Les craintes d’assister à un départ massif des meilleurs joueurs algériens vers les championnats de Tunisie et d’Égypte, dont les fédérations locales ont adopté le principe de la libre circulation des joueurs Nord-africains, se font de plus en plus consistantes.
Ces craintes sont notamment justifiées par les difficultés financières qui vont en augmentant au sein des clubs algériens dont la majorité est tout simplement au bord de la faillite. Cette situation a poussé la quasi-totalité des présidents des clubs à annoncer d’ores et déjà la réduction de la masse salariale de leurs effectifs respectifs dès la saison à venir. Une procédure qui n’arrangera bien sûr pas les joueurs concernés habitués depuis quelques années à percevoir des salaires faramineux, sans pour autant qu’ils les justifient sur le terrain, comme l’atteste du reste le niveau généralement très modeste des rencontres de notre championnat. Et comme ils seront plus de 100 joueurs de l’élite à avoir leur destin entre les mains dès la fin de l’exercice en cours, les clubs tunisiens et égyptiens n’auront donc aucune difficulté pour s’offrir les meilleurs de notre championnat. Cela se passe au moment où la FAF a entamé une réflexion concernant l’application du principe décidé par l’UNAF, qui permet à des joueurs de la zone Nord-africaine de jouer chez nous sans qu’ils soient considérés étrangers.
Mais le président de la LFP, Abdelkrim Medouar, est le premier à s’y opposer, estimant que cela ne servira nullement le football algérien : «Nos joueurs vont en Tunisie, car il y a plus d’argent et de plus intéressants salaires, je ne vois pas comment on appliquerait cela. Les joueurs du Maroc ou de la Tunisie vont choisir l’Europe ou le Golfe s’ils veulent améliorer leurs revenus, ce n’est pas chez nous qu’ils vont venir. Tout le monde est au courant d’ailleurs des difficultés financières de nos clubs», dira-t-il. C’est dire que d’ores et déjà, les dirigeants des clubs algérois croisent les doigts. Ils savent pertinemment qu’il leur sera difficile de s’aligner avec les clubs tunisiens et égyptiens, et même ceux des pays du Golfe qui préfèrent de plus en plus le marché algérien pour faire leurs emplettes.
Un club comme le MCA, et même s’il est mis sous la coupe de Sonatrach, a vu trois de ses cadres partir au Golfe avant même la fin de la saison en cours, à savoir : Chafaï, Azzi et Bendebka. D’autres éléments de ce même club s’apprêtent à leur emboîter le pas, et ils ne se gênent d’ailleurs pas à l’annoncer ouvertement, comme c’est le cas pour Hachoud et Derrardja, pour ne citer que ces deux-là.
H. S.