L’affaire du groupe composé de 8 personnes, activant sous couvert d’une association culturelle non-agréée, appréhendés notamment mardi dernier pour leurs activités subversives, révèle comment l’ambassade de France, à l’époque de Xavier Driencourt, a noué un lien étroit avec SOS Bab El Oued dont elle a fait un partenaire privilégié.
Aujourd’hui, face à cette affaire qui a éclaboussé sa représentation diplomatique en Algérie, Paris a formulé des reproches à son ambassadeur François Gouyette qu’elle accuse d’avoir manqué à la mission de protéger l’association en question. Si en effet SOS BEO jouissait des grâces de trois autres ambassades, la représentation diplomatique française à Alger est celle qui a le plus agi en parrain à son égard. Et pour cause, et selon des sources au fait des dessous de cette affaire, qui a mis dans l’embarras les autorités françaises pour ce qu’elle constitue comme écart dans la mission diplomatique, SOS Bab El Oued a bénéficié de financements écrans avec l’intermède d’autres partenaires.
C’est ainsi que lors de la semaine de la francophonie à Alger, tenue du 17 et 26 mars 2019 à l’Institut français d’Algérie, l’événement a engagé le concours et le sponsoring des ambassades de Belgique, du Canada et de Suisse à Alger avec SOS Bab El Oued comme partenaires donateurs. C’est à ce moment-là et entre la poire et le fromage que l’IFA et SOS BEO ont créé le lien. Une mission dont était chargé l’artiste algero-allemand Mehdi Krüger, résidant à Lyon, désigné comme parrain de l’association en question. Peu après ce chanteur et compositeur se définissant comme « activiste poétique », c’est Gregor Trumel, Conseiller de coopération et d’action culturelle et alors directeur de l’IFA de prendre le relais pour gérer la relation entre son pays et le président de SOS BEO Nacer Meghnine, placé mardi dernier sous mandat de dépôt dans le cadre de cette affaire.
Aujourd’hui, l’affaire frôle l’accroc diplomatique entre les deux pays pour tout ce qu’elle provoque comme tensions. À tel titre que Paris a formulé solennellement des reproches à son ambassadeur à Alger, François Gouyette, en ce sens qu’il n’ « a pas assez protégé » le partenaire algérien eu égard à la loi sur les associations en vigueur. C’est dire une nouvelle affaire qui accule davantage la représentation diplomatique française à Alger. C’est plus davantage que le successeur de Driencourt multiplie les contacts avec les partis politiques algériens parmi ceux-là même qui appellent à une invraisemblable période de transition pour ouvrir la brèche à l’interventionnisme étranger.
Farid G.