La troisième place, décrochée par la sélection algérienne de natation aux Championnats d’Afrique 2018, clôturés samedi à Alger «a largement dépassé les espérances de la Fédération» a assuré lundi, à Alger, le président de cette instance, Abdelhakim Boughadou.
«Sincèrement, on ne s’attendait pas à un tel résultat, surtout après la défection de trois de nos meilleurs athlètes. En leur absence, on espérait juste atteindre un maximum de finales, mais finalement, nous avons réussi à glaner 23 médailles, dont trois en or, ce qui dépasse largement nos espérances» a avoué Boughadou au Forum du journal El-Chaâb. En effet, 48 heures seulement avant le coup d’envoi de la compétition (10-16 septembre), les nageurs Oussama Sahnoun, Djaoued Seyoud et Nazim Belkhodja, avaient déclaré forfait pour différentes raisons, poussant dès lors la Fédération algérienne à revoir ses objectifs à la baisse. «Ces trois athlètes sont considérés comme les meilleurs actuellement et leur absence nous a coûté sept à huit médailles, dont la plupart en or» a encore détaillé Boughadou, selon lequel «le fait d’avoir terminé 3es, derrière l’Égypte et l’Afrique du Sud en de pareilles conditions représente une très bonne chose». Autre grande satisfaction affichée par le président de la Fédération, l’émersion de nouveaux jeunes talents à l’occasion de ces championnats d’Afrique (seniors) «ce qui les prédestine» déjà à «un avenir radieux», surtout que «leur marge de progression est encore importante». Mais d’après lui, «il est indispensable de poursuivre l’accompagnement de ces jeunes, pour les aider à progresser», car selon lui «qui n’avance pas recule». La présence de moyens pédagogiques étant indispensable dans cette quête, Boughadou s’est réjoui de «l’imminente réception de quatre nouvelles piscines sur les huit» qui lui ont été promises. Selon la même source, l’État algérien a accordé un budget de 10 millions de DA pour l’organisation des derniers championnats d’Afrique, auxquels se sont ajoutés les dons de certains sponsors. «Pour une première en Algérie, nous avons réussi une très bonne organisation, et nous avons reçu plusieurs messages de félicitations pour cela» a-t-il confié. La Fédération algérienne a promis par ailleurs de tenir compte de ce qui n’a pas bien marché pendant ces championnats d’Afrique, pour se perfectionner, et réussir ainsi un meilleur travail sur le plan organisationnel à l’avenir.
«Le cas Sahnoun a été riche en enseignements»
Le cas du nageur algérien Oussama Sahnoun, qui avait évoqué une blessure pour bouder les derniers championnats d’Afrique à Alger, a été «très riche pour la Fédération algérienne en termes d’enseignements «, a considéré le président de cette instance, Abdelhakim Boughadou, en se disant «décidé à changer certaines choses», pour éviter d’autres désagréments de ce genre à l’avenir. «Ce qui s’est passé avec Sahnoun a montré que la Fédération algérienne présente quelques failles, particulièrement dans sa manière de traiter avec les athlètes d’élite. Nous espérons donc faire le nécessaire lors de la prochaine assemblée générale, en adoptant de nouveaux textes, qui à l’avenir nous éviteront de retomber dans les mêmes pièges» a indiqué Boughadou lundi, au Forum du journal El-Chaâb. Quarante-huit heures avant le coup d’envoi des derniers championnats d’Afrique (10-16 septembre), Sahnoun avait annoncé à la fédération que son médecin traitant lui avait prescrit «un arrêt complet de 30 jours, le dispensant de toute activité sportive entre le 4 septembre et le 4 octobre prochain» a-t-il commencé par expliquer. «L’athlète étant établi en France, nous lui avons demandé de se présenter à Alger, comme le veut l’usage, pour permettre au staff médical national de constater lui-même l’existence de cette blessure, et s’assurer qu’elle nécessite vraiment un arrêt de 30 jours» a poursuivi Boughadou.
Malgré une récente nouvelle invitation à se présenter à Alger, pour éclaircir cette situation, Sahnoun n’a donné aucune suite favorable. Ce qui a déçu aussi bien la fédération que le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, n’ayant pas hésité à fustiger l’athlète dans l’une de ses dernières sorties médiatiques. «Les athlètes d’élite deviennent grincheux dès qu’on commence à leur poser des questions sur les sommes qu’ils dépensent pendant leur préparation. Ils pensent que la Fédération cherche à s’immiscer dans leur vie privée, mais en vérité, cette instance ne fait que son travail. Ces athlètes ont bénéficié d’une bourse de la part de l’État algérien. Par conséquent, ce dernier a un droit de regard sur ce qu’ils font avec, et ça, les athlètes tardent à le comprendre. Ils veulent prendre une bourse, sans avoir à rendre le moindre compte, et ça, ce n’est pas possible» a-t-il assuré. De tous les nageurs algériens, «Sahnoun est le mieux lotit actuellement» selon le président de la Fédération, car «il a vu sa bourse passer du simple au double».
Un privilège qui l’oblige non seulement à rendre des comptes, mais à bien représenter l’Algérie dans toutes les compétitions internationales. Or, lui n’a rendu aucun compte, et il semble avoir boudé les derniers championnats d’Afrique. Boughadou a trouvé «dommage» que Sahnoun «soit aussi mal conseillé», car cela pourrait nuire gravement à sa carrière. «Je connais les capacités de Sahnoun et, en tant qu’ancien nageur, je peux assurer sans prétention aucune qu’il peut aller très loin.
Le chrono qu’il avait réalisé en Espagne pendant le JM de Tarragone le place d’ailleurs le top 5 mondial. Mais pour se maintenir à ce niveau, il doit se concentrer sur son travail et éviter les mauvais conseillers» a conclu Boughadou.