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SECONDE TABLE RONDE PRÈS DE GENÈVE SUR LE PROCESSUS DE NÉGOCIATIONS : Lamamra longuement reçu à Berlin par Horst Köhler

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Le processus de négociation de paix, sous l’égide des Nations unies, revient au premier plan avec la tenue aujourd’hui, près de Genève, de la seconde table ronde sur le Sahara occidental occupé.

La rencontre se déroulera sur deux jours- aujourd’hui et demain- près de Genève, à l’initiative de l’ancien président allemand Horst Köhler, envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental. Elle devrait faire avancer le processus de règlement négocié du conflit opposant le Front Polisario et le Maroc, à travers le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. C’est l’objectif assigné par le Conseil de sécurité à l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu, Horst Köhler, qui a invité, outre les parties en conflit, la Mauritanie et l’Algérie en tant que pays voisins et observateurs du processus de paix, à se rencontrer, à huis clos, autour d’une table ronde au château Le Rosey, à une trentaine de kilomètres à mi-chemin entre Genève et Lausanne. L’Algérie est représentée par le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui s’est longuement entretenu mercredi à Berlin avec Horst Köhler, pour lui préciser la position de notre pays plus que jamais attaché à l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Un entretien qui aura permis sans nul doute de lever toute équivoque quant à la position de l’Algérie et à contrer la propagande du Maroc qui croit utiliser la situation en Algérie pour pérenniser son occupation coloniale du Sahara occidental. Pour rappel et au terme de la première table ronde, qui s’est tenue en décembre dernier au siège des Nations unies à Genève, l’ancien président allemand avait exprimé son optimisme en déclarant, dans une conférence de presse, qu’une solution « pacifique au conflit du Sahara occidental est possible. Il avait souligné que « personne ne gagne à maintenir le statu quo et je suis fermement convaincu qu’il est dans l’intérêt de tous de résoudre ce conflit ». Cette première table ronde s’était tenue, conformément à la résolution 2440 du Conseil de sécurité qui avait enjoint, le 31 octobre 2018, le Maroc et le Front Polisario de reprendre les négociations « sans préconditions et de bonne foi » en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
Les négociations entre les deux parties en conflit étaient suspendues depuis alors six ans, suite à l’intransigeance de la partie marocaine qui avait tout le temps campé sur sa position de colonisateur. Le Sahara occidental est un territoire non autonome déclaré par l’Onu en 1964, donc éligible au droit à l’autodétermination, est occupé de façon illégale par le Maroc depuis plus de 40 ans. Selon une source sahraouie proche du dossier, la rencontre de jeudi et vendredi devra permettre aux participants à « faire avancer les choses » dans le sens du règlement du conflit, après une première rencontre qui a permis de « déblayer le terrain, après un statu quo de six ans, et de préparer les prochains rounds ». Cette deuxième table ronde intervient, faut-il le signaler, après la réunion de Horst Köhler avec les membres permanents du Conseil de sécurité, qui lui ont exprimé leur appui à la relance des négociations sur le Sahara occidental, et ses consultations avec les pays participants. Elle intervient également à presque un mois de la fin du mandat de la Minurso, qui expirera le 30 avril. Des observateurs avertis pensent que, vu « son pragmatisme », le médiateur onusien est « capable » de lever progressivement les obstacles et faire avancer le processus dans le sens des résolutions « pertinentes » du Conseil de sécurité qui préconisent une solution prévoyant l’autodétermination du peuple sahraoui.
D’autant, estiment-ils, que le format de table ronde met le Maroc en situation de « minorité », avec la présence de l’Algérie et de la Mauritanie, tous deux défendant le principe de l’autodétermination des Sahraouis. Mais ils restent « sceptiques » quant à l’évolution positive de la position marocaine tant que, disent-ils, ce pays jouit du soutien de la France. Cependant, c’est dans ce nouveau contexte, a-t-on ajouté, que Horst Köhler souhaite, à travers Genève II, consolider « la dynamique positive » qu’il a réussie à créer lors de la première table ronde, nonobstant les embûches. Les États-Unis, porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental, ont déclaré, fin octobre, qu’ils n’acceptaient plus le statu quo au Sahara occidental, recommandant aux deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, légitime représentant du peuple sahraoui, de rester attachés aux négociations jusqu’à l’aboutissement du processus politique. Membre de la délégation sahraouie, M’Hamed Khadad, a indiqué que les représentants du Front Polisario vont à la deuxième table ronde avec de la « bonne volonté » et « respect scrupuleux » du droit du peuple du Sahara occidental à son autodétermination, « une ligne rouge à ne pas franchir », a-t-il averti, rappelant que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est membre de l’Union africaine, Institution où siège le Maroc. Le coordinateur sahraoui avec la Minurso a souligné que « rien ne se fera sans le peuple sahraoui ». Toutes solutions boîteuses, comme « l’autonomie, sont totalement dépassées ».
Mokhtar Bendib

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