Le gouvernement a manifesté sa volonté politique d’avancer dans le domaine des énergies vertes afin de sortir de la dépendance au pétrole et au gaz qui a dépassé les 95%. Pour ce faire, le premier ministre, Abdelaziz Djerad, a réclamé un rapport « sans complaisance » pour cerner les carences constatées dans ce chantier. Et pour cause, « l’Algérie est déterminée à instaurer un modèle énergétique durable et à asseoir les fondements d’une transition énergétique adaptée aux spécificités nationales».
Intervenant à ce sujet, hier, sur les ondes de la Radio chaîne 3, le secrétaire général du Commissariat aux énergies renouvelables, Messaoud Khelif, a révélé que dans ce domaine l’Algérie reste en retard par rapport à ses voisins immédiats. Maintenant que les tenants et les aboutissants de cette situation sont désormais connus, il va falloir, dit-il, clarifier le discours et « cibler les goulots d’étranglement », afin que les choses puissent avancer correctement. Signalant que des 4 000 mégawatts prévus d’être mis en exploitation grâce à l’énergie solaire pour produire de l’électricité, il n’en a été produit, à ce jour, qu’à peine 390 mégawatts et qui ne représentent que 0,2% de la capacité existante, repoussant d’autant l’espoir d’une baisse progressive de l’exploitation des ressources fossiles pour les réserver à l’exportation et en garder une partie aux générations futures. Précisant dans ce cadre que dans son dernier rapport remis au premier ministère, « on a abordé la puissance et la capacité installées dans ce chantier », il indiquera que le pays est très loin par rapport au programme national des énergies renouvelable tracé par le gouvernements, qui a planifié à la réalisation de 4000 mégawatt à l’horizon de 2024, malheureusement une analyse concrète et crédible de la situation montre que la formule de la réalisation de ce dernier ne correspond pas au profil de la situation actuelle du pays ».
L’application correcte des textes de loi de 2002
Afin de remettre le chantier des énergies renouvelables sur les rails, Khelif a affirmé la nécessité d’en assurer une gestion centralisée d’une part , et de se pencher sur les raisons qui ont empêché l’application d’articles de la loi de 2002 libéralisant la production d’électricité d’une autre partie, parmi lesquels, relève-t-il, ceux relatifs aux énergies renouvelables «n’ont jamais été appliqués». « Notre juridiction était en avance sur la réalité du terrain, il suffit d’appliquer correctement les textes de loi de 2002 ». Impliquant, implicitement, l’entreprise Sonelgaz, « l’acteur majeur » du projet, l’invité l’appelle à se « mettre à jour, afin qu’on puisse redémarrer celui-ci. Il explique que la totalité des programmes réalisés à ce jour par cette dernière, n’ont pas excédé les 22 mégawatts, «Sonelgaz est l’acteur majeur, il va falloir qu’elle se mette à jour pour qu’on puisse démarrer dans ce domaine ».
Sonelgaz accusée d’avoir «plombée» beaucoup de chemins
Le secrétaire général du Commissariat aux énergies renouvelables a regretté que Sonelgaz continue à garder le monopole du réseau de production de l’électricité, c’est-à-dire celui de la distribution et du transport, qui a besoin, selon lui, d’une bonne gestion de réseau ; « cette entreprise publique continue à être propriétaire de cette production, refusant d’ouvrir la voie aux investisseurs privés nationaux ou mixtes ». Il constate ensuite le retard enregistré dans la production de l’électricité par rapport à notre propre législation, puisque la loi de 2002 a libéré complètement ce domaine, notant qu’en cette année-là on était même en avance par rapport à certains pays, malheureusement à ce jours il n’y a que certains articles particuliers qui ont été appliqués dans la loi, parallèlement il y a des articles qui concernent les énergies renouvelables qui n’ont jamais été appliqués ; par exemple, la loi 2002 prévoit un opérateur marché sensé faire jouer la concurrence entre les différents producteurs, ce dernier n’a jamais été créé à ce jour-là.
22 mégawatts de capacité de production de Sonelgaz
La capacité totale de production de la Sonelgaz, est autour de 21 à 22 mégawatt, notant qu’il s’agit de production centralisé ; « c’est le système extrêmement classique qui intervient grâce à sa souplesse pour le gestionnaire du réseau ». Revenant en arrière, l’Invité explique que le programme initial des énergies renouvelables, prévu pour produire les 4 000 mégawatts d’électricité escomptés, avait été « éclatée » en centrales de 500 mégawatts chacune, nécessitant des moyens de financement globaux de l’ordre de 3,5 à 4 millions de dollars, selon les estimation du ministère de l’énergie, s’interrogeant de savoir si le pays a, aujourd’hui, les moyens de mobiliser de telles sommes pour un tel projet. Relevant que théoriquement le choix de production de 4000 mégawatt a très peu de chance de bien marcher au moment où les besoins locaux lors des pics en été sont autour de 15 mégawatt tiré par l’histoire en matière de climatisation. Il convient de préciser que selon le message du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, publié dans le rapport du CEREFE intitulé « Transition énergétique en Algérie : leçons, état des lieux et perspectives pour un développement accéléré des énergies renouvelables », apporte des « éclairages sur la stratégie qu’il préconise pour garantir une optimisation accrue de la consommation interne de l’énergie, pour garantir une longévité à nos réserves d’hydrocarbures en diversifiant les moyens de production d’énergie alternative, notamment à base de ressources renouvelables », note le Premier ministre
Sarah Oubraham