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PRATIQUES « MAFIEUSES » AU MARCHÉ DE GROS D’ORAN : Le réquisitoire de L’APOCE

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La volonté du ministre du Commerce de mettre de l’ordre dans le secteur est contrariée par des pratiques,  à la limite mafieuses, qui ont pris en otage ses mécanismes aussi bien en aval qu’en amont.

Aujourd’hui, les prix des fruits et légumes ne sont pas régis par la loi de l’offre et de la demande mais par des circuits et des centres de décision dont le seul leitmotiv est l’intérêt. C‘est du moins ce qui ressort d’un long rapport adressé au ministre du Commerce  par l’Organisation algérienne pour la protection et de l’orientation du consommateur et son environnement (APOCE). Le document, daté du 26 juillet dernier, est un véritable réquisitoire contre des pratiques relevées par cette organisation au niveau du marché de gros des fruits et légumes d’Oran. En effet, il a été constaté que les prix d’accès au marché des véhicules lourds et légers a été revu à la hausse par la direction de l’EPIC-EPGMGWO, sans en référer à sa tutelle, le conseil exécutif de la wilaya. Ainsi, et contrairement à l’article 9 du décret exécutif 182-09 daté du 12 mai 2009, les prix d’accès au marché de gros sont passés de 50 à 100 dinars pour les véhicules légers et de 200 à 250 dinars pour les poids lourds. Cette augmentation se répercutera inéluctablement sur le prix de vente, aussi bien pour  le circuit du gros que de détail, indique le document. Le rapport de l’APOCE indique que la location des box n’est pas conforme aux mesures légales. Des carrés sont loués à des individus ne disposant même pas de registre du commerce qui n’hésitent pas à les sous-louer, engrangeant ainsi des bénéfices. Le document cite le cas d’un kiosque de vente de thé loué à 20 000 dinars au moment où d’autres, implantés dans l’aire commerciale du marché, sont  cédés pour un loyer de 5000 dinars.  Il cite également les privilèges accordés à certains «pistonnés » qui ont bénéficié de la location de deux, voire plus, carrés et  box à des prix défiant toute logique. Le rapport paraphé par le président du bureau national cite également une anomalie qui aurait dû pousser l’entreprise Sonelgaz à réagir en estant en justice le marché de gros d’Oran. En effet, la direction du marché s’est substituée au prestataire en matière d’énergie, en vendant de l’électricité au gérant d’un abattoir privé qui se voit délivré,  chaque mois, des factures de sa consommation d’énergie. Sur quelle base l’EPIC-EPGMGWO fixe le montant à payer et avec quel compteur elle définit la consommation de son client ? Dans le même registre, cette entreprise a installé des compteurs électriques non agréés par la Sonelgaz pour percevoir la consommation d’énergie pour les kiosques et autres box et carrés implantés dans l’enceinte du marché. Plus grave encore, le document cite dans son point N°12 que des individus ne répondant pas aux critères définis par le décret exécutif N°111-13 daté du 18 mars 2013, qui fixe les conditions pour l’exercice de l’activité de mandataire de fruits et légumes. Il indique, parmi les exemples relevés, un box cédé à un député du RND qu’il a revendu dernièrement, ainsi que plusieurs autres locaux qui  ont fait  l’objet de cession sans que la direction du marché n’intervienne pour protéger son patrimoine pourtant incessible. Le document cite, par ailleurs, 22 box de l’aile N qui activent sans que leurs propriétaires disposent du registre du commerce. Dans son long réquisitoire, l’APOCE révèle que le laboratoire de contrôle des produits qui devait ouvrir dès le lancement de l’activité depuis des années demeure fermé, au moment où son restaurant a été transformé en bains douches pour un montant de près de 1,2 milliard de centimes. Cette structure commerciale, présentée comme le futur Rungis de l’Algérie, est  finalement empêtrée dans une foule de problèmes dénoncés par l’APOCE. La volonté du ministre du Commerce d’organiser le secteur du marché des fruits et légumes ne pourra pas aboutir tant que ce secteur est pris en otage par des individus qui agissent en pleine illégalité et dont le moteur est le seul profit. Vouloir introduire le paiement par chèque, la facturation des transactions, la régulation par la loi de l’offre et de la demande, est un rêve qui ne pourra pas se concrétiser tant que le circuit est miné par l’informel lequel semble avoir des capacités de résilience qui lui permettent de faire le dos rond et de mettre en échec toutes les tentatives, légales de le domestiquer.
S. Ben

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