Contacté, hier, pour connaître sa réaction sur ce précédent, le député du parti des Travailleurs (PT), Ramdane Taâzibt, après avoir « dénoncé vigoureusement » l’arrestation des syndicalistes et travailleurs, il estime que « nous sommes solidaires avec tous les membres des syndicats qui ont été interpellés, comme nous condamnons vigoureusement ces interpellations ». Pour le responsable politique et cadre du PT, «ces arrestations sont désormais une tentation qui a pour objectif de réprimer et cibler des groupes contestataires, dont des syndicalistes » et ces agissements « sont en violation de la loi et de la Constitution » a-t-il rappelé. Poursuivant, il dira que «lors du 7e vendredi des manifestations pacifiques à travers tout le pays, (vendredi dernier : ndlr) la Gendarmerie nationale a tenté d’empêcher des centaines de manifestants, au niveau de la Rocade-sud d’Alger à Dar El Beïda, d’accéder à la capitale pour prendre part à la marche» et le lendemain (hier : ndlr) poursuit-il «il y a cette interpellation des syndicalistes qui ont manifesté pacifiquement au niveau de la Centrale syndicale» avant de déclarer «je pense qu’il y a de quoi craindre», a-t-il lancé . Ajoutant, plus loin, dans ses propos «je n’arrive pas à comprendre pourquoi la répression a été absente depuis le 22 février et là, par ces agissements, elle refait surface aujourd’hui», s’est-il interrogé. «Le rassemblement des syndicalistes est pacifique, c’est leur droit le plus absolu pour réclamer leurs revendications» et Il y a aujourd’hui, poursuit-il, «un mouvement de recomposition au niveau de la Centrale syndicale, à travers cette mobilisation des syndicalistes qui veulent que l’UGTA puisse jouer son propre rôle, celui de la défense des intérêts des travailleurs» a-t-il rappelé. De son côté, le président du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), Rachid Malawi, nous a affirmé que «c’est une question de principe même si, auparavant, les syndicalistes affiliés à l’UGTA n’ont jamais soutenu les syndicalistes autonomes, ayant fait l’objet d’intimidation et d’arrestation par le passé. Ce qui vient de se produire, hier, à la Centrale syndicale, nous le dénonçons et nous soutenons les syndicalistes arrêtés ».
Ces derniers, poursuit le président du SNAPAP, « se sont rassemblés pour exprimer des revendications légitimes. Les syndicalistes, quelque soit leur appartenance syndicale, procède dans leurs luttes, par des actions et des manifestations pacifiques». Par rapport, aux syndicalistes de l’UGTA arrêtés, « ce sont des travailleurs qui veulent récupérer leur syndicat des mains de la « mafia » dont Sidi Saïd, qui doit quitter l’UGTA, pour que la Centrale syndicale retrouve ses travailleurs syndicalistes et ses adhérents ». Et à lui de conclure dans ses réponses : «N’oubliez pas que Sidi Saïd et son équipe ont fait beaucoup de mal aux travailleurs, aux libertés syndicales, au droit du travail et celui de l’action syndicale, notamment au sein de l’UGTA, à travers son action, en étant à sa tête, notamment par l’exclusion des syndicalistes, qui ont défendu les droits des travailleurs par conviction et engagement.»
Propos recueillis par M. W.