Le représentant de l’entité sioniste auprès des Nations unies (ONU) a célébré, jeudi dernier, la sortie de la clandestinité des relations entre Israël, le Maroc, les Émirats arabes-unis et le Bahreïn, par une cérémonie de reprise virtuelle de la fête juive « Hanoukha» avec les ambassadeurs de ces monarchies arabes, à New-York. Cette célébration s’est tenue aussi, entre les ambassadeurs israélien, marocain, émirati et Bahreïni, à Paris et Washington.
Assistant à la fête de son homologue israélien à New York, l’ambassadeur du royaume chérifien auprès de l’ONU, Omar Hilal, semblait être plus emballé et enthousiaste, lors de cette cérémonie, par l’officialisation des relations, entre le Maroc et Israël, après des décennies entretenues loin des projecteurs. Déclarant en effet que « nous sommes très fiers que dans l’histoire du Maroc il n’y ait jamais eu de persécution du peuple juif » rapportent des médias étrangers, le représentant de la diplomatie marocaine semble avoir vite fait oublier la percussion des Palestiniens par l’entité sioniste, non seulement dans les territoires palestiniens occupés, mais au sein même de l’ONU, par son homologue israélien qui persécutait en coulisses, toute initiative ou résolution sur la base du droit international en faveur des Palestiniens. Alors que le Roi du Maroc après son annonce de la sortie en lumière des relations entre son royaume et l’entité sioniste a téléphoné au président palestinien pour l’assurer de son soutien, qui n’en est pas un, de la cause palestinienne, alors que les Palestiniens et l’opinion marocaine, arabe et libre à travers le monde ont condamné la posture du Roi, en question, son diplomate à l’ONU, Omar Hilal réaffirme la profondeur des liens entre le royaume et l’entité sioniste, dévoilant ainsi, au grand jour, les raisons à l’origine de l’immobilisme de son Roi, Mohamed VI, à la tête du Comité d’El-Qods, devant les multiples agressions par l’entité sioniste de ces lieux Saints et de la reconnaissance par Washington de l’annexion de la ville d’El Qods, par Israël. La même source a fait savoir, en effet, que lors de la fête de Omar Hilal et l’ambassadeur sioniste auprès de l’ONU, le diplomate marocain n’a cessé, à sa manière, de faire l’éloge d’Israël, déclarant que « cette participation marocaine à la célébration de Hanoukha ne doit pas être vue comme une surprise ou une image inhabituelle » au moment où l’opinion marocaine, notamment dans les réseaux sociaux multiplie les messages de condamnation et de refus d’entretenir des relations, en secret ou officiellement avec les colonisateurs de la Palestine. Voulant miser sur le flou et l’ambigüité, en usant dans ses déclarations de juifs marocains en Israël, et non d’Israéliens d’origine marocaine, la diplomatie marocaine espère ainsi pouvoir convaincre, notamment l’opinion marocaine, que les Israéliens d’origine marocaine c’est est synonyme de nombreux juifs marocains. Ces derniers ayant choisi de ne pas emprunter les chemins tracés par la colonisation israélienne de peuplement en Palestine depuis 1948, à ce jour, nombreux ont été les juifs marocains qui n’ont pas fait un pas, sur cette voie, comme tant de juifs, notamment des Etats-Unis, lesquels nombreux sont des militants contre l’entité sioniste et la colonisation de la Palestine. Le représentant israélien auprès de l’ONU, pour qui Israël n’a rien payé pour avoir dans son giron des monarchies arabes a déclaré sur l’établissement officiel des relations entre Rabat et Tel-Aviv que « le rêve de nombreux Israéliens d’origine marocaine est devenu réalité et ont un grand amour pour le Royaume du Maroc. » Ces derniers devront dès la mise en route de l’activité aérienne entre le royaume du roi Mohamed VI et l’entité sioniste envahire le Maroc, ce qui ne sera pas une mince affaire en raison du refus des Marocains de troquer la question palestinienne contre un quelconque soutien au Maroc. Au moment où le peuple palestinien puise de sa détermination, de sa volonté et de l’histoire de sa lutte contre la colonisation israélienne, depuis 1948 à ce jour, pour en finir avec la colonisation israélienne en Palestine, le diplomate marocain et son Royaume célèbrent ce que l’Histoire retiendra comme « trahison » du peuple palestinien. Alors que l’histoire récente a fait ébranler, par la lutte du peuple sud-africain, le système d’apartheid en Afrique du Sud, soutenu fortement par les Etats-Unis, Israël et la France, ainsi que le royaume chérifien, ce dernier pense pouvoir échapper à cette règle de l’Histoire dans son obstination à rester, en comptant sur Israël, les Etats Unis et la France, dans un territoire qui n’est pas le sien, selon le droit international. Mauvais élève de l’histoire, le royaume marocain fait et devra encore faire face à la détermination et la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance et à l’impossibilité de dévier la nature juridico-politique, au sein de l’ONU et de l’UA, du règlement du conflit opposant le Maroc et le Front Polisario, seul et unique représentant du peuple du Sahara-occidental.
Karima Bennour