Dans une lettre portant la mention « très urgent » adressée, mercredi dernier, au président de la République, dont nous avons une copie, le Forum de la communauté algérienne en Turquie (FCAT) dénonce l’expulsion de ressortissants algériens des hôtels qui les hébergeaient à Istanbul en attendant leur rapatriement.
« Monsieur le président, nous avons l’honneur de solliciter votre bienveillance de bien vouloir intervenir pour résoudre ce problème avant qu’il ne soit trop tard » en facilitant le rapatriement de ces Algériens, lit-on dans la lettre du FCAT. Les Algériens de Turquie, dont des personnes âgées, des enfants, des patients et des familles, subissent une double peine : alors qu’ils attendent désespérément un éventuel vol de rapatriement après la suspension du trafic aérien en raison du Covid-19, ils viennent d’être délogés des hôtels affectés pour leur hébergement à Istanbul, faute de non règlement des frais.
« Nous regrettons, Monsieur le Président, de vous faire part de la sombre situation dans laquelle les Algériens coincés en Turquie vivent pendant deux mois ou plus, depuis la date de fermeture de l’espace aérien et après des couvertures médiatiques abusives et embarrassantes, des efforts et de grandes souffrances, mais aussi d’efforts considérables qui ont permis le rapatriement d’un grand nombre d’entre eux jusqu’à la date du 4 avril, mais il restait environ 1 000 citoyens coincés dans les hôtels d’Istanbul, parmi eux des personnes âgées, des malades, des familles », explique le FCAT.
Cette association non lucrative basée à Istanbul, plus connue sous le nom de Cezayir Topluluğu Forumu, explique, en sus, que « les missions diplomatiques algériennes ont pris la décision de les héberger dans 18 hôtels pendant la période du 4 avril à ce jour, avec l’aide de quelques hommes d’affaires algériens résidant en Turquie et certains bienfaiteurs turcs, mais une grande partie des frais des hôtels n’a pas été payée, et face à l’impossibilité de d’obtenir leurs dus, les propriétaires de ces hôtels ont procédé à l’expulsion des Algériens de leurs chambres ».
Les rédacteurs de cette lettre préviennent : « nous sommes maintenant au bord d’une véritable crise que nous essayons d’éviter avec sagesse et en essayant de ramener au calme les Algériens expulsés des hôtels, qui ne digèrent pas le fait d’être expulsés en plein Ramadhan ». Le FCAT souhaite ainsi une intervention en urgence du président Tebboune, «avant que le sujet ne se transforme en une matière médiatique qui porterait atteinte à la réputation et à l’image de l’Algérie, et avant qu’il ne touche à la dignité de ces citoyens qui traversent des conditions difficiles loin de leur patrie et dans la pandémie la plus féroce et les conditions très critiques, de plus au mois de Ramadhan ». « Nous vous appelons dans ce message urgent à intervenir rapidement pour sauvegarder la dignité de ces Algériens et les rapatrier dans le pays », insiste la lettre du FCAT.
Pour rappel, 1 788 ressortissants algériens bloqués en Turquie ont été rapatrié entre les 3 et 4 avril derniers, dans le cadre des décisions prises par le président Tebboune à l’endroit de nos ressortissants bloqués à l’étranger, après le bouclage des frontières du pays pour juguler la propagation de la pandémie de coronavirus.
H. M.