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ABDELAZIZ RAHABI ABORDE LE CONFLIT DU SAHARA OCCIDENTAL SUR AL-QUDS AL-ARABI : La solution définitive et permanente est une urgence

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La stabilité de la région « passe inéluctablement » par une solution définitive et permanente, le plus tôt possible, de la question du Sahara occidental, a affirmé l’ancien diplomate et ministre, Abdelaziz Rahabi.

Dans une interview accordée au journal Al-Quds Al-Arabi, M. Rahabi a estimé que  « partant du principe que les questions sécuritaires sont indivisibles, il est donc insensé de se mobiliser pour lutter contre le terrorisme au motif qu’il nuit à la sécurité et à la stabilité internationales, et en même temps on jette de l’huile sur le feu et on nourrit un conflit militaire dans la région en soutenant le Maroc dans son intransigeance. » Pour M. Rahabi « cette attitude de deux poids deux mesures sur les questions sécuritaires ne sert pas la stabilité dans la région », soulignant que « la stabilité dans la région passe inévitablement par une solution définitive et permanente à la question du Sahara occidental dans les plus brefs délais, en revenant au processus politique à travers des négociations directes et selon un agenda convenu pour une sortie définitive de la crise ».
Concernant la reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario, après l’agression de l’armée d’occupation marocaine contre les manifestants pacifiques sahraouis à El-Guerguerat, M. Rahabi a expliqué que « cette guerre s’est déclenchée à la suite du blocage du processus politique depuis 1991 », affirmant qu’elle « a rappelé à la communauté internationale ce problème et ce peuple oublié pendant 30 ans (…) et par conséquent elle peut permettre l’accélération de la solution politique ». L’ancien diplomate a fait observer que « les grands pays et l’Union européenne (UE) admettent qu’il y a un réel atermoiement dans le traitement de ce conflit, qui dure depuis 1975 », relevant que « tous les pays appellent désormais à une solution politique pacifique qui puisse garantir aux Sahraouis leur droit à l’autodétermination. « Cela constitue en soi une grande réalisation », a-t-il estimé. « En tout état de cause, la question du Sahara Occidental demeure une question de décolonisation, conformément au droit international auquel appellent toutes les parties, et aux engagements pris par le Maroc pour résoudre ce problème par un référendum d’autodétermination (…) », a-t-il rappelé. S’exprimant sur le soutien de l’Algérie à la cause sahraouie, M. Rahabi a déclaré :  » historiquement, notre position est claire et constante concernant les causes de libération. Celui qui connait l’histoire de la Guerre de libération algérienne sait bien que le soutien aux peuples pour leur indépendance relève de l’identité algérienne et de la tradition de sa politique étrangère, étant donné que l’Algérie avait soutenu les mouvements de libération en Amérique latine et centrale, en Asie et en Afrique depuis la Guerre de libération ». « Quid d’un pays qui a soutenu le front +sandiniste+ au Nicaragua, +le Mouvement populaire de libération de l’Angola+ et le Vietnam, pourrait-il se taire sur ce qui se passe à ses frontières? », s’est-il interrogé. À une question de savoir si le Sahara occidental est « la raison principale » de l’arrêt du train de l’Union du Maghreb -comme le prétendent certains- M. Rahabi a soutenu que « cette idée, véhiculée par les médias, est totalement contraire à la vérité, car l’Union du Maghreb a été fondée, le problème du Sahara occidental étant établi, et ce après que les dirigeants de la région aient trouvé un terrain d’entente en Algérie sur la séparation de la cause sahraouie et la construction du Maghreb ». Contrairement à ce qui est avancé, l’ancien diplomate a précisé que « la construction de l’Union du Maghreb génère un réseau d’intérêts communs entre les États de la région et corrobore le règlement du conflit », soulignant qu' »à ce propos, le Maroc avait reçu une délégation sahraouie de haut niveau en 1989 avant qu’il se rétracte de l’accord de Marrakech » et par conséquent, « c’est le Maroc qui a gelé sa participation aux activités de l’Union du Maghreb ». Pour ce qui est de l’ouverture des consulats de certains États, notamment arabes dans les villes occupées de El Ayoun et Dakhla, M. Rahabi a indiqué que cette position « est incompatible avec les résolutions internationales, car le Maroc n’a aucune souveraineté sur une terre toujours classée par l’ONU dans le processus de décolonisation (…), il s’agit d’un grave  précédent dans les relations internationales ». Il a ajouté que l’ouverture de ces « consulats  » « n’affecte pas principalement » le processus de la cause sahraouie tant au niveau de l’UA que de l’ONU, d’autant plus qu’elle « ne sert pas les intérêts diplomatiques » des pays concernés.

M. Bendib  

SAHARA OCCIDENTAL
L’APLS poursuit ses attaques contre les FAR
Des unités combattantes de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont poursuivi leurs attaques contre  des bases et des positions de l’armée d’occupation marocaine tout au long du ‘‘ mur de la honte ’’, pour le dix-septième jour consécutif de la rupture du cessez- le- feu par le Maroc, a indiqué ce dimanche un communiqué du ministère de la Défense sahraoui. Dans son communiqué  Il précise que  « les détachements avancés de l’Armée de libération sahraouie  ont mené dimanche des bombardements concentrés et massifs sur la zone Om-Edken dans le secteur Albakari, la zone de Hezemih, du secteur de Mahbas » et ont visé également « les retranchements des soldats de l’occupation marocaine dans la zone de la fosse Ishiaf dans le secteur d’Al-Bakary ». Selon la même source, « les forces de l’APLS ont ciblé la veille  les positions de l’ennemi marocain  dans la zone de Rous Sbti dans le secteur Sbti Mahbas, dans le secteur d’Al-Forsiyya et également le secteur d’Osmol Khamlh ou d’Odrakah ». Les bombardements ont visé aussi « les bases de l’armée d’occupation marocaine dans la région d’Alfayeen dans le secteur d’Al-Farsiya », précise-t-on de meme source. L’ensemble des attaques de grande intensité ont touché les positions et les  tranchées des Forces de l’armée marocaine (FAR). Tout au long des dernières quarante-huit heures les attaques de l’APLS se sont portées sans répit  contre les  bases militaires marocaines en plusieurs points de la ceinture de défense marocaine.

L’enjeu économique derrière l’agression marocaine
Par ailleurs et selon l’économiste belge Xavier Dupret, la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, « s’ancre dans l’histoire des luttes pour la décolonisation, sur fond d’importants intérêts économiques ». « Il existe une autre caractéristique coloniale dans l’occupation de la terre des Sahraouis: la spoliation. Le Sahara occidental n’est pas un désert économique. Le phosphate y abonde », a précisé l’économiste. Or, explique-t-il, « la dépendance de l’Union européenne à l’égard de cette matière première, vitale pour la fabrication d’engrais, constitue une donnée structurelle ». Dans cette analyse, Xavier Dupret a précisé que les réserves finlandaises, les plus importantes d’Europe, ne représentent que 1,5% des réserves mondiales. C’est pourquoi la troisième liste des matières premières critiques dressée en 2017 par l’Union européenne reprend la roche de phosphate. Il a indiqué que « les initiatives visant à organiser un référendum se sont, depuis, heurtées au refus systématique de la part de Rabat de considérer l’indépendance du Sahara occidental comme une issue au conflit ». « Ce blocage explique pourquoi l’accord de cessez-le-feu a été rompu récemment. En l’espèce, le Maroc a agressé des militants sahraouis dans la zone tampon d’El-Guerguerat », a-t-il ajouté. En outre, souligne l’expert, la pêche représente 70% de l’activité économique du Sahara occidental. « Dans un contexte de baisse des ressources halieutiques en Europe, l’accord de libéralisation des produits agricoles et de la pêche conclu en 2012 entre l’Union européenne et le Maroc incluait, comme par hasard, le Sahara occidental dans son champ d’application », a-t-il souligné. La Cour de Justice européenne  saisie a statué  que l’accord de 2012 enfreignait « plusieurs règles de droit international applicables dans les relations entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc, notamment le principe d’autodétermination ». En dépit de cet Arrêt, un nouvel accord de pêche a été conclu entre l’UE et le Maroc pour une durée de quatre ans. Il s’applique illégalement à nouveau aux eaux adjacentes au Sahara occidental. L’économiste est revenu sur « le soutien inconditionnel qu’apporte la France au Maroc qui ne risque pas de diminuer à court terme ».
M.B.  

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