La situation demeurait toujours tendue dans la région de Guerguerat où des centaines de civils sahraouis bloquent la brèche ouverte dans le mur de la honte par le Maroc. Face à cette situation la mobilisation des Sahraouis est totale et le ministre sahraoui de la Défense, Abdallah Lahbib, a affirmé que l’escalade militaire marocaine près de la brèche illégale de Guerguerat menaçait la stabilité dans la région toute entière.
Lahbib a indiqué que le Maroc avait envoyé récemment des renforts militaires et des engins de génie civil pour la construction de barrières en sable dans la région de Guerguerat près de la brèche illégale, ce qui menace à tout moment la stabilité dans la région et pourrait être, a-t-il souligné, le prélude à un retour à la guerre. Il a précisé qu’au niveau de Guerguerat et « face à l’escalade militaire dangereuse menée par le Maroc qui menace de rouvrir de force, cette brèche illégale, le Front Polisario affirme que tout dépassement, par les forces marocaines, des barrières de la honte à l’Est, est synonyme de retour à la guerre et de l’abrogation de l’accord de cessez-le-feu». Il a indiqué, à ce propos, que le gouvernement sahraoui a « décidé l’état d’urgence extrême en prévision de toutes les probabilités, dont la reprise de la guerre, pour imposer le choix du peuple sahraoui pour l’indépendance ». « La brèche est fermée de manière définitive et les manifestants, en dépit des conditions difficiles, se déplacent librement dans leurs territoires libérés », a-t-il souligné, ajoutant qu’il revient au gouvernement et à l’armée sahraouie de protéger ses citoyens. « La fermeture de la brèche illégale et l’élan populaire qui a conduit à cette action constituent une réaction à la passivité de la Minurso quant à l’organisation du référendum d’autodétermination », a ajouté le ministre sahraoui de la Défense. Il a, d’autre part, déploré les pratiques de la Minurso qui sort de sa neutralité et prend parti pour le Maroc. Il a indiqué qu’elle a couvert l’ouverture de la brèche sous des prétexte injustifiés et a rappelé que cette mission onusienne s’acquitte désormais du rôle marocain au niveau de ce passage. M. Lahbib a rappelé à la Minurso que cette brèche n’existait pas à la signature de l’accord du cessez-le-feu en 1991. De son côté le président de la commission de défense et de sécurité au bureau permanent du Secrétariat général du Front Polisario a estimé que la prorogation du mandat de la Minurso pour un an sans qu’il ne soit accompagné de mesures concrètes et pratiques pour accomplir effectivement sa mission, l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans un délai défini, ne peut que faire durer la souffrance du peuple sahraoui. Face à cette situation, le Front Polisario ne restera pas les bras croisés, a-t-il déclaré, ajoutant qu’ « il faut mener une lutte sur tous les fronts ». Après trois décennies d’attente et de tergiversations, le peuple sahraoui est à bout de patience, a-t-il dit. Avec le temps, la Minurso a dévié de sa mission principale qui est l’organisation d’un referendum et focalisé ses efforts uniquement sur le cessez-le-feu, a-t-il dit .Il a estimé en outre que la mission onusienne par sa passivité se fait complice de l’occupation marocaine et se tait sur les violations marocaines des droits de l’Homme.
M. Bendib