La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, est revenue hier sur la fameuse réunion de Mazafran, dont elle a qualifié le tenue d’ « illégale », affirmant qu’il s’agit bel et bien d’une tentative de « putsch » contre elle et le comité central du parti de la part de « quelques individus » étrangers à sa formation politique. «L es soulèvements dans notre parti n’existent pas », a souligné Hanoune lors d’une réunion de presse au siège du PT à El Harrach, précisant que seul le comité central dont ces membres ont été élus d’une manière légitime lors du dernier congrès en 2018, et dont la liste a été confirmée par le ministère de l’Intérieur en janvier passé peut prendre une telle décision. La même responsable a rappelé que l’autorisation acquise par ces « individus » ex-militants, responsables qui ont soit démissionné pour des raisons de santé ou raisons personnelles radiés de la liste des adhérents après avoir quitté l’activité politique ou exclus pour des affaires de corruption, dont elle cite quelques noms à l’instar de Souria Chaaban, Rachid Khan son avocat qu’elle dit l’avoir trahi lors de sa détention à la prison de Blida, Ismaïl Kouadria, ainsi que Ali Bouchamel, Boucharma et d’autres qui ont participé « au soulèvement » de 2015. Sur la réunion de samedi, Hanoune affirme que c’était une rencontre sans objet, mais malgré cela elle connait la présence d’un huissier de justice qui a donné dans son rapport la légitimité à un « complot » au faux et usage de faux. Et à Mme Hanoune de poser une série d’interrogations concernant le silence des autorités à l’égard de ces « dépassements », notamment après que la réunion « publique » a pris une autre tournure en se transformant en un congrès par des dirigeants du PT. « Si les autorités concernées à savoir le ministère de l’Intérieur venaient à valider cette opération illégale criminelle, n’y mettent pas fin tout de suite, cela confirmerait, qu’il s’agit d’une opération centrale, dans le cadre d’une vengeance à l’encontre du parti et de sa direction et de ma propre personne » avertit-elle, laquelle « traduisant une volonté de mettre au pas tous les partis, toute la société, c’est-à-dire l’officialisation de la marche vers le totalitarisme du retour à la situation d’avant octobre 88, mais dans une situation très aggravée par la décomposition et la corruption politiques », précise la responsable politique. « Qui a donné le feu vert à cette opération et qui a donné l’accord politique ? », s’est-elle interrogée. Écartant que la wilaya peut donner un tel accord, en ajoutant aussi que les organisateurs ne peuvent pas faire une telle démarche s’ils n’avaient pas un soutien dans les institutions. Mais la question qui l’effraie le plus est la suivante : « la crise du système a –t-elle atteint le point du surgissement des forces centrifuges qui de l’intérieur des institutions de l’État organisant des provocations dangereuses très graves (…)? » En réponse elle dit que le seul crime du parti ce sont ses positions « libres » à l’égard notamment des élections et son choix de la non-participation aux législatives du 22 juin prochain. Pour rappel, une centaine de personnes « prétendant être des adhérents du PT » ont tenu une réunion « urgente » samedi matin à l’hôtel Mazafran, et décidé de retirer leur confiance à Louisa Hanoune pour placer Mounir Nasri, un ancien député de Skikda, SG par intérim.
Sarah Oubraham