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Oran : Les maladies thyroïdiennes de plus en plus fréquentes

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Les maladies de la glande thyroïde sont de plus en plus fréquentes à Oran, notamment parmi les jeunes, souffrant généralement de stress, signalent les spécialistes, qui relèvent que les femmes sont plus nombreuses à en souffrir.

La thyroïde est une glande endocrine sécrétant des hormones dans le sang. Elle est située à la base du cou, accolée à la trachée, en forme de nœud papillon. Lorsque la quantité d’hormones est anormale, en cas d’hyperthyroïde ou d’hypothyroïde, cela se répercute sur de nombreuses fonctions de l’organisme : la fréquence cardiaque, la température ou encore le poids. « De par notre expérience, nous avons constaté que les maladies de thyroïde touchent, plus de femmes que d’hommes à un taux de 60 à 65%. Les dysfonctionnements de cette glande sont de plus en plus fréquents chez les jeunes », a précisé, à l’APS, Pr Zoubida Serradji, Cheffe de service ORL du CHUO « Dr Benzerdjab » d’Oran. « Plus de 300 cas de thyroïde sont enregistrés chaque année. C’est un chiffre énorme pour un seul service, comme le notre », ajoute cette spécialiste en endocrinologie. Selon le Professeur Serradji, le stress est la principale cause de ces troubles, étant à l’origine de la déstabilisation de l’immunité dans le corps humain. « Le stress est pourvoyeur de toutes les maladies et déstabilise l’immunité de la personne, et en premier lieu, la thyroïde », a-t-elle souligné.

.. et cancer aussi
Avec l’explosion du nombre de cas des pathologies liées à la thyroïde, des spécialistes mettent en garde contre la carence considérable de consommation de l’iode par la population. « S’il y a un manque d’iode, il y a forcément un goitre nodulaire et le cancer thyroïdien se trouve dans ce type de goitre nodulaire », souligne-t-on. Au service ORL du CHU d’Oran, près de la moitié des patients se présentant pour « des goitres nodulaires » sont diagnostiqués d’un cancer de la thyroïde. « Entre 45 à 50% des patients que nous recevons ces derniers temps présentent un cancer de la thyroïde. Fort heureusement, ces cas sont pour la plupart bénins », souligne Pr Zoubida Serradji, rappelant que dans le passé ce même taux était de 25 à 30% seulement. « C’est dire la proportion rapide de la maladie et de ses conséquences », explique t-elle ce sont des cas de cancers qui se développent très lentement. « On peut vivre avec jusqu’à 20 ans sans s’en apercevoir de son existence. Quand on supprime la tumeur, le patient est déclaré guéri car, les métastases sont très rares », a-t-elle précisé. S’agissant du traitement du cancer de la thyroïde, les endocrinologues distinguent trois grands types de traitement : la chirurgie, l’iode radioactif et l’hormonothérapie. « C’est surtout la chirurgie qui constitue le principal moyen de prise en charge. Elle permet d’éradiquer le tumeur et éviter la propagation du cancer », explique-t-on.

Une prise de conscience pour une meilleure détection
Pour la spécialiste, il n’existe pas de dépistage systématique du cancer de la thyroïde. « Le diagnostic est fait de façon fortuite, soit par la constatation par palpation d’un nodule dans la thyroïde ou de ganglions enflés dans le cou ou une modification de la voix, soit à l’occasion du suivi d’une autre maladie de la thyroïde », explique le Pr. Zoubida Serradji. Toutefois, la spécialiste s’est félicitée de la prise de conscience des citoyens qui ne s’attardent pas à consulter dès l’apparition d’un nodule, d’une irritation continue de la gorge ou changement de la voix. En effet, le nombre de personnes atteintes de pathologies liées à la thyroïde, a effectivement explosé, en raison d’une prise de conscience citoyenne mais aussi une meilleure détection, notamment avec l’apport de l’échographie, de la cytoponction et du dosage hormonale », conclut la spécialiste.

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