Rassuré par l’annonce du président de la République, Abdelamdjid Tebboune, quant à l’entame, en janvier prochain, de la campagne de vaccination contre la pandémie de la Covid-19 en Algérie, le président du SNPSP, Ilyes Merabet, a appelé cependant à ne pas se précipiter dans le choix du vaccin, soulignant que l’apparition d’une nouvelle souche du virus pourrait bouleverser tout ce qui a été fait depuis des mois.
Le président du syndicat national des praticiens de la santé publique, que nous avons joint, hier, par téléphone, a en effet estimé que l’annonce de Tebboune était « une bonne nouvelle », signalant que pour l’entame d’une opération aussi importante, une feuille de route doit être bien tracée. Chose, a-t-il indiqué, que le ministère de la Santé a mis en marche depuis quelques semaines, puisque des instructions ont été données aux différentes directions de la santé pour faire un état des lieux au niveau national. Selon Merabet, le ministère de la Santé a été dans l’anticipation dans l’organisation et la préparation de cette opération de vaccination à travers notamment l’entame de la formation du personnel médical concerné, estimant qu’une fois lancée cette campagne ne peut être qu’une bonne chose ». Notre interlocuteur a tenu malgré cela à évoquer la problématique du choix du vaccin, puisque il a signalé qu’«un débat» s’était imposé autour de cette question et que beaucoup de «réticences» ont été exprimées partout dans le monde par apport aux différents effets secondaires que peuvent avoir les vaccin contre la Covid-19. D’où la nécessité, préconise-t-il, de prendre tout le temps qu’il faut pour bien choisir le meilleur et le plus efficace des vaccins. D’autant plus, a-t-il ajouté, que la situation épidémiologique de l’Algérie est meilleure par apport à beaucoup d’autres pays dans le monde, expliquant que la décrue du nombre de contaminations et la baisse du nombre de décès jouera en notre faveur car cela nous laisse le temps de bien choisir. Aussi, Merabet a voulu attirer l’attention sur un point très important, à savoir l’apparition d’une nouvelle souche de la Covid-19 que les vaccins déjà développés ne pourraient peut être pas vaincre, ce qui pousse davantage à prendre tout le temps qu’il faut.
Bekkat Berkani évoque le vaccin Pfizer-BioNTech
De son côté, le président de l’Ordre national des médecins, et membre du comité scientifique de suivi de la Covid-19, Bekkat Berkani, qui intervenait sur les ondes de la Radio nationale, a révélé que le comité scientifique s’efforcera de choisir le vaccin approprié afin de lancer l’opération de vaccination, soulignant que «cette décision correcte donnera de l’espoir aux Algériens et profitera au domaine de la santé ». À propos des réactions allergiques qui pourraient être enregistrées après vaccination, il a expliqué que « tout vaccin dans le monde présente des réactions, chaque vaccin, quel que soit son type, a des effets secondaires connus, notamment des réactions et une légère fièvre ». Bekkat a également souligné que les vaccins produits par les laboratoires allemand et américain (Pfizer-BioNTech, ndlr) sont efficaces à 96%, précisant que l’opération de vaccination pourrait prendre des semaines voire des mois.
Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait posté, dimanche, un tweet dans lequel il a annoncé la date du début de la vaccination contre la Covid-19 en Algérie. Dans la même publication, le président Tebboune a donné des instructions au Premier ministre, Abdelaziz Djerad, à l’effet de présider « sans délais » une réunion avec le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus pour choisir le vaccin anti Covid-19 et de lancer la campagne de vaccination à partir de janvier 2021.
Ania Nait Chalal