Après une longue période de stabilité, les chiffres liés à la propagation du virus Corona et ses variants sont en train de monter crescendo.
Jeudi le nombre de contaminés au covid a atteint les 189 nouveaux cas alors que le nombre de décès a également augmenté avec 9 nouveaux cas. Les variants britannique et nigérian sont également en train de gagner du terrain. L’Institut Pasteur d’Algérie fait état, dans ce sens, de 166 nouveaux cas confirmés. En effet, après le relâchement et l’abandon des mesures de prévention par la majorité des citoyens, la situation épidémiologique est en train de s’aggraver depuis quelques jours et les chiffres sont là pour le prouver. Dans un communiqué rendu public jeudi l’IPA a fait état de 65 nouveaux cas du variant britannique du SARS-COV-2 et 101 nouveaux cas du variant nigérian, ce qui représente un total de 166 nouveaux cas de variant confirmés en Algérie. L’IPA a indiqué, par la même, qu’Alger est la wilaya qui enregistre le plus de personnes touchées avec ces deux variant, avec 29 cas du britannique et 39 cas du nigérian. D’autre part, la même source précise que le nombre total de cas confirmés de variant à ce jour, s’élève ainsi à 143 cas pour le britannique et 230 cas pour le nigérian, rappelant que le respect des mesures barrières, dans le cadre du protocole sanitaire (distanciation physique, port du masque de protection, lavage fréquent des mains), reste le meilleur garant pour stopper la propagation du virus et l’apparition de nouveaux cas. De son côté, le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Covid-19, a indiqué que 189 nouveaux cas positifs, 9 morts et 23 personnes en réanimation, ont été enregistrés jeudi 22 avril. Des chiffres qui montrent clairement que la situation n’est pas rassurante. D’autant plus que la campagne de vaccination accuse un énorme retard face à un relâchement des gestes barrières dont essentiellement le port du masque et la distanciation physique.
«Le nombre de personnes contaminées a doublé dans les hôpitaux»
Si les citoyens ne semblent pas tout a fait conscients de la dangerosité de la situation, les professionnels de la santé, sont pour leur part très inquiets et ne cessent de mettre en garde contre le risque du relâchement dans le respect des mesures préventives constaté depuis un moment. Le chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Boufarik, Mohamed Yousfi, a fait savoir que le nombre de personnes contaminées au virus a sensiblement augmenté dans les hôpitaux, expliquant que cela était du principalement à l’abandon des gestes barrières. S’agissant des nouveaux variants, la même source a indiqué que l’Algérie n’a pas suffisamment de moyens pour leur détection, et cela était faisable uniquement au niveau de l’institut Pasteur. De ce qui est de l’opération de vaccination contre la Covid-19, Yousfi souligne que l’Algérie a un énorme retard à rattraper en la matière, relevant qu’on « est encore loin pour atteindre l’immunité collective ». Regrettant que le nombre de doses de vaccins acquises jusqu’ici soit très limité, le président du SNPSSP explique que l’Algérie a besoin de 30 à 40 millions de doses pour pouvoir vacciner toute sa population et réduire au maximum les risques des nouveaux variants.
« Le variant nigérian est le plus dangereux »
Le président de la société algérienne d’immunologie, Kamel Djenouhat, qui qualifie la situation épidémiologique actuelle de « très inquiétante », a considéré pour sa part que la menace du variant nigérian est plus virulente et plus dangereuse car celui-ci présente le plus de résistance au vaccin. D’après Djenouhat le spectre d’une troisième vague de la pandémie n’est pas loin, et seuls la prévention et le respect des gestes barrières permettront d’éviter le pire.
Ania Nait Chalal