Le nombre élevé de listes d’indépendants en lice pour les élections législatives du 12 juin 2021 par rapport aux listes partisanes laisse entrevoir un paysage politique qui ne sera plus dominé par les partis comme ce fut le cas des années durant mais par de nouveaux acteurs, les formations politiques ayant perdu de leur crédit auprès de la base populaire.
En effet avec le dépôt de 1.220 listes d’indépendants et 1.180 listes de partis politiques auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), des politologues s’attendent à voir émerger les contours d’une nouvelle scène politique avec l’apparition de nouveaux acteurs qui ont fait le choix de se lancer dans la course électorale loin de toute affiliation partisane car, selon eux, les partis politiques ont « perdu de leur crédit ».
Un changement qui, de l’avis de ces analystes, devrait se ressentir dans la future composante de l’Assemblée populaire nationale (APN), longtemps dominée par les partis avec une poignée d’indépendants seulement. Autre fait observé, parmi les indépendants en lice se trouvent d’anciens militants de partis d’opposition boycottant ces échéances. Également des partis ayant composé l’ex-alliance présidentielle, PFLN, RND, ANR, TAJ… dans ce cadre Fatma Zerouati présidente du parti Tajamoue Amal el Djazaïr a souligné que son parti participera à la prochaine échéance électorale avec 542 candidats répartis à travers 59 circonscriptions électorales, sur un total de 62 y compris la communauté nationale établie à l’étranger. Aussi le SG de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli a déclaré que le nombre des formulaires déposés auprès des délégations de wilayas relevant de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a atteint 32.465 formulaires répartis sur 35 wilayas, en sus de la participation dans trois circonscriptions électorales de la communauté nationale à l’étranger. Par ailleurs, et d’après l’analyste politique Brahim Zitouni le progrès réalisé dans les listes indépendantes au détriment des partis traditionnels, aux expériences mitigées lors des échéances électorales organisées par l’Algérie, un aboutissement « logique » de ce qu’il a qualifié « d’éclatement des partis politiques après leur érosion auparavant sous un régime politique désormais synonyme de corruption ».
S. Oubraham