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RÉVÉLATIONS D’OUYAHIA SUR LES LINGOTS D’OR REÇUS EN CADEAUX : La justice donnera-t-elle suite ?

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Les dernières révélations de l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, portant sur les lingots d’or reçus en cadeaux offerts par les dignitaires des pays du Golfe, puis vendus au marché noir ne sont qu’une parfaite connotation avec la gestion d’antan des affaires du pays basée sur la corruption, les pots de vin, les passes-droits et surtout la logique du donnant-donnant.

«Durant les périodes de chasse organisées par la Présidence, j’ai reçu ces cadeaux comme le reste des responsables (…) Ils nous ont offert plus de 60 lingots d’or », a révélé Ouyahia lors de son audition, samedi dernier, dans le cadre de l’affaire du montage automobile et le financement occulte de la campagne électorale pour le 5ème mandat avorté.
Selon Ouyahia, il avait vendu ces lingots d’or au marché parallèle à 350 millions DA et placé l’argent dans ses comptes ». Et maintenant ? Allons-nous ouvrir une enquête pour débusquer le reste des bénéficiaires ?
Si la réponse relève plutôt des services concernés, il n’en demeure pas moins que les faits rapportés par l’ancien SG du RND sont plutôt saillants, irréfutables et pourraient, du point de vue procédural, déboucher sur l’ouverture d’un autre procès hors ceux dont il est poursuivi actuellement et pour lesquels il se trouve en prison depuis plus d’une année.

Le Procureur général pourrait ouvrir une information judiciaire
En effet, selon l’avocat agréé près la Cour suprême, Ammar Khababa, cité par le site d’information « Sabqpress », les déclarations d’Ahmed Ouyahia devant la cour d’Alger pourraient conduire à l’ouverture d’un dossier propre à cette affaire, indépendamment des autres affaires dans lesquelles il est déjà inculpé, et ce pour de nombreuses raisons. Il s’agit notamment de la violation des lois organiques en vigueur, mais aussi relevant de l’éthique. Plus explicite, il dira que l’affaire en question se scinde en deux parties, à savoir, côté pénal et côté administratif.
« En application des lois pénales, le procureur de la République pourrait convoquer le concerné pour être entendu car les déclarations de l’ancien Premier ministre contiennent des éléments relevant du pénal. Après étude du dossier, et avoir réuni toutes les conditions légales, le procureur pourrait alors retenir des chefs d’accusations contre Ouyahia et transférer ainsi le dossier au juge d’instruction pour enquête », a expliqué l’avocat Khababa.
Dans le cadre de cette affaire, a-t-il ajouté, Ahmed Ouyahia a transgressé, la loi relative à la gestion de la monnaie, la loi sur le crédit, et la loi ayant trait à la circulation des fonds, assurant que toutes ces données lorsqu’elles atteignent des sommes faramineuses accèdent au stade de la corruption. Il a, toutefois, tenu à préciser que ce genre de don est diplomatiquement reconnu, sauf dans le cas où il a été prouvé qu’ils (dons) étaient reçus en contrepartie d’un service rendu ou autres facilités en violation de la loi car, explique-t-il encore, dans ce cas de figure, on est face à un « abus de pouvoir ». Dans un procès pourtant à ordre du jour bien établi, consacré à l’affaire du montage automobile et le financement de la campagne électorale pour le compte du 5éme mandat avorté, il est à se demander pourquoi l’ancien Premier ministre s’en est allé à faire de tels aveux ? Des confessions qui n’avaient aucun lien avec l’objet de sa présence au tribunal le jour même, puisqu’il ne s’agit pas d’une charge retenue contre lui.
Des aveux qui pourraient relever d’une autre affaire non encore instruite, et dont les contours et l’existence étaient peut être ignorés par le passé en dehors du cercle des bénéficiaires et des donateurs.
Cherche-t-il à faire déclencher une autre affaire qui ferait tomber d’autres têtes jusque-là protégées ou volontairement occultées ? Si Ouyahia a épuisé son stock de lingots d’or sur le marché noir, il ne cessera, par contre, jamais d’étonner son monde.
Brahim Oubellil

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