
De son côté, Qarun Petroleum envisage d’investir 252 millions de dollars dans la région en forant 24 puits de développement et 5 puits d’exploration entre les années 2021 et 2022, selon les déclarations de son président Ashraf Abdel-Gawad. Qarun Petroleum s’est d’ores et déjà fixé l’objectif de produire 9 millions de barils de pétrole brut par an.
La Cour internationale de justice (CIJ) considère le Sahara occidental comme un territoire distinct de celui du Maroc, ce qui implique qu’aucune compagnie étrangère ne peut investir dans les territoires sahraouis.
Au cours de l’année 2020, le Maroc a exporté illégalement 1,1 million de tonnes de phosphate à partir du Sahara occidental pour une valeur de 170,8 millions de dollars, selon un rapport du WSRW (Western Sahara Resource Watch), un observatoire chargé du suivi de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental.
Le WSRW signale que durant l’année 2020, le phosphate sahraoui a été transporté par 22 navires vers différentes destinations, signalant que l’Inde et la Nouvelle Zélande ont été les premiers importateurs de ce minerai dans le cadre d’accords passés avec la société marocaine (OCP) spécialisée dans l’extraction du phosphate. Le WSRW explique, à ce propos, que l’OCP n’a aucun droit d’exporter le phosphate du Sahara occidental.
« L’exportation illégale du phosphate est une importante source de revenus pour le Maroc qui occupe militairement une grande partie du Sahara occidental, ce qui est contraire au Droit international », soutient le rapport qui rappelle que des représentants du peuple sahraoui ont, à maintes reprises, attiré l’attention de l’Organisation des Nations unies et des compagnies étrangères impliquées dans l’exploitation des ressources naturelles de ce pays.
« Le commerce du phosphate du Sahara occidental est très controversé. Les Nations unies considèrent le Sahara occidental un territoire non autonome (…) Comme stipulé par la Cour internationale de justice (CIJ) et réitéré dans quatre arrêts consécutifs de la Cour européenne de justice, le Maroc n’a ni souveraineté ni mandat international pour administrer le territoire », a indiqué l’observatoire dans une lettre adressée au groupe brésilien Cesari, dont des filiales ont investi au Sahara occidental.
M. B.
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