Le ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, a tenu, mardi, dans un entretien accordé au site électronique britannique S&P Global Platts, à rassurer que la compagnie nationale des hydrocarbures est en mesure «d’honorer ses engagements contractuels et avoir la flexibilité de placer des quantités supplémentaires sur le marché au comptant», en dépit de la crise économique provoquée par la propagation de la pandémie du coronavirus et la baisse consécutive des prix du gaz.
En dépit de ces conditions marquées notamment, explique la même source, par une chute des prix de gaz à des niveaux historiquement bas, le géant national des hydrocarbures « Sonatrach » « a su gérer cette situation exceptionnelle avec ses clients grâce aux flexibilités prévues dans ses contrats gaziers, mais aussi à travers des solutions qui s’adaptent aux conditions du marché».
Le ministre a fait également savoir que la « Sonatrach est en discussion permanente avec ses clients pour trouver des solutions consensuelles, notamment en termes de flexibilité opérationnelle afin de faire face à cette situation exceptionnelle. » Attar a soutenu aussi que les marchés du gaz ont évolué avec l’intervention de plusieurs acteurs assurant le commerce du GNL au niveau des marchés régionaux et proposant plus de diversité dans les contrats et les mécanismes de tarification, et ce, dans le contexte de la concurrence des autres carburants, notamment dans le domaine de l’électricité. Pour le ministre de l’Énergie, la Sonatrach reste, malgré ce contexte, un acteur « important » sur le marché du gaz et a développé une « réputation de fournisseur fiable », en mettant en avant la stratégie de coopération adoptée par la compagnie nationale et qui est basée sur un esprit gagnant-gagnant, notamment avec ses partenaires européens.
L’intervenant a fait état, par ailleurs, d’un projet en cours de réalisation au port pétrolier de Skikda devant accueillir de très grands transporteurs de gaz. Ce projet devrait, selon Attar, permettre l’élargissement des options d’approvisionnement en GNL. Le ministre de l’Énergie a, en outre, évoqué la diversification des clients du groupe public en soulignant que la stratégie marketing de Sonatrach est également axée sur l’expansion et la recherche de nouveaux marchés, estimant que le gaz resterait un « carburant clé à l’avenir ». « La situation s’améliorera progressivement et le gaz demeure un combustible de choix et sa part dans le mix énergétique mondial va augmenter », a-t-il encore assuré. Également président de la réunion ministérielle du GECF prévue à Alger le 12 novembre, le ministre algérien, veut tirer profit de la crise économique provoquée par la pandémie du coronavirus et la dégringolade des prix du gaz qui, selon lui, pourraient représenter une « opportunité » pour renforcer le rôle du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF).
« Cette crise est une opportunité d’innover et d’explorer les voies et moyens de renforcer davantage le GECF », a-t-il relevé, tout en remettant en doute la dynamique actuelle régissant le marché mondial du gaz, qui, à ses yeux, n’a pas encore abouti à une quelconque stabilisation des prix.
Pour redresser la balance, le ministre de l’Énergie, a appelé en cette occasion, les producteurs mondiaux de gaz à s’adonner à plus de coopération, tout en faisant le parallèle entre les marchés du gaz et ceux du pétrole.
Il n’existe pas d' »OPEP pour le gaz », a-t-il indiqué, d’où la nécessité, pour lui, d’une importante coopération entre les différents producteurs gaziers pour la stabilité du marché.
L’Algérie, la Guinée équatoriale, l’Iran, la Libye, le Nigéria, les Émirats arabes unis et le Venezuela sont membres des deux organisations (OPEP et GECF). Selon les estimations, le GECF créé en 2001, détient environ 70% des réserves mondiales de gaz prouvées.
Brahim Oubellil
