Le groupe public Cosider a réussi récemment à décrocher un marché pour la réalisation d’un projet dans un pays africain dans le cadre d’une nouvelle stratégie visant à s’ouvrir sur les marchés internationaux, a indiqué ce lundi son P-DG, Lakhdar Rekhroukh. Invité au forum de la radio Chaîne I, Rekhroukh a précisé que les contrats de ce marché étaient au stade de finalisation avant le démarrage effectif du projet courant 2021, toujours tributaire de la levée des contraintes liées à la lutte contre la pandémie de coronavirus. De surcroît, Cosider a répondu à un appel d’offres pour décrocher un autre projet sur le marché africain et envisage d’associer des PME algériennes en vue d’acquérir de l’expérience à l’étranger. Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, le groupe public établit des partenariats avec des entreprises locales dans les pays hôtes, car possédant une plus grande maîtrise de la réglementation. La nouvelle orientation intervient, explique le P-DG, à l’ombre de la diminution drastique du volume de la demande publique, qualifiée de locomotive du secteur du BTPH et du besoin pressant pour l’économie nationale d’acquérir de nouvelles ressources en devise hors-hydrocarbures. Une telle orientation ne pourra se concrétiser qu’avec l’accompagnement des pouvoirs publics notamment du point de vue réglementaire, juridique, diplomatique et bancaire. À ce propos, Rekhroukh a révélé la tenue de réunions avec des représentants de la Banque d’Algérie afin de traiter certains problèmes, affirmant que l’exportation des services diffère de l’exportation de la marchandise. À noter que Cosider est classé troisième plus grand groupe en Afrique dans le secteur du BTP, en terme de chiffre d’affaires et deuxième pour les résultats enregistrés annuellement.
Le CA écorné de 18 % à cause du coronavirus
Le chiffre d’affaires du groupe public Cosider, qui emploie environ 40 000 travailleurs, a atteint en 2019 quelque 209 milliards DA, soit 2 milliards USD. Cependant, les incidences de la pandémie ont conduit à une baisse de 18 % à 19 % du chiffre d’affaires de ce groupe en 2020, soit entre 170 à 175 milliards DA. Quant aux résultats annuels du Groupe, ils ont connu, l’année précédente, un recul de presque 6 %, selon le PDG qui a relevé, dans ce cadre, que Cosider a été en mesure de verser les salaires, en dépit des difficultés financières induites par l’arrêt de certains projets au deuxième trimestre. Pour Rekhroukh, le secteur du BTP a été l’une des activités les plus impactées par la pandémie Covid-19, notamment au vu de son lien avec les commandes publiques, ce qui a poussé le groupe à soumettre aux Pouvoirs publics des propositions, préconisant essentiellement « de trouver des financements alternatifs non conventionnels, d’autant plus qu’il n’y a pas mieux que ce secteur en terme d’emploi, de développement de l’infrastructure et d’attrait de l’investissement ».
Un pas dans le secteur agricole
Concernant l’agriculture, un des domaines d’activité de Cosider, Rekhroukh a indiqué que le Groupe s’emploie actuellement à maîtriser le rendement de cette activité, ce qui lui permettra d’augmenter ses investissements, notamment pour les oléagineux. S’agissant du rôle du secteur public dans la concrétisation des objectifs du plan de relance économique, Rekhroukh, qui est également président de l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), a relevé que le secteur, qui participe actuellement à hauteur de 25 à 30 % ( sans compter les hydrocarbures et les banques) dans l’économie nationale, peut être une source importante de richesses et de création d’emplois à court et à moyen termes, à condition d’améliorer sa gestion et de remédier à certains dysfonctionnements organisationnels. Et de rappeler, par la même occasion, que les entreprises publiques avaient été impactées par les conséquences de l’effondrement des cours du pétrole depuis 2014, puis un état d’« incertitude » qu’a connu l’économie nationale en 2019, avant que la pandémie de Coronavirus, en 2020, ne vienne pour accentuer ces difficultés, ce qui a eu notamment pour conséquence un recul de leurs activités de 18 et 25 %. Mettant également en avant l’importance d’accompagner les Pouvoirs publics dans la concrétisation de la nouvelle approche, Rekhroukh a indiqué, à titre d’exemple, le modèle du groupe public « Gica » qui examine avec les représentants de certains départements ministériels, l’éventualité de bénéficier de certaines facilitations, notamment dans la logistique qui lui permettront de relever le volume de ses exportations en 2021, de l’ordre d’un (1) million de tonnes actuellement. Répondant à une question sur le recours à la bourse, comme ressource alternative pour le financement des investissements, le même responsable a relevé que ceci concerne uniquement les entreprises qui jouissent d’une bonne santé financière, tandis qu’il est exigé du reste des entreprises de remédier aux problèmes qu’elles connaissent dans le domaine de la gestion.
H. M.