Un comité opérationnel de gestion des problèmes lié au singe magot et de son habitat naturel dans la wilaya de Tizi-Ouzou a été créé par le wali Abdelhakim Chater afin de protéger cet animal et limiter les désagréments qu’il cause dans certains villages, a-t-on appris jeudi auprès de la conservation locale des forêts.
Ce comité opérationnel, présidé par le wali ou son représentant, est composé de responsables issus de plusieurs secteurs concernés par ce dossier dont la Conservation des forêts, l’Inspection vétérinaire, la Chambre d’agriculture, les Directions des services agricoles, de l’environnement, de la santé, de la Protection civile, de l’administration locale, ainsi que du président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) et des différents services de sécurité, a indiqué le chef du service protection de la faune et de la flore, Mohamed Skendraoui. Cet arrêté pour la protection de cette espèce endémique d’Afrique du Nord (Algérie et Maroc) hautement protégée par la loi algérienne a été pris suite à une réunion tenue entre la wilaya et la Direction générale des forêts (DGF), a-t-on appris auprès de la vétérinaire spécialiste de la faune sauvage et sous-directrice chargée de la faune sauvage et de la chasse à la DGF, Boucekine Wahida. Des mesures visant à prendre en charge le conflit environnemental entre l’homme et le singe magot ont été prises par la DGF et la wilaya de Tizi-Ouzou suite au déplacement, en décembre dernier dans la wilaya de Tizi-Ouzou, d’une commission composée notamment des spécialistes de la DGF et des services vétérinaires du ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Parmi ces mesures destinées à protéger le singe magot et réduire ses incursions dans les villages qui entourent son habitat, il a été procédé à la mobilisation d’une enveloppe de l’ordre de 3 millions de dinars qui est destinée, entre autres, à l’achat d’un matériel pour les besoins d’opérations de capture des animaux afin de les réintroduire dans leur habitat naturel et la réalisation de points d’eau à l’intérieur des zones de répartition du singe magot, pour lui fournir cette ressource et éviter qu’il ne se déplace jusqu’à dans les villages pour s’abreuver, a-t-elle ajouté. Elle a indiqué qu’il sera aussi recommandé aux riverains, à travers un travail de sensibilisation, d’exploiter rationnellement des produits de la forêt qui constituent la nourriture du singe magot et de la faune sauvage en général, tel que le carroube, les baies et les glands. La conservation des forêts de Tizi-Ouzou prépare un travail dans ce sens pour le 3 mars prochain, Journée mondiale de la vie sauvage, a indiqué M. Skendraoui. Mme. Boucekine a rappelé qu’une «Stratégie et plan d’action pour la conservation du magot» publiée ce mois de février, a été élaboré par un groupe d’experts dont ceux de la DGF (parmi lesquels Wahida Boucekine) et de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en vu de protéger ce macaque de berbèrie hautement menacé par la perte et la dégradation de son habitat, ainsi que par les conflits avec les riverains et qui vit notamment dans les forêts des wilayas de Tizi-Ouzou, Béjaïa, Bouira, Blida (Chréa), Skikda et Jijel, a-t-elle rappelé. Le singe magot protégé par la loi algérienne, -qui vit à l’état sauvage cherchant sa nourriture dans les forêts et qui fait de plus en plus des apparitions dans les villages qui entourent et/ou se rapprochent davantage de son habitat naturel-, a appris à se servir chez l’homme. Il descend dans les jardins potagers, les vergers arboricoles et même dans les maisons pour chercher de quoi se nourrir.