Accueil ACTUALITÉ L’ANALYSTE POLITIQUE  MUSTAPHA HEDDAM : « La situation à nos frontières est gravissime »

L’ANALYSTE POLITIQUE  MUSTAPHA HEDDAM : « La situation à nos frontières est gravissime »

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Selon l’analyste politique Mustapha Heddam, l’Algérie vit une situation géopolitique extrêmement « déstabilisée » depuis plus d’une dizaine d’années, précisément depuis 2011 avec les évènements de Benghazi et l’intervention étrangère en Libye qui a créé le chaos dans cette région.

«Nous avons une situation gravissime à nos frontières », indique Heddam lors de son passage, hier, sur les ondes de la chaine3, signalant que depuis près de trois mois l’Algérie reçoit des déclarations aux plus hauts niveaux officiels de certains pays comme la France, le Maroc, et d’autres pays du Golfe, en réaction au  rejet ferme de notre pays du processus de normalisation avec Israël.
Ceci d’une part. D’autre part, ces attaques viennent en réaction « au maintien de certaines positions de l’Algérie vis-à-vis des questions palestinienne et Sahraouie », précise-t-il.
Il ajoutera que ces déclarations s’inscrivent dans « un processus de déstabilisation », précisant que, ce qui se passe actuellement en Libye, Mali et certain pays du Sahel est « une tentative de créer une atmosphère difficile pour l’Algérie, et pour empêcher l’application de la vision algérienne dans ces pays». L’hôte de la Chaine 3 a indiqué que les acteurs de cette « déstabilisation », sont ceux qui ont des intérêts dans la région comme la France et le Maroc qui a occupé d’une manière illégitime le Sahara occidental, et qui refuse la légalité internationale.

Conséquences de la libération de 203 terroristes au Mali
Après avoirs réaffirmé que l’approche de déstabilisation de l’Algérie est une vision stratégique qui ne date pas d’aujourd’hui, Haddam a rappelé les déclarations du président Français, Emanuel Macron, concernant son engagement d’accompagner « la période de la transition en Algérie », ou encore la résolution du Parlement européen, ainsi que les attaques de plus en plus « agressives» du Makhzen marocain contre l’Algérie. « Tout cela ce n’est pas des faits du hasard », a-t-il analysé, expliquant que le gouvernement malien est la première victime de cette libération de terroristes, dont ses positions (le gouvernement malien) envers l’Algérie sont « favorables ». À ce sujet, il dira que « si ce pays est déstabilisé c’est notre pays qui est déstabilisé ». Sauf que, rassure-t-il, « ce n’est pas la libération de 203 terroristes qui va déstabiliser un grand pays comme l’Algérie. Nous avons fait face à des Katiba de terroristes organisées, ceux qui ciblent l’Algérie par cette tentative se trompent et ils le savent ». Cependant, poursuit-il, « cela n’exclut pas que les Algériens doivent se mobiliser en créant un front intérieur qui se fera en cohésion avec l’ANP et toutes les institutions du pays ».
Egalement, Heddam a précisé que ces tentatives menées par un certain nombre de pays « réussissent  s’ils trouvent à l’intérieur du pays des gens qui vont les soutenir. Par exemple « des forces intérieures qui souhaitent, pour des considérations de désir de parvenir au pouvoir par d’autres moyens que démocratiques ».

Plaidoyer pour un front intérieur « fort »
Du coup, et afin d’éviter tout complot et tentative de déstabilisation contre l’Algérie, le même analyste politique a insisté sur l’importance de construire un « État et un front intérieur forts», capables, dira-t-il, de « défendre nos intérêts dans le monde », mettant en garde contre la création des situations qui seront exploitées par d’autres, appelant les citoyens à « veiller à ce que les droits humains, la démocratie, soient une réalité appliquée, en renforçant nos capacités militaires et économiques ».
Dans le même sillage, il a affirmé que la démocratie ne se réalisera que par un dialogue interne inclusif qui garantira la stabilité. « L’OTAN ne va pas nous ramener la démocratie, nous devons la construire entre nous, parlons de l’emploi, de l’économie en acceptant les règles du jeu démocratique et cessons définitivement de faire intervenir l’étranger et plus particulièrement l’ancienne puissance coloniale », a-t-il recommandé.

Les adeptes de la transition cherchent la déstabilisation
Parler d’une période de transition, c’est créer une déstabilisation dans le pays, analyse encore l’Invité de la Rédaction de la radio publique, indiquant que la réunion qui se tiendra en Tunis en 2021 organisée par les Émirats arabes unis portera essentiellement sur ce thème dans les pays arabes, notamment au Soudan, le plus grand pays d’Afrique qui a déjà connu plusieurs coups de poudrière qui ont conduit à l’éclatement de ce pays. L’Algérie, elle aussi, subit ces mêmes tentatives de déstabilisation.
Interrogé sur les moyens utilisés dans les tentatives de déstabilisation de notre pays, Heddam citera « la fractures ethnique : nous avons assisté ces derniers mois à un certain nombre de déclarations relatives à ce sujet. Nous l’avions vu, y compris dans la dernière résolution du Parlement européen, une deuxième fracture concerne la différence religieuse, et le troisième cheval de bataille, les droits de la femme ». Plus particulièrement, a-t-il cité la résolution de l’UE, les invitant à s’intéresser à des droits humains fondamentaux qui sont bafoués dans leurs pays ». «  Le Parlement européen est invité à s’intéresser plus aux problèmes de sa communauté, et de son peuple, liés aux droits humains des enfants et de la femme ».
Sarah Oubraham

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