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COMPOSÉ DE 39 MEMBRES, DONT 7 MINISTRES DÉLÉGUÉS ET 4 SECRÉTAIRES D’ÉTAT Tebboune nomme son gouvernement

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Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, dans la soirée de jeudi, la composante de son nouveau gouvernement, dirigé par l’ancien directeur de l’École nationale d’administration, Abdelaziz Djerad, nommé, samedi dernier, au poste de Premier ministre. Un total de trente-neuf (39) portefeuilles entre ministres, ministres délégués et secrétaires d’État, forment, désormais, la nouvelle équipe gouvernementale, dont cinq (5) femmes pour des postes périphériques.

Quoi retenir de l’architecture du nouveau gouvernement ?
Il faut noter que plusieurs portefeuilles ministériels ont été rayés de la carte du nouveau gouvernement, à commencer par le poste de vice-ministre de la Défense, occupé, des années durant, par le défunt, Ahmed Gaïd Salah. Le Président Tebboune n’a pas nommé, en effet, un vice-ministre de la Défense. Le Chef de l’État est également ministre de la Défense nationale.
Il faut ajouter aussi l’absence de ministres d’État comme ce fut le cas par le passé. Aucun ministre, dans le staff du Président, ne détient cette qualité, et par conséquent, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, est le numéro deux du gouvernement.
L’autre ministère absent du nouveau gouvernement est celui de l’Économie, comme projet annoncé lors de la campagne électorale. Le président Tebboune n’a pas jugé utile de mettre en place ce portefeuille ministériel. Pourtant la relance de l’économie moribonde et non compétitive constitue l’un des chantiers prioritaires dans le programme de Tebboune. Le ministère des Finances suffit aux yeux du Président pour gérer un secteur des plus compliqués vu son importance et à qui incombe la mission délicate d’apporter des réponses concrètes aux aspirations du peuple algérien, affaibli par une pauvreté galopante, un taux de chômage élevé, et la disparition de la couche moyenne, qui s’est écroulée en raison de la débandade du tissu économique dans le pays et la baisse du pouvoir d’achat.
Là encore, aux yeux des observateurs, il y a une erreur monumentale d’appréciation. En effet, alors que les gouvernements, à travers, le monde tentent de réduire, dans la mesure du possible, les dépenses des budgets de fonctionnement, en réduisant le nombre de portefeuilles ministériels, voilà que le pays se retrouve, à la lumière de ces nouvelles nominations, avec 39 postes ministériels, alors que le pays vit une crise économique majeure.

Les portefeuilles de souveraineté sous contrôle d’anciens ministres
Les postes clés sont restés entre les mains d’anciens ministres. C’est ainsi que Sabri Boukadoum, hérite du poste du chef de la Diplomatie nationale, Belkacem Zeghmati, à la tête de la Justice depuis le 1er août 2019, est maintenu à son poste. Il faut dire que durant son mandat ministériel, la tâche de Zeghmati n’était pas de tout repos, à voir le nombre des détenus d’opinion incarcérés et le dossier de la lutte anti-corruption impliquant de hauts cadres de l’État sous Bouteflika. Aussi, Kamel Beldjoud, un proche du président Tebboune, est nommé au poste de ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire. Mohamed Arkab, quant à lui, est maintenu au poste de ministre de l’Énergie.
Ces ministres déjà cités, en plus de Tayeb Zitouni, Abdarahmane Raouya, Farouk Chiali, Sid Ahmed Ferroukhi et Hassane Mermouri, ont tous été, à un moment donné de la vie politique du pays, dans les gouvernements ayant exercé sous le président déchu. C’est-à-dire, ces ministres, et de surcroît, placés, pour certains, à des postes « socles », ont tous servi sous le règne de l’ex-président Bouteflika. Ce qui pourrait constituer un handicap majeur dans la gestion des affaires du pays. Le mouvement populaire en marche depuis dix (10) mois, réclame le départ de tout le système, figures et symboles avec, et ne perd pas de vue la composante de la nouvelle équipe de Djerad et la moindre fausse note sera saisie par la protesta.
Il faut rappeler, aussi, que le nouveau ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, était membre du panel de Karim Younès, coordinateur principal du panel de dialogue et de médiation, ayant mené des concertations avec des partis politiques insignifiants, et une société civile satellitaire pour une sortie de crise. Une rencontre boudée par la classe politique influente et une bonne partie de la société civile qui n’évolue pas dans le giron du pouvoir.

Quelques ministres du monde professionnel
Par ailleurs, quatre ou cinq ministres, issus du monde professionnel, vont tenter de soigner l’image de marque du nouvel Exécutif. S’il est prématuré d’en juger les motivations des uns et des autres, il n’en demeure pas moins que, de la nouvelle architecture gouvernementale, se dégage une sorte d’odeur de la continuité que celui du changement en rupture avec les anciennes pratiques, tant souhaité par le soulèvement populaire. Les vieux réflexes sont-ils pour quelque chose dans le choix des hommes de Djerad ? Ou c’est juste que le Premier ministre a, peut-être, essuyé de cinglant refus auprès des compétences « honnêtes et intègres », approchées, et qui ne veulent nullement participer à un gouvernement, issu d’une élection présidentielle contestée, et a dû, la mort dans l’âme, se contenter de ce qui est à portée de mains ? Difficile de répondre.

Un carnet chargé attend le nouveau gouvernement
En tout cas le nouveau gouvernement aura du pain sur la planche, et sa mission ne sera pas de tout repos dans un pays en proie à une crise multiforme, qui nécessite des réponses immédiates aux doléances de la population, rongée par un marasme social intenable, un front social en ébullition, des libertés individuelles et collectives bafouées, et la liste est encore longue. La population, qui a pris son mal en patience, attend des solutions tangibles, et le gouvernement, fraîchement installé, devrait se pencher, sans tarder, sur les voies et moyens à entreprendre pour désamorcer la crise. La solution politique réside dans la résolution du bras de fer pourvoir-mouvement citoyen, qui n’a que trop duré, alors que sur le plan économique, il est impératif, pour le gouvernement, de s’attaquer à l’épineuse question de l’informel, de l’import-export, et des investissements et autres pour remettre le pays sur les rails.

Premier Conseil des ministres demain
C’est dans cette optique, d’ailleurs, que le président de la République présidera, demain, la première réunion du Conseil des ministres. Le nouveau gouvernement entamera son action par l’élaboration de son plan d’action, qui sera présenté, à nouveau, au Conseil des ministres pour adoption avant sa présentation au Parlement, a annoncé M. Belaïd Mohand Oussaïd, porte-parole officiel de la Présidence de la République.
Le Parlement est à majorité FLN-RND, deux forces politiques reléguées par la nouvelle donne, née du mouvement populaire, au statut de simples spectateurs, et dont le nouveau Président a évité au max, de puiser ses ministres, est une aubaine pour ces partis, pour tenter de se repositionner en adoptant tous les projets émanant du pouvoir comme il est de coutume.
Brahim Oubellil

CONDUIT PAR ABDELAZIZ DJERAD
Liste des membres du nouveau gouvernement
– Sabri Boukadoum: ministre des Affaires étrangères.
– Kamal Beldjoud: Ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire.
– Belkacem Zeghmati: ministre de la Justice, garde des Sceaux.
– Abderahamane Raouya: ministre des Finances.
– Mohamed Arkab: ministre de l’Énergie.
– Tayeb Zitouni : ministre des Moudjahidine et des ayants-droit.
– Youcef Belmehdi: ministre des Affaires religieuses et des Wakfs.
– Mohamed Ouadjaout : ministre de l’Éducation nationale.
– Chems-Eddine Chitour: ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
– Hoyam Benfriha: ministre de la Formation et de l’Enseignement
professionnels.
– Malika Bendouda: ministre de la Culture.
– Brahim Boumzar: ministre de la Poste et des Télécommunications.
– Sid Ali Khaldi: ministre de la Jeunesse et des Sports.
– Kaoutar Krikou: ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.
– Ferhat Aït Ali Braham: ministre de l’Industrie et des Mines.
– Chérif Omari: ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
– Kamel Nasri: ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
– Kamel Rezig: ministre du Commerce.
– Ammar Belhimer: ministre de la Communication, Porte-parole du
gouvernement.
– Farouk Chiali: ministre des Travaux publics et des Transports.
– Arezki Berraki: ministre des Ressources en eau.
– Hacène Mermouri: ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du Travail familial.
– Abderrahmane Benbouzid : ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
– Ahmed Chawki Fouad Acheuk Youcef: ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.
– Bessma Azouar: ministre des Relations avec le Parlement.
– Nassira Benharrats: ministre de l’Environnement et des Énergies
renouvelables.
– Sid Ahmed Ferroukhi: ministre de la Pêche et des productions halieutiques.
-Yassine Djeridene: ministre de la Micro entreprise, des startups et de
l’économie de la connaissance.
-Bachir Messaïtfa : ministre délégué chargé des Statistiques et de la Prospective.
-Foued Chehat : ministre délégué chargé de l’Agriculture saharienne et des montagnes.
-Aïssa Bekkai : ministre délégué chargé du Commerce extérieur.
-Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmad : ministre délégué chargé de l’Industrie pharmaceutique.
-Hamza Al Sid Cheikh: ministre délégué chargé de l’Environnement saharien.
-Nassim Diafat: ministre délégué chargé des incubateurs.
-Yacine Oualid: ministre délégué chargé des startups.
-Rachid Bladehane: secrétaire d’État chargé de la Communauté nationale et
des compétences à étranger.
-Bachir Youcef Sehairi: secrétaire d’État chargé de l’Industrie
cinématographique.
-Salim Dada: secrétaire d’État chargé de la production culturelle.
-Nouredine Morceli: secrétaire d’État chargé du sport d’élite.
-Yahia Boukhari : a été nommé secrétaire général du Gouvernement.

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