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9e Fica : Documentaires et courts-métrages tiennent leur promesse

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Le 9e Festival international du cinéma d’Alger (Fica) qui a pris fin dimanche dernier a confirmé cette année encore son orientation tournée vers le film engagé dans les sélections documentaires et courts-métrages, même si les quelques longs-métrages sélectionnés « ne cadraient pas complètement » avec la thématique de ces journées, estiment les observateurs et habitués du festival.

Inaugurée le 1 décembre, cette édition a proposé au public une sélection de courts-métrages et de documentaires résolument amarrés aux thèmes traitant de l’humain, donnant ainsi au Fica une identité visible qui le différencie des autres manifestations cinématographiques. Les problématiques humanitaires à travers le monde ont constitué le principal sujet des cinq courts métrages proposés au public dans une section non compétitive introduite en 2017. Les séquelles de la guerre et la problématique des enfants soldats étaient au cúur des films « Born In Battle » de l’actrice et écrivaine suisse Yangzom Brauen et « Battle Fields « du cinéaste algérien installé aux états Unis, Anouar Hadj Smaine. La jeune cinéaste sahraouie, Nayat Ahmed-Abdeslam, partage les souffrances de ses compatriotes apatrides vivant en Espagne, à travers le documentaire « Bidoun Hawiya », alors que le Tunisien Moutii Dridi abordait l’éducation des enfants et les violences faites aux femmes dans « Gauche Droite ». Dans la section documentaire, les migrants en Europe un thème d’une brûlante actualité s’il en est, et le drame du déplacement des populations a été largement abordé dans cette édition des œuvres comme « Central Airport THF » du réalisateur algéro-brésilien Karim Ainouz et « Libre » du Français Michel Tosca. « Libre » est cet émouvant documentaire sur Cédric Herrou, un agriculteur français rendu célèbre par son entêtement à se battre pour les migrants qui traversent clandestinement la frontière entre l’Italie et la France, et ce au prix de sa propre liberté. Comme chaque année, les luttes anti-colonialistes ont également été abordées dans cette section qui a retenu pour cette édition les documentaires « Choisir à 20 ans », témoignage sur les soldats français déserteurs de l’armée coloniale de Villi Hermann, et « Enrico Matteï et la révolution algérienne » de Ali Fateh Ayadi, un film sur le parcours de cet industriel italien et sur son apport à la cause de l’indépendance de l’Algérie à l’orée des années 1960. Côté longs-métrages, le Fica a programmé, pour la première fois cette année, deux avant-premières de productions algériennes, « La voix des anges » de Kamel Laïche et « Le droit chemin de Okacha Touita ». La cause palestinienne était au cœur de la fiction « Wadjib » de la Palestinienne Annemarie Jacir, alors que la lutte pour les droits des travailleurs était abordé dans les films « Mélancolie ouvrière » du Français Gérard Mordillat et « Arabia », coréalisé par les Brésiliens Joao Dumans et Affonso Uchoa. Le thème des réfugiés est également revenu dans « L’autre côté de l’espoir » du Finlandais Aki Kaurismaki.

Un public désormais fidélisé
Observateurs et habitués de l’événement s’accordent à dire que le Fica a réussi à se constituer un « public d’initiés », qui sélectionne les films « selon les sujets traités ». Le 9e Fica a réussi à renouer avec son public, toujours aussi nombreux, et les projections ont souvent fait salle comble, a-t-on constaté après une semaine depuis l’ouverture du festival. Selon les organisateurs, 10 000 entrées avaient été enregistrées en 2017. La programmation de deux avant-premières algériennes et du film « Le flic de Belleville » de Rachid Bouchareb (hors compétition), ont également contribué à attirer un public conséquent de cinéphiles. Un partenariat avec l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) a également permis une plus large diffusion de la campagne de communication du festival par un affichage urbain, venu en renfort des canaux habituels. La diffusion des films en dehors des dates du festival, annoncée en 2013 en collaboration avec le réseau de salles de la cinémathèque algérienne n’est toujours pas à l’ordre du jour, même si les organisateurs n’excluent pas « des opérations de diffusion ponctuelles ».

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