Lors des débats à l’occasion d’une rencontre nationale, organisée samedi dernier à Alger, sur le rôle des start-up dans le secteur du Tourisme, plusieurs intervenants, notamment des jeunes entrepreneurs et des universitaires, ont formulé une série de recommandations visant à faciliter l’intégration des start-up dans le secteur du tourisme.
La mise en place d’un cadre réglementaire et législatif définissant les statuts des start-up et d’un écosystème adéquat, la simplification d’accès à la commande publique, l’incitation des opérateurs publics et privés à recourir aux solutions innovantes créées par ces entreprises ainsi que la promotion du rôle des incubateurs au niveau du système intégré des start-up, notamment au niveau des universités, des entreprises et des banques ont été les principales recommandations dans ce sens.
Lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part quelque 250 start-up algériennes, les jeunes entrepreneurs ainsi que les universitaires présents, ont estimé «nécessaire» l’élaboration d’un nouveau cadre législatif et réglementaire définissant clairement le statut des start-up en Algérie.
«Aujourd’hui, la volonté des pouvoirs publics d’encourager les start-up est claire, mais ces jeunes entreprises ne peuvent pas évoluer comme il se doit, alors que leur statut n’existe même pas», a souligné Kerroud Abdelhamid, professeur à l’Université Alger 3 et expert dans la communication numérique. «Si une start-up va à la banque pour avoir un crédit ou veut bénéficier d’avantages fiscaux, il faut d’abord qu’elle justifie son statut, or, il n’y a aucun cadre qui définit les critères d’un tel statut», a-t-il soutenu.
L’interlocuteur a également fait remarquer, à cet égard, qu’ «une agence de voyage, par exemple, n’est pas considérée systématiquement comme une start-up, mais, si la même agence se lance dans des solutions numériques innovantes et arrive à promouvoir la destination Algérie, elle peut alors réclamer ce statut et bénéficier des avantages fiscaux prévus»,
« Pour prouver qu’elle est une start-up, l’entreprise doit se référer à un texte qui n’existe pas pour le moment », a encore expliqué l’expert en communication numérique.
«700 start-up dans le secteur»
Dans son intervention à l’occasion, le ministre du Tourisme a indiqué que «plus de 700 start-up activent actuellement dans le secteur du Tourisme et y participent énergiquement à la création d’emplois et de richesse ».
Poursuivant, le ministre du Tourisme a déclaré que « le Gouvernement est déterminé à promouvoir l’intégration des start-up dans le secteur économique en général et dans le tourisme, car estimant qu’il s’agit d’entreprises innovantes créatrices de croissance».
Poursuivant, le ministre a souligné qu’un décret exécutif, adopté récemment par le Gouvernement, «permettra d’encourager et d’accompagner davantage les start-up, appelées, plus que jamais, à occuper une position importante dans le développement et la diversification de l’économie nationale».
Le ministre du Tourisme a assuré que les start-up «ne rencontrent aujourd’hui aucune entrave d’ordre législatif ou réglementaire et n’ont pas besoin de nouvelles lois pour évoluer».
«Il suffit de voir la progression du nombre et des résultats des start-up activant dans différents secteurs pour comprendre qu’il n’existe aucun obstacle face à leur évolution», a-t-il affirmé.
Par ailleurs, il y a lieu de noter que la loi de Finances de 2020 a introduit de nouvelles mesures portant sur l’exonération des start-up et des investissements des jeunes porteurs de projets des différents impôts et taxes.
La loi a également mis en place des mesures incitatives à même de faciliter à ces entreprises l’accès au foncier aux fins d’extension de leurs projets.
Mohamed Amrouni