Après plus de cent jours à Matignon, François Bayrou suscite la déception de 81% des Français, selon une enquête Odoxa pour Le Figaro. Entre immobilisme, critiques sur son bilan et menace de censure, le Premier ministre traverse une crise de popularité sans précédent.
Nommé, par le président Emmanuel Macron à la tête du gouvernement il y a un peu plus de trois mois, François Bayrou devait, selon ses propres mots, gravir un «Himalaya» de défis, et jeudi dernier, à son 104 jours après son arrivée à Matignon, le chef de l’exécutif est face à un sommet d’impopularité selon la dernière enquête Odoxa-Backbone Consulting révélant que « 74% des Français jugent ses débuts insatisfaisants ». Un chiffre en hausse de 18 points depuis janvier, selon des médias locaux, soulignant qu’un autre chiffre est « plus alarmant encore, celui de 81% de Français affirmant leur mécontentement face à son action dans des domaines clés comme le pouvoir d’achat, l’éducation ou la santé ». Ce rejet, quasi unanime, traverse les lignes politiques, citant celui des Républicains à 64% et le mouvement des Insoumis à 86%), ne laissant au Premier ministre qu’un soutien fragile au sein de Renaissance, le parti du locataire de l’Elysée, Emmanuel Macron.
«Jamais un chef de gouvernement n’aura été aussi fragilisé aussi vite en France»
Alors qu’une enquête d’opinion avait révélé une popularité en chute pour ses 100 jours de mandat, « un tel désaveu, aussi rapide est historique » et pour Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa » jamais un chef de gouvernement n’aura été aussi fragilisé aussi vite en France». Les critiques fusent, notamment sur l’absence de réformes marquantes. L’adoption des budgets via l’article 49.3, perçue comme « un aveu d’impuissance » face à une Assemblée sans majorité absolue et une opposition populaire aux décisions relative à la vie socio-économique de millions de français, prises par l’exécutif du chef du gouvernement désigné par Emmanuel Macron Les Français reprochent, à François Bayrou « un immobilisme patent, notamment sur le pouvoir d’achat, avec 83 % d’insatisfaction, alors que ses promesses de relance, sur l’éducation ou la lutte contre la bureaucratie, peinent à convaincre » rapportent des médias locaux et européens. La personnalité de François Bayrou, jadis perçue comme un atout, rappellent des observateurs de la scène française « n’échappe pas au jugement sévère » selon les même sources, indiquant que « les qualités qu’on lui prêtait avant – convictions, sympathie, courage – se sont et continuent de s’effriter dans l’opinion française ». Des déclarations controversées, comme celle sur la réforme du président Macron sur les retraites adoptée par l’usage de l’article 49.3, par la précédente assemblée parlementaire et devait être remise sur la table des discussions de Bayrou avec les partenaires sociaux, n’est plus à l’ordre du jour. Avec la déclaration De Bayrou affirmant «l’impossibilité de revenir à la retraite à 62 ans » a accentué les tensions avec les syndicats et suscité de vives réaction d’une large opinion française, dont le monde estudiantin, des retraités ect. et mis en avant au sein de l’institution parlementaire l’option d’une censure et une menace sur la vie du gouvernement de Bayrou non sans conséquences sur le président Emmanuel Macron. Ce dernier pour rappel, selon la Constitution ne peut évoquer des législatives anticipées, avant l’été prochain. Les médias locaux indiquent que la motion de censure séduit et obtient l’aval de 57% des Français, « un score en hausse » par rapport à son prédécesseur Michel Barnier. Au sein de la majorité de Bayrou, les fissures s’élargissent notamment suite « aux accusations d’inaction, amplifiées par l’affaire de l’école Bétharram, fragilisent sa position ». Lors d’une récente réunion à Matignon avec Gabriel Attal et Édouard Philippe, figures influentes de la coalition, Bayrou a tenté « de ressouder son camp, mais les dissensions persistent », rapportent des médias français. François Bayrou, qui par sa nomination par le président Macron, après sa défaite aux dernières législatives, pensait qu’il allait pouvoir incarner un renouveau, s’est heurté, sur fond de la poursuite de la politique ayant marqué le règne de son prédécesseur, « à une défiance massive » dans un contexte parlementaire très compliqué, avec notamment l’absence d’une majorité présidentielle.
R. I.