Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, a fait état, ce samedi, d’une rencontre Gouvernement-Walis consacrée au bilan sur les Zones d’ombre, dont la date sera fixée ultérieurement par le président de la République.
Une promesse phare du chef de l’État qui s’est engagé à réduire les disparités dans ces régions confrontées à des retards aigus en matière de développement, en y inscrivant des projets. Pour ce faire, une enveloppe de 50 milliards de DA a été dégagée pour le développement de ces régions, dont l’objectif vise à fixer les populations sur place. Intervenant, hier sur le dossier, le conseiller auprès du président de la République chargé des zones d’ombre, Brahim Merrad, a révélé qu’environ 53 % des projets enregistrés en faveur des zones d’ombre ont démarré, soulignant que l’allocation d’un budget pour ces zones au titre de l’année prochaine donnera une impulsion forte aux efforts du développement local. S’exprimant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, Brahim Merrad a expliqué que sur les 480 milliards de dinars que représente le coût total des projets enregistrés en faveur de développement dans les zones d’ombre recensées en Algérie, 188 milliards de dinars avaient été fournis pour couvrir 12 831 projets, soit 39,22 % au titre de l’année 2020. « Plus de 6 000 projets ont été accomplis, tandis que 3 916 autres projets sont en cours d’achèvement et 2 887 projets seront lancés prochainement, ce qui signifie que plus de 53 % des projets liés aux besoins de base exprimés ont été lancés ou sont sur le point de démarrer », a déclaré Brahim Merrad. Le conseiller du président Tebboune a mentionné que dans le passé, des zones d’ombre ont été identifiées dans toutes les wilayas du pays et que les besoins spécifiques de chaque région ont été diagnostiqués. Il a fait savoir que 15 044 zones d’ombre ont été enregistrées, dans lesquelles vivent 8 millions d’habitants, et au niveau des besoins, il a été enregistré 32 700 projets nécessitant un financement et une couverture financière. Merrad a assuré que tous les projets enregistrés dans ce sens seront achevés. « Si en 2020 – alors que nous n’avions pas assez de moyens financiers – nous avons pu atteindre ce résultat, il en sera encore mieux en 2021, où 50 milliards de dinars ont été alloués à travers des projets communaux de développement (PCD), en plus de ce que les autres secteurs alloueront, comme celui de l’Habitat, qui prévoit dans son chapitre 721 sur l’urbanisme, 20 milliards qui seront consacrés aux zones d’ombre. De même, pour le ministère des Travaux publics, des fonds sont alloués chaque année pour réhabiliter certaines routes afin d’ouvrir certaines pistes et voies. » Donc, a-t-il confié, il y en a 40 milliards DA et la plupart seront dirigés vers des zones d’ombre, donc il y a ce que nous pouvons faire pour poursuivre les efforts de développement, sans oublier les programmes existants au niveau du ministère de l’Énergie, comme les raccordements au gaz et l’électricité, en plus de lever le gel des projets enregistrés en 2018, et forcément la plupart d’entre eux seront orientés vers des zones d’ombre . Je suis sûr que tous les projets qui ont été répertoriés seront achevés ». Installé au mois de février dernier pour cerner les problèmes auxquels sont confrontés les habitants de ces parties enclavées du territoire, « laissées pour compte et marginalisées », le conseiller auprès du Président rappelle que parmi les priorités fixées figure en bonne place l’idée d’y rétablir un équilibre, en y entamant une lutte « contre les disparités ». De ces « zones d’ombre », au nombre de 15 044, « isolées des centres de vie et démunies de toute infrastructure et commodités, comme l’eau, l’électricité, des centres de santé et des écoles », Brahim Merrad a signalé qu’elles regroupent, dans leur ensemble, quelque 8 millions d’habitants, dont les « manques », dit-il, doivent être rattrapés le plus vite possible.
Bannir les disparités régionales et fixer les populations
L’intervenant signale que des tentatives destinées à sortir ces zones des difficiles situations auxquelles elles ont été toujours confrontées, n’ont pas porté leurs fruits, parce que les programmes qui leur étaient destinés à l’origine, avaient été détournés vers d’autres régions toutes autant déshéritées des Hauts plateaux, de l’extrême Sud ou bien situées à proximité de massifs forestiers dans le Nord de l’Algérie. En s’intéressant à ces zones déshéritées et aux multiples difficultés qui sont les leurs depuis des décennies, l’idée, précise Merrad, tend à y fixer les populations qui y sont installées et qui, à la longue, ont fini par accepter leurs dures conditions d’existence. Le programme projeté à l’intention de ces dernières vise, entre autres, à aménager des voies routières, à y installer le gaz et l’électricité, des centres de santé, mais également, à créer à l’intention des enfants, des centres de scolarité dotés de cantines. Le problème, relève ce dernier, reste le financement des actions à entreprendre au bénéfice de ces zones, l’ensemble des programmes de développement inscrits dans la loi de Finances complémentaire de 2020 ayant déjà été pourvus. Donc, faute d’une dotation spécifique, l’invité déclare attendre des walis où ces zones ont été localisées, qu’ils soient « assez ingénieux » pour couvrir « les premiers besoins », en dégageant les moyens financiers indispensables pour y inaugurer les premiers chantiers. Pour cela, l’invité fait part de la possibilité de tirer profit des financements pouvant être prélevés sur les programmes de restructuration communaux de développement et de la Caisse de garantie et de solidarité des collectivités locales, des opérations, précise-t-il, qui dans une première phase ont déjà permis de financer 12 831 projets au profit de ces zones d’ombre. « Le président de la République a responsabilisé les walis à l’effet d’agir sur ces manquements et déficits pour qu’ils soient vite comblés pour que le citoyen se sente qu’il a de l’importance », a-t-il souligné, ajoutant : « Il n’est pas encore question que ces zones restent marginalisées encore davantage ».
Hamid Mecheri