L a période cauchemardesque des hausses vertigineuses des prix de produits alimentaires de large consommation est loin d’être dépassée. Au moment où l’on s’attend à une accalmie de la mercuriale, force est de constater que les choses risquent de s’aggraver avec l’arrivée du mois sacré de Ramadhan. Mustapha Zebdi, président de l’APOCE, lui n’est en tout cas pas rassurant. Il affirme que les prix vont encore augmenter ce qui va provoquer d’avantage le désarroi des ménages. Selon Zebdi, la spéculation, le monopole, et la cupidité chez les commerçants sont des facteurs qui laissent présager une mercuriale plus folle le mois de Ramadhan prochain. Cela n’est en effet pas exclu quand on constate que depuis des mois, le ministère en charge de cette question n’a concrètement rien pu faire sur le terrain. Pire, celui-ci n’arrive toujours pas à mettre un terme à la crise provoquée de la bouteille d’huile de table par les spéculateurs qui profitent de toutes les situations pour se remplir les poches. Face au non-respect des règles du marché qui s’est ancré dans les pratiques commerciales, il est clair que les prix continueront à être rehaussés anarchiquement et sauvagement, et ce en dépit des subventions de l’État sur certains produits. Ceci d’autant que les commerçants refusent de se conformer aux différents moyens permettant d’assurer la traçabilité des transactions commerciales, à leur tete la facturation. Ces derniers refusent même de se mettre au payement électronique par crainte de «perception fiscale et de frais supplémentaires pour chaque paiement». Selon Amine Souissi qui est membre à l’Union générale des commerçants et artisans algériens ; le retard accusé dans la mise en marche de ce processus en Algérie est du à l’absence d’incitations au profit des commerçants comme cela se fait à l’étranger ou ces derniers bénéficient de plusieurs avantages fiscaux. Mais il faut dire que la responsabilité de cette anarchie qui règne dans le secteur du Commerce n’incombe pas uniquement aux commerçants. Hacène Menouar qui est président de l’association EL-Amên explique que le scénario de la hausse inexpliquée des prix des différents produits, est la conséquence de l’inefficacité de gestion et de maîtrise des services de l’État. Il relève dans ce sens qu’il n’a jamais été question en Algérie de stratégie nationale pour maîtriser les prix et réguler le marché des produits alimentaires (agricoles et industriels), ce qui a donné lieu à un désordre et une anarchie imposée par des opérateurs économiques qui ne font qu’à leurs guises. Selon lui, les opérateurs ont profité de la situation sanitaire marquée par la propagation de la pandémie de la COVID19, et l’augmentation des taxes afin d’imposer leur prix. Aussi, la non-maitrise de la chaîne de distribution a elle aussi accentué le problème, ajoute le président d’El aman. Il expliquera à ce propos qu’entre le producteur et le consommateur, il y a beaucoup d’intermédiaires qui sont là parce qu’il n y a pas de réseau professionnel de distribution des produits alimentaires.
Ania Nait Chalal