Après trente-six longues années de carrière entre tatamis et d’autres attributions à but non lucratif, en sa qualité d’ambassadrice de bonne volonté chez l’Unicef, la secrétaire d’État chargée du Sport d’élite, Salima Souakri, a reçu, lundi dernier, son trophée « femme et sport » , qui lui a été décerné par la plus grande instance sportive internationale, le Comité International olympique, en l’occurrence.
Cette distinction lui a été, rappelons-le, décernée en 2020, avant que la cérémonie prévue à New-York ne soit finalement annulée à cause de la pandémie. Il a fallu donc attendre jusqu’à cette année 2021 pour que le CIO puisse enfin transmettre par le biais du Comité olympique et sportif algérien, cette prestigieuse récompense au profit de l’Algérie, en guise d’un parcours héroïque et avec plein d’engagement de notre ancienne championne de Judo, et qui n’est autre que Salima Souakri.
À cet effet, le président du Comité International olympique, Thomas Bakh, a délégué à l’occasion de la journée internationale de la Femme, Abderrahmane Hammad, président du COA, pour remettre le trophée « Femme et Sport » a sa destinataire, en attendant l’organisation d’une cérémonie officielle et qui sera certainement organisée en présence des hautes autorités, en réponse à la dimension symbolique de cette récompense qui valorise la distinction des femmes algériennes à l’échelle mondiale. En marge de cet évènement, Salima Souakri, qui était visiblement très émue, n’a pu retenir ses larmes en déclarant que « cette distinction est le fruit de tous ceux qui ont cru en moi, et plus particulièrement mon défunt frère qui a payé le prix fort pour que je puisse un jour offrir à mon pays cette prestigieuse récompense ».
Il est essentiel de rappeler que Salima Souakri a largement contribué à la promotion du sport féminin en Algérie. Dans ce cadre, elle s’apprête à mettre en œuvre un projet sportif dans le Grand sud du pays. Le projet en question est baptisé au nom de la reine berbère «Tin- Hinan», et consiste à promouvoir le sport féminin dans le sud algérien et constitue un vecteur d’épanouissement au profit des femmes. Salima Souakri, prévoit à l’aide de son projet «Tin Hinan», qui est le premier en son genre, le lancement des cycles de formation pour les institutrices sportives au profit d’une centaine de licenciées sportives issues de quatre régions du Sud, avec comme objectif de couvrir le déficit d’encadrement sportif féminin dans les établissements scolaires du Sud, ainsi qu’à la généralisation de la pratique sportive féminine dans un climat structuré par des anciennes athlètes.
Ce projet compte en son sein trois promotions au total, la première sera composée essentiellement d’anciennes sportives, suivie d’une seconde réservée aux athlètes toujours en activité, puis une autre promotion qui regroupe toutes celles qui souhaitent intégrer cette spécialité. Mais ce qu’il faut surtout retenir dans cette opération, c’est donner plus de possibilités au travail et la réduction du chômage par le biais de la pratique sportive car toutes les bénéficiaires du projet seront accompagnées et orientées vers les établissements, les clubs et toute sorte d’infrastructure qui sollicite la présence d’un encadrement féminin, dont le seul et unique but est d’augmenter la présence féminine dans le domaine sportif dans le Grand sud du pays.
Ania Nait Chalal
