La phase finale de l’étude diagnostic pour la réhabilitation du système d’alimentation en eau potable (AEP) dans les communes de Ghardaïa sera présentée prochainement aux autorités locales pour approbation, a affirmé hier à l’APS le directeur des ressources en eau de la wilaya.
S’exprimant à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’eau placée cette année sous le thème « la valorisation et l’économie de l’eau », Habib Boulenouar a indiqué que cette étude, confiée à un groupement de bureau d’étude algéro-espagnol, prévoit l’élaboration d’un schéma directeur pour la réhabilitation et le rééquilibrage du réseau d’AEP ainsi que la réhabilitation des ouvrages de stockage, de production et de traitement de l’eau potable.
L’objectif étant d’améliorer, réhabiliter et optimiser les infrastructures de production, de traitement et de distribution de l’eau dans les localités de la wilaya, avec à la clé l’élimination des pertes et fuites d’eau estimées par l’Algérienne des eaux (ADE) de Ghardaïa à plus de 145 m3/jour, avec des propositions de modernisation de la gestion et le contrôle à distance du réseau, a précisé M. Boulenouar.
Une fois approuvée, cette étude aura « un fort » impact social et environnemental, sur les localités de la wilaya, notamment en termes d’amélioration de la qualité de vie de la population, la résistance des infrastructures face aux aléas climatiques et l’optimisation des ressources en eau.
S’inscrivant en droite ligne avec le thème retenu cette année par l’Unesco « valorisation et économie de l’eau », l’étude appuyera les efforts déployés par les pouvoirs publics pour le renforcement des capacités de mobilisation et l’amélioration des performances des installations d’alimentation en eau potable et la généralisation de l’accès à cette ressource vitale.
À ce titre, les responsables du secteur de l’hydraulique, en partenariat avec l’ADE, ont entamé une campagne de sensibilisation sur l’économie de l’eau et la lutte contre les fuites causées par la vétusté du réseau de distribution.
L’alimentation en eau potable dans la wilaya de Ghardaïa est assurée par 152 forages mobilisant 198 000 m3/j, 115 réservoirs de stockage et châteaux d’eau d’une capacité globale de plus de
120 000 m3 et un réseau de distribution de plus de 1.500 km avec un taux de raccordement à l’eau potable dans la wilaya de 98% avec une dotation moyenne journalière de 198 litres par habitant.
Recours aux eaux usées pour l’irrigation agricole
Dans le même sens, une étude visant à favoriser l’utilisation des eaux usées épurées à des fins d’irrigation agricole a été également lancée, a révélé le directeur des ressources en eau. Elle devrait permettre de valoriser et réutiliser des eaux épurées en sortie des quatre (4) stations d’épuration existantes et fonctionnelles dans la wilaya de Ghardaïa (Guerrara, Berriane, El-Menea et la vallée du M’zab), actuellement déversées dans la nature, a fait savoir M.Boulenouar. Pas moins de 100 000 m3/jour seront récupérés dans les régions de Guerrara, Berriane, El-Menea et El-Atteuf qui constitue l’exutoire de la vallée du M’zab qui regroupe quatre (4) communes à savoir Daya Ben-Dahoua, Ghardaïa, Bounoura et El-Atteuf, pour irriguer une superficie totale agricole de près de 2 000 hectares, selon les responsables du secteur de Ghardaïa, une région aride qui lutte depuis longtemps contre le stress hydrique.
Les eaux épurées, une fois récupérées, vont soulager les réserves conventionnelles jusque-là sur-sollicitées pour l’irrigation des zones agricoles, en plus d’avoir une teneur non négligeable en éléments fertilisants d’origine organique, importants dans l’agriculture, a-t-on expliqué.
Le recours à ce type de ressources hydriques pour l’irrigation permet outre de valoriser ces eaux traitées et épurées, d’économiser des engrais azotés et engrais phosphatés, a souligné Khaled Djebrit, ingénieur en chef à la Direction des services agricoles de Ghardaïa.
La mobilisation des eaux usées, traitées et épurées selon les normes requises par l’OMS et la FAO en matière de potabilité, confortera les différents projets d’assainissement réalisés dans la wilaya et contribuera à la protection de la nappe phréatique, ainsi que la préservation des ressources hydriques de la région.
En matière d’épuration des eaux usées, la wilaya a accumulé une expérience qui l’érige en modèle, notamment par la construction pour plus de 6,4 milliards DA des quatre (4) stations de traitement des eaux usées par lagunage à « Kef El Doukhan » en aval de l’Oued M’zab d’une capacité de 46 000 m3/j ,de Berriane (14 000 m3/j), El-Menea (30 000 m3/j) et Guerrara (15 000 m3/j, a précisé le responsable du secteur des ressources en eau.