Les 23 pays membres de l’Organisation des pays explorateurs de pétrole (Opep), et leurs alliés se sont accordés à limiter l’augmentation de leur production pétrolière à 500 000 barils par jour (b/j) à partir de janvier 2021 contre près de 2 millions b/j initialement prévus.
Cette décision a été annoncée ce jeudi à l’issue de la 12ème réunion ministérielle de l’Opep+, réunissant les pays signataires de la Déclaration de Coopération, tenue en vidéoconférence et à huis clos. « Au vu des fondamentaux actuels du marché pétrolier et des perspectives pour 2021, la réunion a convenu de reconfirmer l’engagement existant au titre de la décision DoC du 12 avril 2020, puis amendée en juin et septembre 2020, de restituer progressivement 2 mb /j sur le marché, compte tenu des conditions du marché », lit-on dans le communiqué final rendu public par l’Opep. « À partir de janvier 2021, les pays participants à la DoC ont décidé d’ajuster volontairement la production de 0,5 mb /j de 7,7 mb/j à 7,2 mb/j », souligne le même communiqué. En outre, les participants du DoC ont convenu de tenir des réunions mensuelles à partir de janvier 2021 pour évaluer les conditions du marché et décider de nouveaux ajustements de production pour le mois suivant. En outre, la réunion a réaffirmé l’engagement continu des pays producteurs participants dans la Déclaration de coopération (DoC) pour un marché stable, l’intérêt mutuel des pays producteurs, un approvisionnement efficace, économique et sûr pour les consommateurs et un juste retour sur le capital investi. Elle a également rappelé la décision prise par tous les pays participants à la DoC lors des réunions extraordinaires d’avril 2020 d’ajuster à la baisse la production globale de pétrole brut et les décisions unanimes prises lors des réunions de juin 2020. La réunion s’est aussi félicitée de la performance positive des niveaux de conformité globale aux ajustements de production depuis sa dernière réunion en juin, et de la réponse constructive de nombreux pays au mécanisme de compensation pour tenir compte de leurs volumes sous-performés, comme convenu lors des réunions ministérielles de juin 2020. Pour l’avenir, la réunion a souligné qu’il était vital que les participants à la DoC, et tous les principaux producteurs, restent pleinement attachés aux efforts visant à équilibrer et stabiliser le marché. Il est noté que de nouveaux verrouillages, en raison de mesures de confinement plus strictes du COVID-19, continuent d’avoir un impact sur l’économie mondiale et la reprise de la demande de pétrole, avec des incertitudes qui prévalent pendant les mois d’hiver. La demande mondiale de pétrole devrait se contracter de 9,8 millions de barils par jour (mb/j) en 2020, avant de rebondir de 5,9 mb/j en 2021, a rappelé la même source. La réunion a également convenu de prolonger la période d’indemnisation établie lors des réunions de juin dernier puis modifiée en septembre 2020, pour la période de janvier à fin mars 2021, afin d’assurer une compensation complète de la surproduction de tous les pays participants à la DoC. La réunion a également pris acte du quatrième anniversaire de la signature de la DoC le 10 décembre 2016 et a félicité les pays participants pour leur engagement continu envers les principes qui sous-tendent la « Déclaration ». En fin des travaux, il a été décidé de tenir une réunion ministérielle de l’OPEP et des non-membres de l’OPEP à Vienne le 25 juin 2021.
L’Algérie encourage les efforts et œuvre pour le consensus
Le ministre de l’Énergie et président en exercice de la conférence de l’OPEP, Abdelmadjid Attar, a affirmé que le chemin du rétablissement de l’économie mondiale restait long, et ce malgré le développement du vaccin anti-Covid-19, d’où la nécessité pour l’Organisation et ses alliés (l’Opep+) de continuer leur efforts pour soutenir le marché pétrolier. « Les marchés ont réagi positivement ces derniers jours, alors que diverses sociétés pharmaceutiques ont fait des progrès positifs dans le développement et l’approbation d’un vaccin anti-COVID-19 sûr et efficace », a-t-il souligné dans son allocution d’ouverture de la 180ème réunion de la Conférence de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. Cependant, poursuit-il « un déploiement mondial de vaccins prendra du temps alors que ses effets commenceront probablement à se faire sentir de manière significative dans la seconde moitié de 2021 ». Il a, dans ce cadre, souligné que l’économie mondiale est toujours en profonde récession avec une croissance fixée à moins 4,3 % pour 2020. La demande mondiale de pétrole pour 2020 devrait baisser d’environ 9,8 mb/j alors que la deuxième vague de la pandémie et les verrouillages connexes freineront la demande, a-t-il encore signalé.
S’agissant de la position de l’Algérie qui préside cette année la Conférence de l’Opep, il a affirmé qu’elle continuera ses consultations et œuvrera à arriver vers un consensus. « Notre position est claire. Nous restons à l’écoute de tous et nous sommes flexibles », a- t-il soutenu. Selon le ministre, le marché pétrolier nécessite toujours de la prudence même si sur le plan sanitaire il y a de plus en plus de bonnes nouvelles indiquant la possibilité d’allègements des mesures de confinement à travers le monde, et par conséquent une possible reprise économique à travers le monde.
Hamid Mecheri