La wilaya de Bouira a connu un drame écologique jeudi et vendredi : Plusieurs départs de feux ont été signalés dans différentes régions. En effet, depuis le début de l’après-midi de ce jeudi, les populations d’El Adjiba, Saharidj et Aghbalou, sises respectivement à 30, 50 et 60 kilomètres à l’Est de Bouira ont été surpris par des départs de feux qui se sont transformés, en l’espace de quelques quarts d’heures seulement, de gigantesques brasiers.
Dans la municipalité d’Aghbalou, plusieurs incendies, dont l’origine reste inconnue pour le moment, ont consumé plusieurs dizaines de couvert végétal en l’espace de quelques heures. Les citoyens, apeurés et désemparés, ne pouvaient que constater les dégâts matériels importants causés par ces sinistres en série. Les agents de la Protection civile, qui s’affairent à éteindre les foyers du brasier en utilisant tout les moyens à leurs disposition, ont été secondés par des citoyens. Seulement les feux étaient tres importants et il était difficile voire impossible de les maîtrisés.
«C’est un véritable désastre que nous vivons. Aussi loin que remonte mes souvenirs, je n’ai jamais assisté à des incendies d’une pareille ampleur !», nous dira un habitant de cette municipalité que nous avons joint au téléphone. L’avis du premier responsable de la commune, en l’occurrence Nacer Hamoum, est le même. Il dira à son tour que «les dégâts sont réellement importants, le peu de moyens matériels dont dispose la mairie ont été mis au profit des citoyens pour qu’ils prêtent main forte aux agents de la Protection civile ». Le maire d’Aghbalou dira encore que cette catastrophe aurait pu être évitée si les pouvoirs publics, notamment la Conservation forestière, avait daigné ouvrir les pistes montagneuses. Sur le même sujet, Nacer Mamoum poursuivra :«Depuis le début de ma mandature, je n’ai eu de cesse de réclamer l’ouverture des pistes agricoles auprès des services concernés, mais en vain ». Du côté de Saharidj, implanté sur les pieds de la majestueuse Tala Ranna, le premier départ du feu a été signalé au début de la matinée du jeudi. Les sapeurs pompiers de la région de M’chedallah, accompagnés par les garde-forestiers, se sont dépêchés sur les lieux, aussitôt alerté, dans le but de maîtriser rapidement les flammes qui menaçaient d’atteindre des zones habitées.
Seulement à leur arrivée sur les lieux les soldats du feu ont eu du mal à maîtriser l’incendie, du fait qu’il s’est déclenché dans une zone très difficile d’accès comme Ighzer Bouchen, Ighil Hammad, Ath Hamad et Ath Oualvane. Les fortes chaleurs qui sévissent sur la région, depuis quelques jours ainsi que les vents qui soufflaient assez fort, au même moment que l’incendie, ont fait que les flammes grandissaient de plus en plus et rapidement. Selon le premier adjoint de l’APC de Saharidj près d’une centaine d’hectares de chaîne liège et de pins d’Alep, ont été calcinés.
Au village Ath Oulavane, un autre incendie s’est déclaré aux environs de 18h, là encore, les pompiers ont mis plus de dix heures avant de le circonscrire. Une partie du village M’zarir appartenant à la commune d’El Adjiba, un important incendie a été enclenché au début de la soirée de jeudi. Ici les soldats du feu ne pouvaient pas intervenir faute de pistes pour y accéder. Au Sud de la wilaya exactement dans la commune de Dechmia pas moins de 20 hectares de broussailles ont été détruits par les flammes. Ce n’est que tard dans la soirée d’avant-hier, que les pompiers réussiront à circoncserire cet incendie et éviter que le pire ne se produise. Au Nord de la wilaya ce sont les communes d’Aomar, Kadiria et Lakhdaria qui ont enregistrés d’importants départs de feux depuis la matinée du mercredi. Ici aussi plusieurs hectares de forêts ont été ravagés par les flammes. Cependant et fort heureusement, aucun dégât ou victime humaine n’a été enregistré durant les trois jours de feu.
Il importe de souligner, par ailleurs, que l’ensemble des camions citernes ainsi que des véhicules utilitaires et autres ambulances des cinq communes de la daïra de M’cheddalh ont été mobilisés et mis a la disposition des communes sinistrées. Le chef de la daïra de M’chedllah ne cessait de faire des allers retours dans les zones du sinistre ; soit entre les communes d’Aghbalou et de Saharidj et ce depuis la matinée du jeudi jusqu’à la nuit du vendredi.
Omar Soualah