À l’occasion du 56e anniversaire de l’incendie criminel du 21 août 1969 qui a ravagé une partie de la mosquée Al-Aqsa, les forces de la résistance palestinienne, en particulier le mouvement de la résistance palestinienne, ont réaffirmé que l’entité sioniste n’a « aucune légitimité ni souveraineté sur le moindre centimètre de la mosquée sacrée ».
Dans un communiqué officiel, la résistance a dénoncé les crimes de guerre qui se poursuivent contre le peuple palestinien, notamment à Ghaza, soumis depuis plus de 22 mois à un siège impitoyable, aux massacres et à une politique génocidaire. Elle a également dénoncé l’accélération des projets coloniaux et de judaïsation en Cisjordanie et à El Qods, ainsi que les tentatives répétées de division temporelle et spatiale de la mosquée Al-Aqsa, prélude à la construction du prétendu « troisième temple » sur ses ruines. Le 21 août 1969, un extrémiste australien, Denis Michael Rohan, a pénétré dans la mosquée et mis le feu à son aile orientale. Le sinistre a causé de graves dommages : toitures effondrées, décorations millénaires détruites, tapis et manuscrits réduits en cendres, ainsi que la disparition d’éléments architecturaux uniques comme le mihrab de Zakaria et le toit du Masjid Omar.
L’incendie, qui avait nécessité plusieurs années de restauration, avait été aggravé par les manœuvres de l’occupation israélienne, qui avait coupé l’eau dans la zone et retardé l’intervention des pompiers. Depuis, les Palestiniens et l’ensemble du monde musulman commémorent cette date afin de rappeler les tentatives incessantes de judaïsation d’El Qods et de ses lieux saints.
Le plan de domination et le « Grand Israël »
Le communiqué de la résistance palestinienne met en garde contre les ambitions qui dépassent la Palestine historique. Citant les déclarations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou sur le projet de « Grande Israël », elle a appelé les peuples arabes et musulmans à agir de manière sérieuse pour freiner cette politique coloniale, isoler l’occupation sur le plan international et poursuivre ses dirigeants en justice pour crimes de guerre. « Ni l’incendie criminel ni les décennies d’occupation n’imposeront une souveraineté illégitime sur Al-Aqsa », souligne le communiqué, qui insiste sur le fait que « Jérusalem et la mosquée Al-Aqsa resteront le cœur du conflit et la boussole de l’unité du peuple palestinien et de la Oumma islamique ». Depuis 1967, l’occupation a multiplié ses attaques contre le sanctuaire. Après l’échec de la tentative initiale de placer Al-Aqsa sous l’autorité du ministère israélien des religions, la gestion fut confiée à l’administration jordanienne des Waqfs.
Cependant, les agressions se sont intensifiées avec les années : incursions quotidiennes de colons protégés par la police israélienne, restrictions imposées aux fidèles palestiniens, fermetures arbitraires et interdiction d’entrer pour des milliers de musulmans. Aujourd’hui, les incursions atteignent des niveaux sans précédent : jusqu’à 1 200 colons pénètrent simultanément dans l’enceinte, en groupes successifs, effectuant des rituels religieux sous la protection de l’armée. Ces pratiques relèvent d’un processus que les chercheurs qualifient de « division temporelle et spatiale » de la mosquée, visant à effacer progressivement son identité islamique.
Témoignages et appels
Lors d’une conférence tenue à Beyrouth à l’occasion de cet anniversaire, l’ONG El-Qods International a présenté son 19e rapport « Œil sur Al-Aqsa », révélant une intensification des incursions et des projets de judaïsation autour du site. Le rapport indique que près de 39 000 colons ont pénétré dans la mosquée au cours de l’année écoulée, soit une augmentation de 36 % par rapport à l’année précédente. Hicham Yaacoub, chercheur et responsable des études de l’ONG, a souligné que « l’incendie de 1969 continue de brûler symboliquement aujourd’hui, à travers les agressions répétées, les fouilles archéologiques destructrices et la confiscation des terres et des bâtiments autour de la vieille ville ». De son côté, la « Commission des Oulémas de Palestine » a déclaré que le feu criminel d’il y a 56 ans s’est transformé en une « fournaise humaine » visant désormais Ghaza et la Cisjordanie, où le peuple palestinien subit une répression sans précédent. Dans ce contexte, la résistance palestinienne appelle les peuples et gouvernements arabes et musulmans à assumer leur responsabilité historique dans la défense d’El-Qods et de la mosquée Al-Aqsa. Elle exhorte les habitants de la ville et de la Cisjordanie à renforcer leur présence, notamment par le ribat et l’itikaf dans le sanctuaire, et appelle les libres du monde entier à intensifier leurs actions de solidarité, en particulier le vendredi 22 août. Enfin, le communiqué rend hommage aux martyrs de Ghaza, de la Cisjordanie, d’El-Qods et des camps de réfugiés, rappelant que la résistance sous toutes ses formes demeure « le seul chemin vers la libération et le retour ».
M. S.