L’édition 2025 de ce rendez-vous international des pharmaciens hospitaliers a mis en lumière les mutations technologiques qui transforment en profondeur les pratiques pharmaceutiques.
Organisé par la Société algérienne de pharmacie hospitalière et oncologique (SAPHO) sous le parrainage des ministères de la Santé et de l’Industrie pharmaceutique, le 9ᵉ congrès international de pharmacie hospitalière et d’oncologie s’est tenu du 20 au 22 novembre à Alger. Placée sous le thème : « Numérisation et intelligence artificielle : nouveaux défis et opportunités pour la pharmacie hospitalière », cette édition a mobilisé, sous le toit de l’hôtel Sheraton, plus de 500 pharmaciens hospitaliers, ainsi que des experts algériens et étrangers. Il faut souligner que ce rendez-vous a été marqué par la célébration du 10ᵉ anniversaire de création de la SAPHO. Il faut aussi noter que cet événement coïncide avec la journée internationale de lutte contre l’antibiorésistance. Selon les organisateurs, cette concomitance a permis de « renforcer les échanges autour de l’usage raisonné des antibiotiques, un enjeu majeur de santé publique à l’échelle mondiale ». Ainsi, cet événement a constitué un espace privilégié d’échanges, d’innovation et d’anticipation au cours duquel, chercheurs, cliniciens, industriels et décideurs ont partagé, trois jours durant, leurs analyses dans le but d’accompagner la transition vers une pharmacie hospitalière moderne, efficiente et digitalisée. Autrement dit, il était question de mettre la pharmacie hospitalière à l’épreuve de la numérisation et de l’intelligence artificielle.
Des communications à la mesure des défis
Durant les travaux de ce congrès, les acteurs de la pharmacie hospitalière ont animé plusieurs thématiques dont il y a lieu de noter les plus importantes. Premièrement, l’« Accès aux médicaments pour les maladies rares : défis, innovations thérapeutiques et stratégies d’approvisionnement » ; deuxièmement, les « Innovations thérapeutiques et stratégiques d’accès : amélioration des parcours patients et sécurisation des flux médicaments » ; troisièmement, la « Rationalisation des dépenses en oncologie : approches innovantes pour optimiser les coûts sans compromettre la qualité des soins » ; quatrièmement, les « Méthodes structurées pour la maîtrise des coûts : outils, méthodologies et exemples de réussites » ; cinquièmement, l’«Antibiotic Stewardship programmes : outils numériques et bonnes pratiques pour un usage raisonné des antibiotiques, en lien direct avec la Journée internationale de lutte contre l’antibiorésistance » et, sixièmement et fin, les « Stratégies d’achats des dispositifs médicaux et des DMDIV (Dispositif médical de diagnostic in vitro) : optimisation des processus et décisions fondées sur les données ». Par ailleurs, les organisateurs ont souligné que les communications et les collaborations professionnelles visent à renforcer les synergies entre pharmaciens, médecins et tous les acteurs de la santé en général à l’ère du digital et de l’IA.
Imprégner le pharmacien des dernières avancées
Intervenant à l’issue de la première journée de cet événement, des participants n’ont pas manqué de souligner que cette 9ᵉ édition du congrès est un moment important devant soutenir la transformation numérique du système de santé et préparer les pharmaciens hospitaliers aux évolutions technologiques, méthodologiques et organisationnelles destinées à redéfinir leur pratique.
Intervenant lors d’un point de presse en marge des travaux de cet événement, la présidente du 9ᵉ congrès, Pr. El-Mansouria Nebchi, dira à propos des thématiques abordées. « Nous sommes en pleine naissance de la numérisation. Nous sommes dans l’obligation de penser à la robotisation et à l’introduction, carrément, de l’intelligence artificielle dans nos pharmacies hospitalières. D’autres communications comme l’innovation thérapeutique concernant les maladies rares, comment les obtenir, s’en approvisionner, etc. Aussi, il y a un autre thème qui nous tient réellement à cœur, ce sont les dispositifs médicaux qui nous posent réellement un problème pour le rachat à cause de l’inexistence d’une nomenclature (…).»
Pour sa part, Pr. Mohamed Yacine Achouri a abordé la SAPHO en expliquant que cette organisation, qui vient de souffler sa 10ᵉ bougie, est dédiée à la recherche et au développement de la pharmacie hospitalière. Et à lui d’entrer dans le vif du sujet en indiquant : « Nous avons choisi cette année plusieurs thématiques. Notamment, durant le premier jour, sur le bon usage des antibiotiques dans un environnement caractérisé par l’explosion de la résistance bactérienne aux antibiotiques, qui est un problème qui empêche la prise en charge des patients (…). Pour le deuxième jour, on va parler de la prise en charge de maladies rares dont les traitements sont très coûteux, mais qui offrent aux patients des tarifs d’accès. On va aussi parler des appels d’offres concernant les dissipatifs médiaux (…).»
Farid Guellil
