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MAKRI VILIPENDE LES PARTISANS DU PROJET DE LOI SUR LES HYDROCARBURES : «La mentalité de la rente persiste»

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Le président du MSP, Abderrazak Makri, accuse les pouvoirs publics de vouloir mener une entreprise de «large dilapidation » des richesses du pays à travers l’adoption du projet de loi sur les hydrocarbures sur lequel s’apprêtent à débattre les élus de l’Assemblée populaire nationale. «Il ne faut pas que ces beaux mots donnés à la fanfare contenus dans ce texte de loi nous font détourner du fond et de l’essentiel. Pour moi, à travers cette loi, ils veulent offrir la moitié des richesses aux partenaires étrangers», a fustigé hier le leader du MSP, lors d’un colloque, organisé par son parti sur le projet de loi sur les hydrocarbures et le PLF 2020, auquel ont pris part deux experts algériens en Énergie, notamment Abdelmadjid Attar et Rédha Tir. « Avouez-le aux Algériens et dites que vous avez échoué et vous n’avez pas su comment exploiter efficacement les richesses naturelles pour réaliser le développement de l’économie », s’est –il adressé aux «décideurs». Makri a estimé que le nouveau texte de loi sur les hydrocarbures touche à la souveraineté nationale, et que le recours aux firmes multinationales est un « outil du néocolonialisme capitaliste mondial» qui «ne se soucie nullement» des intérêts nationaux. Le leader islamiste a fait savoir que le nouveau texte de loi conforte les dernières actions de la firme française Total en achetant les parts de l’Américaine Anadarko dans le Sahara algérien. Car, a-t-il soutenu, « la nouvelle loi sur les hydrocarbures ne sera pas appliquée avec effet rétroactif » et « le droit de préemption ne s’appliquera pas dans ce cas». Pour Makri, il est normal que la loi sur les hydrocarbures suscite toute cette réaction et inquiétudes des Algériens. «La loi sur les hydrocarbures a un rapport étroit avec le devenir des Algériens. 70 % des salaires des travailleurs du pays proviennent des revenus du pétrole », a-t-il fait valoir. «De plus, le contenu de cette loi indique la persistance de la même mentalité de la rente. C’est-à-dire que le système actuel n’est pas prêt pour entamer un débat avec la société à travers des institutions légitimes sur la politique énergétique dans le pays », a déploré Makri, qui a dit regretté aussi que le gouvernement ait choisi les solutions faciles au lieu d’aller sur les questions d’efficacité énergétique et l’exploitation des énergies renouvelables. Pour Makri, «cela signifie l’échec du gouvernement dans la création d’une réelle économie et de croissance». «Cela prouve aussi que le système en place n’a pas de vision économique et d’emblée, n’a pas de vision politique », a-t-il argumenté, ajoutant que les tenants du pouvoir «veulent toujours des décisions imposées d’en haut ». Pour appuyer ses arguments, le président du MSP a indiqué que «la règle “51/49” n’a aucun rapport avec les contrats de partage de production portés par la nouvelle loi, qui signifie simplement que la moitié des richesses vont être cédées aux étrangers». «La question qui se pose est : pourquoi ces énormes dépenses de l’Algérie dans la décennie passée (1 000 milliards de dollars) n’ont pas permis l’acquisition de la technologie et le savoir-faire qui nous permettront demain d’exploiter par nous-mêmes nos richesses au lieu de les partager avec les étrangers», s’est-il interrogé. Il rétorque : «Même si cette loi réussira [à augmenter la production du pétrole], il nous faudra attendre cinq ans minimum pour avoir de nouvelles sources de la rente. Cela créera une gaffe qu’on ne pourra pas couvrir. Car qui assumera les salaires des Algériens durant ces cinq ans et qu’est-ce qui va nous prémunir d’un mouvement de colère citoyen très dur?».

Hamid Mecheri

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